Le Carnet d'Ysengrimus

Ysengrimus le loup grogne sur le monde. Il faut refaire la vie et un jour viendra…

  • Paul Laurendeau

  • Intendance

Archive for février 2024

ÉGLOGUES INSTRUMENTALES — Orgue

Posted by Ysengrimus sur 21 février 2024

La voix de l’orgue
Tressaille dans son anse
Le souffle torve
Tonitrue et s’avance.

Les trois claviers
Tempèrent le gai, le triste
Et l’organiste
A les sourcils froncés.

La cathédrale entre doucement en transe
Quand tout frémis
Quand tout vibre à tous vents.

L’orgue mène la danse
Des vieillards virulents,
Des girons, des instances
Aux dogmes exaltants.

Claviers et tubes
Ciselés et bruts
Imposez vos cadences.

Tubes et claviers
Sonorités des gravités,
Faites au mieux
Sous de si vastes cieux
Aux fins de peut-être nous faire un petit peu
Monter.

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MÈMES DU MOIS. Trumpoutine

Posted by Ysengrimus sur 15 février 2024

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UNE SŒUR, QUEL BONHEUR! (Isabelle Larouche)

Posted by Ysengrimus sur 7 février 2024

Si un jour, je deviens écrivaine, je ne publierai que des histoires vraies. Malgré ma réputation d’avoir beaucoup d’imagination. Sauf qu’à mesure que j’avance dans mon récit, je me mets à douter… Ces anecdotes prouvent-elles véritablement les injustices dont j’ai été la victime? Qu’en penses-tu?

Popomme (p. 228)

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Dans l’ouvrage Une sœur, quel bonheur! d’Isabelle Larouche (2021), la petite protagoniste qui assume le rôle de narratrice est nulle autre qu’une demoiselle Popomme dont nous ne saurons jamais le nom effectif. Elle s’adresse à nous en toute candeur et elle nous rapporte qu’elle se trouve confrontée, depuis des années, à sa sœur Emma. Celle-ci est son aînée de huit ans, un monde. Le roman suit l’ordre chronologique de la vie des deux protagonistes, en toute simplicité… ça commence donc avec la naissance de Popomme et puis les choses défilent, au fil de la croissance da la narratrice: à deux ans, trois ans, huit ans, douze ans et ainsi de suite. La stabilité, toute tranquille, de cet ordre chronologique strict permet de bien dominer la découverte qu’on fait des différents souvenirs que Popomme égrène, principalement à propos de sa sœur. Une telle organisation du traitement fait que l’ouvrage procède beaucoup plus du journal, des mémoires, ou du recueil de souvenirs que du roman stricto sensu.

L’aventure au sein de laquelle on est invité à accompagner Popomme n’est vraiment pas une mince affaire. Il s’agit d’exister et de découvrir le monde, tout en étant encadrée par un être qui a huit ans de plus que vous… un être, donc, fatalement surpuissant, hyper-perfectionné, tentaculaire, acrobatique, quasi-omnipotent. Vue depuis la petite hauteur de Popomme, Emma semble posséder une sorte de dimension de démiurge et ce, sur l’intégralité de l’existence, alors qu’en réalité ladite Emma n’est jamais, elle aussi, qu’une enfant, engoncée dans ses problèmes ordinaires et enchevêtrée dans les différents éléments tortueux de sa propre découverte du monde. Le travail et la démarche de Popomme prennent d’abord une dimension de plainte, de complainte, de bougonnade, de limonage doux-amer, où elle affirme, très explicitement, que sa sœur l’a tyrannisée, tourmentée, sinon… osons le mot… torturée. Ah, mais on s’aperçoit assez vite que les avanies subies par Popomme, de par l’action percutante et peu contournable de son encombrante sœur, ne sont jamais que des enquiquinades de peu, sans grandes conséquences. Je ne vais pas vous les énumérer ici, ce serait gâcher bien malencontreusement le vif plaisir de lecture qui vous attend.

Ce qui est particulièrement savoureux dans cet opus d’Isabelle Larouche, c’est que l’écriture, extrêmement maîtrisée, nous permet, encore une fois, de tirer un bon lot de sagesse des réflexions, badines en apparence, que l’autrice partage avec nous, sur l’enfance, tout en s’adressant elle-même à des enfants. Le tout se formule sur un ton simple, clair et net. On suit graduellement l’altération subie par la relation, toute en rapports de force mutuels, entre les deux sœurs. Comme imperceptiblement, celles-ci se distancient l’une de l’autre, à mesure que l’enfance s’éloigne, s’échiffe, se dilue. Emma, qui initialement apparaît comme un être omniprésent, tonitruant, tentaculaire, tumultueux en vient à insensiblement prendre sa place, à mesure que s’esquivent les saveurs mystérieuses et illusoirement magiques de la toute petite enfance de Popomme. Emma produit sa propre articulation en émergence et Popomme, dont la perception s’affine et se raffermit, en devient tout simplement la sereine chroniqueuse.

Bien évidemment, on est dans l’univers poupin des coups tordus et des turlupinades enfantines. Et pourtant, le lecteur, masculin notamment, sera particulièrement séduit, charmé, inspiré et parfois même dérouté par la dimension fondamentalement fille de cet opus enlevant. On a deux sœurs, une mère, puis un père qui, lui, gravite déjà à une certaine distance. Cela nous installe dans un dispositif qui, malgré le fait qu’il concerne la majorité numérique de la population humaine, apparaît comme incroyablement mystérieux, biscornu, étonnant, savoureux, charmant, tout en restant indubitablement implacable. C’est là la première chose qui frappa ma lecture, ladite lecture étant celle d’un père ayant eu deux sœurs, un frère (de sept ans plus jeune que moi), deux fils (pas de fille) et ayant la chance inouïe et anticipatrice d’avoir deux petites-filles. Alors, pour tout dire, entre Emma et Popomme, pas de bagarre, pas d’empoigne, pas de combat, pas de lutte, pas vraiment de compétition non plus (pour l’attention parentale ou autres choses). Mais une organisation extrêmement subtile, et largement incongrue et décalée, de manipulations interactives et mentales dont la croissante complexité ne peut qu’intriguer.

Hasardons un court exemple, pour bien montrer l’originalité saillante et savoureuse de cette dynamique. Nous voici dans une situation où Emma, douze ans environ, est en train de construire un château de cartes. Popomme, quatre ans et demi, s’approche… et le château de cartes de s’effondrer.

Le château s’est écroulé. Comme ça. Sans crier gare. Dans un silence absolu, ma sœur est restée là, avec deux cartes entre les doigts, au-dessus des ruines éparpillées sur la table.

— C’est de TA faute! m’a-t-elle hurlé, en fronçant ses épais sourcils.

(p. 83)

Emma, vivement contrariée, la joue alors en mode puisque c’est comme ça, je m’en vais. Elle s’en va, effectivement, dans la salle de bain, tire la chasse d’eau du chiotte et fait mine d’avoir disparu. Elle se donne implicitement comme ayant sciemment plongé dans le chiotte en train de partir. Popomme est terrorisée, elle cherche sa sœur partout et finit par la retrouver, un peu plus tard, dans des conditions tout à fait ordinaires et avec une attitude laissant supposer qu’elle a tout oublié du conflit initial, celui déclenché par l’effondrement du château de cartes. C’est savoureusement incongru mais c’est certainement le traitement ordinaire que les petites filles cultivent entre elles. Ceci n’est qu’un exemple qui nous permet de prendre la mesure, encore une fois, chez Isabelle Larouche, de ce subtil sens de l’évocation de l’univers des filles qui traverse son œuvre.

Puis, évidemment, avec les années, la distance s’installe entre les deux sœurs. Emma devient adolescente puis se met à avoir un amoureux et puis le torrent de la vie se poursuit, fulgurant. La chose est discrètement mais insondablement déchirante, pour Popomme. Et ma grande sœur n’était pas disponible. En fait elle ne m’accordait plus jamais d’attention (p. 217)Isabelle Larouche ponctue l’intégralité de la présentation de tout ce déroulement d’interpellations adressées à ses lecteurs ou à ses lectrices… connais-tu ça, as-tu déjà vu ça, as-tu déjà vécu ce genre de situation?… Or on peut suggérer que le monde et l’univers social et naturel évoqué par Isabelle Larouche, dans le cercle de l’enfance, risque probablement de dérouter certains et certaines de ses jeunes lecteurs et lectrices. Des petits faits ethnoculturels, qui sont marqués au coin d’une époque, apparaissent ici comme tout naturels. Déplacements en motoneige, traineau contenant des enfants qu’on perd dans la piste, grand-mère un peu forte qu’on roule au sommet d’une colline enneigée, fête de Noël dans un chalet à l’ancienne. Il y a là un ensemble de réalités qui font que l’enfance évoquée est moins du vingt-et-unième siècle que du vingtième. Une portion non négligeable de la saveur de cet opus réside justement dans la qualité un tout petit peu historique ou ethnographique des détails fins de son univers ordinaire.

La légèreté de ton et la finesse des sentiments qui configurent cette tyrannie, ces avanies et cette soi-disant torture de grande sœur, nous place dans une situation récursivement jubilatoire. Tout ce qui apparaît dans cet exposé fait à la fois très vrai et très doux. Il n’y a pas de cruauté effective, dans les situations qui sont évoquées. Et même lorsque Popomme grandit et décide de prendre sa revanche, car revanche il y aura, vous découvrirez que ce retour du manche turlupiné apparaît comme parfaitement suave, ouaté, tendre, duveteux et onctueux.

On a ici un livre pour enfants (de neuf à douze ans, selon la fiche de l’éditeur) qui intéressera aussi les adultes ayant eu des frères et sœurs ou encore quiconque ayant eu plus d’un enfant. Il s’agit d’une promenade, détaillée et riche, dans les replis subtils de l’altération graduelle des interactions entre deux membres d’une même famille, au fil du temps. Ce petit roman se dévore et se déguste comme un met fin. Il nous interpelle amplement. Il nous oblige non seulement à nous souvenir, mais aussi à réfléchir sur l’incroyable richesse et la délicate complexité du tout des relations humaines et des impalpables évolutions qui les déterminent.

Isabelle Larouche (2021), Une sœur, quel bonheur!, Les Éditions Z’ailées, Québec, 267 p.

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CRÉATURES I: CONTRÔLE — LE MONDE D’ÉLISE (Laure Bénédicte)

Posted by Ysengrimus sur 1 février 2024

On prend pied dans Brocéliande, un monde forestier où il y a des elfes, des centaures et des humains qui se regardent tous plus ou moins un petit peu de travers. Ce monde superficiellement paradisiaque est en fait en crise. Il est imperceptiblement envahi par des Créatures métalliques issues d’un sort ancien et non-maléfique instauré, il fut un temps, avec l’accord des rois elfe, centaure et humain pour faciliter les secteurs minier et métallurgique de la vie économique des habitants de Brocéliande. L’idée d’autrefois était de vitaliser, sans jeu de mot, la masse métallisée des terres collectives. Un ancien mage a donc instillé la vie dans les particules métalliques devant faire l’objet d’une prospection minière. Les dites particules, ferreuses et non-ferreuses, perlent alors à la surface des sols exploitables et deviennent très aisées à recueillir. Mais il faut strictement contenir ce processus vitalisant car la limaille tend, comme fatalement, à s’amalgamer hors-normes et à former des Créatures potentiellement nuisibles, qu’il faut capturer, avant qu’elles n’échappent à tout contrôle. On a ici une sorte de coup de l’Apprenti Sorcier, ni plus ni moins. Sauf que le sorcier bien tempéré et bien intentionné ayant lancé le processus n’est pas un apprenti. Il est tout le contraire, en fait. C’est un cacique et il a fini par casser sa pipe de cacique en laissant le sort du vitalisme minier du tout de la forêt de Brocéliande un peu en jachère. Et la merdouillardise métallique s’est un peu éparpillée et insidieusement installée, au grand dam des humains, des elfes et des centaures. Pour rétablir le contrôle sur les Créatures métalliques dont le vieux mage disparu a engendré l’émergence, il faut, au jour d’aujourd’hui, retrouver un des descendants du susdit sorcier. C’est que les aptitudes magiques ne s’enseignent pas strictement de tête, elles se transmettent à la descendance par le sang. Pour retrouver des descendants du vieux mage, avant que les Créatures ne virent involontairement ce petit monde forestier en foutoir sanglant, on investit deux vigoureux et  industrieux champions. Le jeune humain Eliott et la jeune gorgone Élise. C’est alors que…

C’est alors que le second niveau de cette captivante fiction se met en place. Tout ce que je vous rapporte à l’alinéas précédent est rien d’autre que la trame de départ du scénario du jeu vidéo Créatures, en cours de configuration au sein de la florissante et dynamique entreprise Oméga Plus, boîte parisienne tonique et à la page, peuplée de jeunes programmeurs et programmeuses prometteurs et d’un directeur artistique aussi matois que sourcilleux. Ce dernier a procédé aux enquêtes de marché préliminaires d’usage sur des échantillons de clientèles potentielles et il a eu le regret de constater que, dans le jeu vidéo Créatures, la jeune gorgone Élise n’est pas assez charismatique (c’est la formulation froidement descriptive employée en réunion de travail par le directeur artistique et le scénariste du jeu vidéo). La décision est donc prise de retirer du jeu la jeune gorgone Élise (trop rousse, trop vive, trop féroce, trop carrée, trop atypique) et de la remplacer par Jade, une jeune archère quasi-féérique aux jolies couleurs scintillantes, élevée par des elfes, et à laquelle les petites filles jouant le jeu s’identifieront mieux, croit-on. Le retrait abrupt d’Élise du peloton du jeu vidéo Créatures sème une certaine consternation dans le petit collégium de jeunes programmeurs et programmeuses travaillant d’arrache-pied sur la conception du jeu. C’est que, sans trop se l’avouer ou s’en aviser, ils se sont attachés à la gorgone Élise. Un des programmeurs, un certain Raphaël, l’avait même nommé en référence à la petite fille de Julie, son amoureuse. Et la vraie Élise mondaine, qui est une petite fille de six ans qui adore dessiner, s’informe à tous les soirs de la progression et du cheminement de son alter ego, l’Élise virtuelle. Il va falloir maintenant engendrer bien des petites tristesses à cause de l’ablation subite de ce personnage unique, ayant pris sa place dans les cœurs. Il faudra agir ainsi, en plus, pour des raisons assez peu artistiques ou mythologiques au demeurant (mise en marché, conformisme d’image, attrait envers une clientèle cible, bref bof…). Sans joie mais sans pitié non plus, on décide alors que la façon la plus efficace de retirer la gorgone Élise du jeu vidéo, sans être obligés de trop s’enchevêtrer dans les arcanes déjà assez complexes du scénario, c’est simplement, les doigts tapotant sur les claviers, de la faire subitement traîtreusement assassiner par son co-équipier Eliott. C’est alors que…

C’est alors que nous revoici dans la forêt immémoriale du jeu vidéo. Le jeune humain Eliott pète une coche et se retourne sans sommation contre sa co-équipière Élise. Celle–ci normalement devrait présenter le torse à la pique et se laisser trucider sans coup férir. Glitch, pépin, maldonne et bug… la voici qui frémit, feule, s’insurge, se retourne, s’esquive, et prend la poudre d’escampette. Elle se coule dans la forêt, puis dans un labyrinthe de grottes, puis encore dans la forêt. Elle cavale, se trouve de discrets alliés, et entre à la fois en évasion et en subversion. Les programmeurs Raphaël, Alexia et leurs co-équipiers et co-équipières en restent bouche bée devant leurs écrans bourdonnant. Le vieux thème SF de l’autonomisation de la machine anthropomorphe face à ses créateurs revient alors nous hanter, cette fois-ci dans la riche et subtile mouture jeu vidéo. Simplement, les créateurs, ici, ne vont pas nous asséner le sursaut paniqué et sommaire des concitoyens obtus du docteur Frankenstein. Non, non, non, il y a beaucoup d’eau qui a coulé dans le grand fleuve de l’archaïque forêt de Brocéliande, devenue virtuelle et redessinée par les graphistes d’Omega Plus, depuis les hantises fondatrices de Mary Shelley. Nous sommes au vingt-et-unième siècle quand même et, dans ce théâtre toujours un peu Grèce antique de dieux se torgnolant entre eux, en prenant le parti de regarder vivre un petit monde influençable, l’humain contemporain n’est plus dans la position des anciens héros du poète Homère mais bien dans celle de ses anciens dieux… Ceci pour dire que la jeune gorgone Élise qui ne veut pas mourir et qui fuit dans la forêt, selon je ne sais quel algorithme aléatoire indéchiffrable, va trouver permis les jeunes programmeurs et programmeuses du petit collégium créatif d’Oméga Plus, des COMPLICES qui, à grands coups de bidouilles de codes, vont encadrer la gorgone Élise tout au long de sa surprenante quête angoissée et libératrice. Ils agiront envers elle comme les ancien dieux homériques envers Hector et Achille mais, bon, ce seront de VRAIS apprentis sorciers, eux, par contre. En un mot, ils barboteront sciemment leur cyber-grand’œuvre, quitte à radicalement altérer les psychologies, les cosmologies et à extirper sans pitié tous ces braves gens, elfes et centaures d’une certaine manière biscornue et naïve de paradis terrestre…

Et c’est là que les vraies péripéties merveilleuses, virulentes, imprévisibles et fascinantes, tant dans l’univers virtuel que dans le monde réel, vont vraiment démarrer. Je ne vous en ai strictement RIEN dit.

Laure Bénédicte nous livre ici un roman mi-fantasy mi-réaliste parfaitement savoureux. L’histoire, dans toute sa complexité à étages, est magistralement dominée. Le récit est enlevant. Les personnages sont irrésistibles. Et, par-dessus tout, bondance, c’est une femme qui tient la plume. Élise, Eliott et Jade (au plan virtuel) Julie, Raphaël et Alexia (au plan réel), et tous les autres, nous le feront sentir à chaque instant, au fil de ce roman picaresque, sentimental, prométhéen et passionnant.

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Laure Bénédicte, Créatures – Contrôle: le monde d’Élise, Montréal, ÉLP éditeur, 2017, formats ePub ou Mobi.

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