
Affiche électorale de Dominique Anglade (2022)
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Québec. Octobre 2022. Ron-ron-ron petit patapon, une autre élection. Bon. Alors, une fois de plus la bourgeoisie québécoise assure la permanence du spectacle et elle nous présente son petit ballet pseudo-démocratique. La Coalition Avenir Québec (les caquistes) a remporté assez facilement l’élection, mais avec seulement 26% des voix, c’est-à-dire 40% du 66% de campions qui sont allés voter (dont je suis. J’ai voté, selon mon habitude, pour ce que le directeur des 7 du Québec appelle la gau-gauche et que j’appelle, plus descriptivement, le centre-gauche parlementaire). Attention, gare à la poudre aux yeux journalistique, ici. Il ne faut jamais rater ce calcul implicite (que les folliculaires bourgeois occultent habituellement)… Il n’y a que 66% des québécois ayant le droit de vote qui se sont présentés aux urnes. Il faut donc voir à constamment rabattre les pourcentages de votes, en tenant scrupuleusement compte du poids, graduellement croissant, des non-votants. Une fois les perdants (quatre fois 10%, pour les partis perdants) et les inertes (34%) cumulés, c’est donc 74% des électeurs québécois (effectifs ou potentiels) qui, de fait, n’ont pas voté pour la Coalition Avenir Québec. Ce problème de décompte des haricots électoraux est d’ailleurs inhérent à toutes les pseudo-démocraties occidentales contemporaines. Et il explique superbement, entre autres, pourquoi le monde part à chialer si tôt après les votes et que les états de grâce, cent jours, et autres lunes de miel se racotillent si vite, par les temps qui courent.
La capacité absorbante de la Coalition Avenir Québec vient de confirmer toutes les apparences de son succès, par ces résultats de surface. Le trait de génie politicien de François Legault a consisté à aller piger dans les deux partis historiques de notre bon terreau québécois, c’est-à-dire le Parti Libéral du Québec et le Parti Québécois, des éléments opportunistes susceptibles de gagner des élections dans leurs comtés, s’ils pouvaient agir sans être prisonniers du passif historique de leurs formations d’origine. C’est que, désormais, le Parti Libéral du Québec et le Parti Québécois sont profondément marqués, burinés, tatoués, par ce qu’avaient été les grandes luttes nationales du siècle dernier. Or le flair calculateur de François Legault lui a fait comprendre, vers 2010-2011 environ, qu’il fallait désormais s’approprier les personnages gâgneux d’élections, dans ces deux formations, tout en les débarrassant des déterminations de leur passé historique. Il a ensuite su les coller ensemble, dans une nouvelle coalition. Mutandis mutatis, ce procédé est néo-duplessiste en son principe, car Duplessis avait un peu procédé de la même manière, vers 1931-1936, quoique dans des conditions socio-historiques fort différentes… Lévesque aussi, du reste, vers 1968-1973, aussi en fonction de son contexte d’époque. Ce petit jeu de la création de nouveaux partis politiques tous les quarante ans environ consiste donc à rebrasser les cartes et à chercher à amener les vieux chiens mouillés du bipartisme Westminster à se secouer, en se débarrassant des gouttelettes boueuses de leur passé politicien du moment. Un tel ensemble de procédés instaure, généralise et institutionnalise le maraudage permanent de transfuges politiques, de tous bords tous côtés, au mépris ouvert des lambeaux d’idéologie politique flottant encore de ci de là ainsi que des choix électoraux initiaux de la petite populace votante.
Un phénomène spécifique se met en place. C’est que les partis politiques dans lesquels François Legault (lui-même un ancien ministre du Parti Québécois) a procédé à sa petite pêche aux transfuges, eh bien, ils continuent d’exister, eux, de surnager, de donner le change. Et le passif historique de ces partis politiques, désormais amplement éviscérés et décérébrés, se discerne beaucoup plus nettement, maintenant que, le vieillissement aidant, la distance historique s’imprime en eux. Tant et tant que la formation politique le plus intéressante à analyser, en ces lendemains d’élections québécoises d’octobre 2022, c’est pas tellement le parti gagnant, mais un des partis perdants, le ci-devant Parti Libéral du Québec. Le Parti Libéral du Québec est un vieil appareil manœuvrier de la bourgeoisie canadienne. Sa fonction de base est celle d’assurer, au Québec, le rôle de capitaine de milice du gouvernement fédéral post-colonial. C’est comme ça au moins depuis la Confédération (1867). Le Parti Libéral du Québec est en fait une enclave néocoloniale. Je dirais presque un sabot de Denver politique pinçant soigneusement la roue de la guimbarde québécoise. Enchâssé de force à l’intérieur de la culture politique du Québec, ce parti fondamentalement fédéraliste a pour vertu de prendre corps et de se densifier, sous l’inflexion du gouvernement d’Ottawa, aussitôt que des velléités nationalistes ou souverainistes ou séparatistes un peu trop bruyantes se manifestent dans la dernière province du Canada qui reste encore de souche française. Donc, le Parti Libéral du Québec, c’est ni plus ni moins que le collier et la laisse au cou du gros chien bleu poudre. Évidemment, son rôle ne prend corps que lorsque le danger trublion se manifeste. Ce corps étranger politique est un objet strictement compradore qui a pour rôle quasi-exclusif de combattre ouvertement les anti-fédéralistes, si anti-fédéralistes il y a. Sauf que, attention, gare au choc, suivez bien le mouvement, ici. Dans les temps contemporains, un autre des traits astucieux de François Legault a consisté à débarrasser aussi les collaborateurs caquistes issus de son propre parti d’origine, le Parti Québécois, des éléments de leur propre passif, qui est celui de la fameuse quête asymptotique de la souveraineté du Québec. En gros, François Legault est allé chercher des libéraux qui n’étaient pas des anti-souverainistes trop virulents. Il est allé chercher des péquistes qui n’étaient pas des pro-souverainistes trop messianiques. Et il s’est donné ainsi une troupe de politiciens aussi électoralement aguerris qu’idéologiquement édulcorés. Et il s’est lancé dans une nouvelle aventure politicienne, dans un autre angle, sur un autre axe. Ronron, il appelle cela, sans trop pousser le bouchon, du nationalisme ou de l’autonomisme, mobilisant, encore une fois, une rhétorique ouvertement post-duplessiste. Tout ceci fait de François Legault rien de moins que le fossoyeur objectif du débat national bourgeois québécois, dans sa version siècle dernier.
Et pourtant, clopin-clopant, le Parti Libéral du Québec perdure. Il vivote. Il se maintient. En fait, il est tout simplement, en ce moment, une eau dormante. Il est entré un petit peu dans une sorte de léthargie onctueuse. On dirait qu’elle n’est plus vraiment là, l’immense machine électorale qui lui permettait de gagner élections sur élections, sans fin, de prendre le pouvoir en redites, au point de devenir presque un appareil ordinaire de l’intendance générale, éventuellement taraudé par la pègre et la corruption affairiste. On se souviendra de l’interminable ère Taschereau, des glauques années Bourassa ou du cauchemar Charest. Cette fameuse machine électorale trans-historique est désormais atténuée, retirée, repliée, contractée, racotillée. Elle n’opère pas, ces temps-ci, attendu que le gouvernement québécois de la Coalition Avenir Québec ne cultive plus de velléités souverainistes, dans ce qui fut le vieil axe séparatiste. Nos caquistes, ce sont maintenant des bons petits fédéralistes ronrons, qui assument que quoi qu’ils fassent et s’efforcent de bidouiller, ils le feront et le bidouilleront, au mieux, dans le cadre de la fédération canadienne. La fédération canadienne n’a donc pas besoin d’activer le passif compradore du Parti Libéral du Québec. Et ce dernier reste assoupi… pour le moment.
Il reste qu’avec 10% (15% de 66%) du vote effectif, les libéraux québécois sont allés chercher vingt-et-un (21) députés. C’est qu’ils disposent d’une base serrée et solide, se trouvant notamment sur l’île de Montréal. Et cette base, c’est tout simplement l’ancienne enceinte coloniale, agglutinée principalement autour des bourgeois anglophones de souche du West Island. Ajoutons à cela un certain nombre d’anciens suppôts libéraux véreux qui ne se sont pas encore mis à encadrer la Coalition Avenir Québec (mais cela viendra, dans le second mandat), la pègre, les grandes entreprises d’infrastructures et, bien sûr, le gouvernement fédéral. Et le fait est que même lorsque inopérant, parce que mis ainsi en veilleuse étant donné le ralentissement des pulsions souverainistes, le Parti Libéral du Québec continue d’entretenir son petit vivier compradore, en tirant une bien bonne moyenne électorale, pour un parti sans assises sociales effectives. Ainsi, si jamais le besoin s’en fait sentir, on pourra le réactiver. La roue de la vie étant ce qu’elle est, son leadership actuel cultive des illusions différentes, s’imaginant qu’il pourrait extirper la formation de ce genre de déterminismes, sans comprendre que les fuyards politiciens des susdits déterminismes sont déjà partis chez François Legault. La bonne foi un peu candide (faussement naïve, en fait, plus probablement) de madame Dominique Anglade, cheffe actuelle du Parti Libéral du Québec, est parfois touchante, mais bien plus souvent navrante. On a envie de lui dire, vous êtes là en train de vous réclamer de Jean Lesage et de cet héritage vieillot et toujours un petit peu clinquant que cherche à cultiver le Parti Libéral du Québec, sans comprendre, en réalité, que vous êtes objectivement et factuellement une femme d’appareil. Vous êtes un rouage bien éphémère, au service d’une instance temporairement passive… pour l’instant, mais qui, lorsqu’il faudra la réactiver, pourra très facilement raccorder ses vieux tuyaux centenaires avec le fédéral, redémarrer sa machine plouto-électorale, et reprendre le pouvoir pour stabiliser les choses dans le sens de la grande bourgeoisie canadienne, si jamais des pulsions frondeuses, pures laines ou autres, s’énervent un peu trop, en ce racoin de fédération.
Ce qu’on a ici, fondamentalement, c’est une lutte compétitive de la bourgeoisie contre la bourgeoisie. La bourgeoisie coloniale contre la bourgeoisie colonisée. Les rouges contre les bleus. Et, dans ce genre de situation, il n’y a pas vraiment de fonctionnement démocratique. Nous sommes dans le cadre, discrètement mais fermement maintenu, de l’occupation coloniale bourgeoise d’une petite société tertiarisée fortement sui-centrée. Cette dernière a pu, un temps, s’illusionner, en s’imaginant qu’elle pourrait sortir de sa cage continentale et en casser le cadenas non-démocratique, en utilisant des mécanismes oui-démocratiques de type référendum et toutim. C’est une illusion maintenant disparue. François Legault incarne la ligne politique qui a laissé tomber cette quête. Et il gouverne. Tous ces champions du renoncement sont maintenant rien d’autre que les petites gens qui assurent l’intendance circonscrite du Québec, en s’occupant de ce que la grande bourgeoisie considère comme ces bricoles d’éléments de gouvernance qu’on concède, au provincial, à un gouvernement provincial sagement provincialisé… éducation, santé, bien-être, culture et autres cossins sociétaux gentils-gentils qui ne dérangent personne, dans le vaste monde.
Même privé de sa cohorte de transfuges caquistes, le Parti Libéral du Québec ne disparaîtra pas, non pas… N’importe quand, il faut pouvoir saisir la laisse du gros chien bleu et tirer sur le collier, si jamais des velléités de résistance étaient susceptibles de réapparaître. Avec trois (3) députés survivants, le Parti Québécois aussi est en train graduellement de rendre tristement saillant le squelette de son passif historique. Dans son cas, c’est tout simplement le déclin de l’impulsion souverainiste, qui n’est pas le déclin d’une fantasmatique nationale, elle toujours éventuellement énervée, mais plutôt le renoncement du plus faible ayant été frontalement vaincu par le plus fort et qui devra un jour comprendre que la roue de l’histoire ne tourne pas, sur le court terme électoral, en direction des peuples colonisés mais en direction des instances colonisatrices. Tous les affaissements historiques de ces grands rapports de forces colonisateurs peuvent possiblement, sur le très long terme, porter une très éventuelle dynamique libératrice. Le tout de la chose impliquant une complexité du développement historique (et de la lutte des classes) dont l’élection québécoise de 2022 n’est certainement pas l’exemple le plus probant ou le plus mémorable. Combien de fois faudra-t-il répéter qu’il n’y a strictement rien à attendre d’historiquement déterminant d’une élection bourgeoise.
Aux jours d’aujourd’hui, ce qui pendouille ici devant nous, c’est, entre autres, ce vieux Parti Libéral du Québec, hautement symptomatique. Il est toujours aussi nuisible qu’autrefois mais le voici, éclopé et squelettique. Regardez-le bien aller, dans les prochaines années. C’est une charpente, insidieusement flexible, dont on discerne moins mal les jointures, les articulations, les points d’appui et le mode de fonctionnement effectif. Cette bête urbaine léthargique qui boite est, d’une certaine façon, beaucoup plus facile à comprendre en ce moment, car elle n’exerce plus, pour un temps, la fascination que risque éventuellement de se remettre à susciter la même bête provincialiste, éveillée cette fois, quand elle reviendra ouvertement nous montrer qu’on est pas du tout arrivés à se débarrasser d’elle et de ceux qui en tirent les souples ficelles de fer, depuis les belles rives automnales de la Rivière des Outaouais.
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Paru aussi dans Les 7 du Québec
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OCCUPONS MONTRÉAL — RÉFLEXIONS (John Mallette)
Posted by Ysengrimus sur 7 janvier 2022
Que reste-t-il, quelques dix années plus tard, du recueil de poésie militante qu’avait concocté John Mallette dans la mouvance des Carrés Rouges et du Mouvement des Indignés de 2012? Subdivisé en dix parties (Le rêve, La guerre, Camping citadin, Le présent, La Bourse, Démocratie, Religion, Médias, Grève des étudiants, Épilogue), ce court recueil de quatre-vingt-deux poèmes exprime les émotions et les réflexions d’un militant ordinaire, parfois perplexe, parfois timoré, souvent révolté, rarement survolté. Ancien ouvrier d’usine (ferblantier) et militant syndical, John Mallette est désormais homme de lettres dans la couronne nord de Montréal. Le tout de sa réflexion globale, il s’en faut de beaucoup, n’est pas exempt de sagesse sociale.
D’abord, bon, le recueil touche incontestablement le sujet qu’il annonce, l’occupation de Montréal par les Indignés de 2012.
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La concrétude habite profondément l’évocation. La conscience est bien là au sujet de ce qui est difficile, de ce qui requiert effort et persévérance, de ce qui traîne derrière soi, comme des casseroles. C’est que le militant n’est ni rêveur, ni juvéniliste, ni triomphaliste. Il sait parfaitement que son action opère au sein d’un ensemble circonscrit de strictes et dures limitations d’époque.
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C’est vu. C’est dit. Les symboles de la puissance bourgeoise arrogante et braquée ne bronchent pas. Les manifs, les chahuts, les charivaris, les tintamarres tonnent puis, fatalement, diminuent, s’esquivent, se perdent. Ils ne suffisent pas. Le poète militant le sait… il manque quelque chose.
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En attendant ainsi la radicalisation des choses, l’acteur côtoie patiemment l’observateur. Le fait d’être un demi-combattant oblige, comme langoureusement, à se faire aussi demi-témoin. La révolte contenue, c’est toujours un peu le petit mal, ou un éternuement qui ne sort pas vraiment. Ainsi, le militant observe son espace. Plein de choses s’y passent, dans l’organisation comme dans la spontanéité du mouvement. Il remarque alors que, par exemple, les enfants ne décodent pas nécessairement l’activité d’occupation comme il le fait lui. La gué-guerre infantile, elle, elle traîne partout. Elle rode.
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Le rendez-vous n’est alors pas raté avec l’opportunité, pour le poète militant, d’amplifier la réflexion, de se dégager de la praxis ocularisée et cernée du moment, et d’exprimer sa vision générale de la guerre, du bellicisme d’affaire et du cynisme froid les enrobant médiatiquement.
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Il ne s’agit pas de se lamenter stérilement en pleurnichant contre les conflits de théâtres. Il est plutôt question de mettre solidement en connexion conflits, propagande, affairisme, cynisme bourgeois et perpétuation des soumissions. Et le poète élargit inexorablement son regard critique au sempiternel discours médiatique.
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L’image est flétrie. Le rire est vicié, intoxiqué. Il grince. C’est d’ailleurs un clown casqué qu’on retrouve sur la page couverture du recueil de John Mallette. On ne croit pas au rire stipulé par contrat social. Il y a toujours quelque chose qui cloche, quand on laisse passer les clowns… surtout les clowns orateurs. Et de là, graduellement, la voix du poète militant s’ouvre sur les vicissitudes et turpitudes infinies de la politique politicienne.
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Politisé, aseptisé, cerné, le simple citoyen perd ses repères. Et, entre deux poussées de fièvre protestataire, il redevient apathique. Il s’isole, se désole, retourne sautiller dans sa cornu. Il y stagne, s’y concocte. Le citoyen tertiarisé contemporain est en fait abandonné à la cage de verre qui l’enserre et hors de laquelle nulle voix ne le rejoint vraiment.
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On ne sait plus que faire. La vague retombe. La dépression revient. Et, frustration… rien ne semble avoir vraiment bougé. L’intangible dicte sa lourdeur au mouvant qui, pourtant, s’annonce, même à perte, à lourdes pertes. Éventuellement, Montréal n’est plus occupé. Les gratte-ciels perdurent, immobiles, roides et glacés. Que faire? S’esquiver? Oh, la fuite hors de l’urb et de son inconscience dépersonnalisée ne donnerait rien de plus. En Canada, ce serait pour aller se taper la margoulette sur les perversités veules et secrètes du néo-colonialisme économico-régional le plus rapace imaginable.
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Le nord est cerné, le sud est englué, l’est et l’ouest perdent leurs repères autant que leurs distinctions. Le monde est cybernétisé, cyberNETisé. Il n’y a pas de sortie, pas d’esquive, pas de défense assez solide pour perpétuer l’intégrité de l’être. C’est que tout s’engouffre dans cette satané fissure pseudo-leonardcohenesque.
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Le troisième œil a indubitablement un pieu dans le front. Il n’est nullement et aucunement la solution. Le poète militant, malgré tout et bon an mal an, accède à une dimension philosophique. Mais cette dimension procède bel et bien du matérialisme historique. Le penseur fourbu entre en poésie concrète, dictant la fatale exigence d’une appropriation enrichie de la radicalité de l’étant.
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Tout se dit et tout se dira. Rien n’est réglé, il faut encore et encore refaire la vie, et un autre jour viendra. Ah, bondance… il est assez indubitable que le titre choisi en 2012 pour ce dense recueil de poésie militante le sert assez mal, à terme. On retrouve en ces textes vifs et fulgurants un ensemble de développements d’une très grande validité, au sein du tonnerre de la réflexion de critique sociale contemporaine. N’enfermons pas ce précieux recueil de John Mallette dans une actualité anecdotique, restrictive et circonscrite. Rendons-le fougueusement à l’historicité plus ample dont il est tributaire.
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