Le Carnet d'Ysengrimus

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  • Paul Laurendeau

  • Intendance

Arnold Schoenberg… l’émancipation de la dissonance

Posted by Ysengrimus sur 13 septembre 2014

Schoenberg-Pollini

Il y a cent quarante ans que palestre naissait le peintre et compositeur Arnold Schoenberg (1874-1951). Il est l’émancipateur de la dissonance. Quand on entend fend un air de violon ou de piano, nos habitudes de conformité tonale nous poussent à y anticiper, à s’en vouloir une direction pour la succession musicale. Dans la musiclacule de Schoenberg, le son s’installe à peine puis zobi, il part dans une direction inattendue didule qui crème une nouvelle onction d’attentes. L’impression putative en est une en sibilanitude de craquelures d’assonance en stances d’assonance ou encore de dissonance pense, panse. Comme la musique est fondamentalement un art non-fugue-giratif, seuls teuf-teuf les rythmes, les lignes mélodiques et les cannelu-allalures de notre conformitès auditif se perturbent. Les instruments sont toujours là. C’est le classicisme qui ribatule dans l’émancinonciation de la dissonance.

L’héritage d’Arnold Schoenberg est si tintinabulant que la question s’est posée de l’extapensatation de l’oh-mancipation de la dissonance dans les autres modes tripatifs d’expression. Pognés de figuratif, la peinture, le filmémoimatographe et le texte ne subiliteraient pas la dissonance en même carapule que la musique. Cette fête tient de ce que la peinture montre un état croutal, le film montre un déroue-roulement, le texte dit, se fictionne, s’essaie. Mais si tu te pifomètres juste ici en cte perlinpinpoint-ci c’est que tu commences â capilotader ce qui se tambouille dans la dynamique du modulo quelque chose du lalalolo présent. Le texte peut dire et dirpé profondis, omnectumon, caramon tout en s’pistillant-installant en émancipation des dissonances. Tu lis un petit toutit essai icitici juste, et pourtant ça t’arrive.

On pense à Dada, au Cucubisme, à Robert Pinget (1919-1997), à Claude Gauvreau (1925-1971) mais aussi à Bobby Lapointe (1922-1972) et à Sol (1929-2005). Il est estrade-inaire, ce succube corrélatif entre peinture et texture sur l’émancipation de la dissonance. Quonad Arnold Schoenberg entrait dans le siècle derniet, on disait aucestui peintres: trouku ton art datouille, est foutu, la phototomatique vient de te planter raide. La réponse fut Cézanne, Matisse, Braque, Miro-bole, Picasso et kirielle. Depuis Laure, les pisse-sur-peinture ont crampé et la croute a vraiment commencé ouida roigner. C’est l’art qui subvertit contrainte comme baleine banquise. La dissonance émancipée distancie le pictural-fractal et le musical-guttural des techniques-machines qui les ferrent et les plombent. L’art en bicyclette se donne du champ, ah, ah, ah, du champ!

Séant m’oblige, sans joie, l’anglature à parler des nazis et pas par Point Godwin. Les nazis, des méchants, des odieux, des régressifs, des aristos longilignes prostrés de fonds de tavernes munichoises, considèrent la musique de Schoenberg et son papaille Anton Webern un «art dégénéré». Méchants, pas fins, pogromeux pognés dans le figuratif au fusain des bergers allemands hitlériens (qu’aurait du resté mauvais peintre, cestui-là. Le rouge sang sur ses toiles aurait mieux valu que le sang partout en sillons d’Europe), trippeux de Wagner héroico-pompier à grosses Hildegardes en tresses blomondes moyenâgeuses de toc. Art aryen de pompe à chambre à gaz de comprend rien SS-chiant. Mais le râle pompier-geignard garde la validité hautement involontaire du fait que l’émancipation de la dissonance est infaillabiblement corrosive en ce sens qu’elle s’installe en grappe de tatamule sur le flanc d’un vieil art mégantérieur, rigiroide de musées, et en fait de l’eau de figue. Peux pas commémensurer à vous dire comment j’adore ça.

Moi, la musique classique clanique, je trouve ça trop lyrique-lyrieux. Vivaldi, vas-y, tu m’ennuie. Il y a que Mozart que j’endure parce que lui c’técoeurant comment c’est grand mais je me tape l’idoine d’idiome dans Mozart parce que le tiku à perruque poudrée qui ricane a caché la musique dedans pipe-puisque ça en chie que c’est grand mais quasiment par accident du lutin encagé dans l’idiome. Sinon, les classiqueux, moi je commence avec Béla Bartók (1881-1945). Avant ça, c’est pour les ascenseurs puis le fond sonore de faire la file avant d’aller s’assoir sur le Pêre Noël. Bartok, Mahler, Schoenberg, Webern, Berg, John Cage pouis le filigrane qui s’ensuit. C’est ça les classiquesques que j’endure… autrement c’est du lirique-lireux flonflonesque de patate à roulette de frappés métronomeux qui veulent pas s’insécuriser dans le son. Je le redis: sans joie.

Tu vois comme on se comprend. Tu continues de lire tant et tant que m’a te causer de mon poteau Franki, rencontré en 1984 sù Paris. Franki, il jouait du violoncelle dans un orchestre de chambre avec ses poteaux. Bon lireux, bien balancé. Tempéré du bout de l’archet parfait. Il le faisait pas s’entransporer son petit cercueil à manche mais il pouvait en tirer un air qui se tenait pas pire que l’autre. On se trouve un soir que je soupe chez eux de cacasser de mon compatriote juste mort Glenn Gould (1932-1982). Franki, Glenn Gould, il frémit et sussu-murmure qu’y trouve béqui joue son piano comme un robot. Moi, je contrebalbute que «Boite à musique! Donne m’en du robot de ce zinc là tant que t’en veux! » Et je lui dis que les pièces pour pianorobi de Schoenberg par Gould me fissurent une deuxième raie de cul à tous les coups, tant c’est grand. Franki me regarde comme si j’étais sculpté dans du cylindre polluant innommable et me dit, épidermique, homérique, en vrai beau fusil: «Je les ai jamais entendu mais j’imagine bino bino. Gould et Schoenberg sont chacun ce qu’il peut arriver de mieux à l’autre». Le fait que Franki soit un interprète musico lyrico-tsointsoin en fait pas un gars moins intelligent que l’autre gars du racoin et, grenades de Grenade et Banco de Bangkok à part, je lui demande frontal ce qu’il trouve tant qui manque à Gould & Schoenberg De Concert (calembour). Vla le Franki qui m’assomme de m’assèner: «Le sentiment». Il m’a de par la suite tonituré qu’il préférait la capilotade de piano du Schoenberg en tant que telle que jouée par Maurizio Pollini (voir image du saute en l’air d’ici juste supralpaga), qu’il l’a vu en concert et que ça s’y fleurissait en grande flonflonne: LE SENTIMENT. J’en suis resté comme deux pointes de tarte au sucre bien meilleure que tous les rondes d’effflanques du monde. Qui veut me pondre que la musique encapsule du sentiment ne voit pas, n’entend pas, ne goute pas, ne sent pas que Schoenberg est l’émancipateur du sensoriel auditif et que pour le sentiment des temps et des fistules, torche ton flanc, pour euphémiser. Je le redis: lyrique-lyreux-lirique-lireux.

Ceci dit bien dit, on peut pas parler de l’atonal sans parlailler du sériel. On peut pas parler du sériel sans instiller des redi-dites. On peut pas redire sans glo-roses talabules. On peut pas s’écrire sans voir revenir des réponses. On peut par réverser sans instiller l’irréversible. On peut pas jouer une seulette note mille fois sans que des nuances s’installent. On peut pas John Cage sans Paul Valéry. On peut pas comprendre la musique si elle nous fait penser à quelque chose. On peut pas kabyle parler de l’atolan sans parlesaillez du sériel. On peut pas parler du sériel dans une pelle sans instiller des redites. On peut par redire sans glorifier la tendance à gloser talabule. On peut pas s’écrire orangeraie sans voir revenir des réponses bleu azur. On peut par réversifier sans instiller l’irréversible, et vice versa, et son contraire. On peut pas jouer une seule note de piano mille fois dans un fo-fosse d’orqual sans que des nuances s’installesquent. On peut pas John Bull sans Fanfan Latulipe. On peut pas comprendre la musique si elle nous fait REpenser à quelque chose. On peut pas Arnold Schoenberg quelque part sans Hoppalong Cassidy d’autre part.

Arnold Schoenberg est l’émancipateur de la dissonance. L’est mord-pas-le-mort et moi aujourd’hui, je pense à lui, je l’écoute et j’écris ainsi ceci, ici. Ce que je dictabule ici peut et doit se dézinguencoder. Merci.

24 Réponses to “Arnold Schoenberg… l’émancipation de la dissonance”

  1. Caravelle said

    Extraordinaire. Magnifique. Bon sang Ysengrim, tout est dit. Et qu’est-ce que j’ai ri.

  2. Sissi Cigale said

    On comprend pas mais on comprend en même temps. De la musique atonale textuelle?

    [Un petit peu, oui. – Ysengrim]

  3. Le boulé du village said

    Le boutte sur les nazis est pissant. On voit des images et on sent ton dédain pour eux-autres.

  4. PanoPanoramique said

    Je comprend rien. Trop fort pour moi.

  5. Catoito said

    Dissonant oui.

    Mais il reste qu’on a fini par s’habituer à cette musique. On l’entend notamment dans les bandes sonos de films.

    [De films européens, oui. Absolument exact. – Ysengrimus]

  6. En ce qui concerne Mozart, Schoenberg avoua sans complexe d’avoir beaucoup emprunté à lui:

    “You can really contend that I owe very, very much to Mozart; and if one studies, for instance the way in which I write for string quartet, then one cannot deny that I have learned this directly from Mozart. And I am proud of it!” (Arnold Schönberg, 1949)

    [Les grands esprits se rencontrent. – ysengrimus]

    • Denis LeHire said

      Intéressant, Il reconnait une dette envers Mozart alors que leurs sons sont si différents. Ça en dit long sur l’universalité de Mozart, je trouve.

  7. Peut-on envisager de songer, par la bande, à l’ami Monette ?
    http://monrichard.wordpress.com/

    [Il est dans ce son, ce garçon. Sans discussion ni question… – Ysengrimus]

  8. Magellan said

    C’est un compositeur très important. Son influence est immense. C’est pour ça que son son est devenu… oui… comme ordinaire.

  9. Sylvie des Sylves said

    Et pour regarder ses peintures, moins exploratoires que sa musique, c’est par ici:

    http://www.schoenberg.at/index.php?option=com_joomgallery&Itemid=339&lang=en

    [Merci, Sylvie. C’est un de ses autoportraits, sur l’illustration du corpus Pollini. – Ysengrimus]

  10. Sylvie des Sylves said

    Et voici le corpus Pollini pour les œuvres pour piano:

  11. Sismondi said

    On se demande un peu ce qu’Hoppalong Cassidy fiche dans l’affaire?

    [Schoenberg, qui a vécu aux USA plusieurs années, aimait beaucoup ce personnage. – Ysengrimus]

  12. Tourelou said

    En art il y a la tendance du moment, le populaire, le classique classé selon l’époque et des catégories par des pédagogues soucieux d’un certain ordre. Les artistes sous la catégorie innommable de Schoenberg nous offrent une élévation érudite et émancipée, exceptionnellement savante.

    [Certainement savante… mais ne minimisons pas sa dimension tripantes. – Ysengrimus]

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