Il y a cinquante ans pile-poil aujourd’hui mourrait Grigoris Lambrakis (1912-1963). C’est ce député grec qui assuma des positions explicitement pacifistes et s’opposa à la politique de l’OTAN en Grèce, juste avant l’instauration de la Dictature des Colonels. Il était joué par Yves Montand dans le long-métrage Z de Costa-Gavras. Souvenons-nous, s’il vous plait. Il est si important de se souvenir. Remontons d’abord justement le long de ce scénario-hypothèse de 1969, fort peu hypothétique au demeurant. Les villes et les pays ne sont pas nommés explicitement dans Z (le film fut en fait tourné en Algérie) mais il est aisé de deviner que nous sommes à Thessalonique, deuxième plus grande ville de Grèce, dans la province de Macédoine, non loin de la frontière bulgare (la Bulgarie est de l’autre côté du rideau de fer churchillien, à l’époque). Le député Grigoris Lambrakis anime ce soir là un meeting contre la bombe nucléaire et, en sortant de la seule salle que, comme par hasard, il a pu louer, il se fait frapper par un triporteur. Il a le crâne fracassé et mourra cinq jours plus tard, soit le 27 mai 1963, après un court coma. Pour le colonel de la gendarmerie de Thessalonique, l’affaire est limpide. C’est un accident de la circulation qui a tué Grigoris Lambrakis.
L’instruction se met en place. Tout semble effectivement simple mais le juge d’instruction Khristos Sartzetákis (né en 1929 et joué par Jean-Louis Trintignant dans Z) ne l’entend pas de cette oreille. Fils d’un officier de gendarmerie et limier intègre, exempt de tous motifs idéologiques ou politiques (il est de fait royaliste et ne mêle tout simplement pas ses choix électoraux à son travail), ce juge d’instruction méthodique, calme, peu impressionnable, va démontrer au procureur de Thessalonique (lui-même sourcilleux, agacé mais intègre aussi), étape par étape, qu’il ne s’agit pas d’un banal accident. Des témoins spontanés se manifestent. Certains ont vu que l’homme qui était étendu dans la benne du triporteur portait une matraque. D’autres ont entendu antérieurement le chauffeur du triporteur parler d’assassinat. L’homme de la benne, qui prétendra plus tard qu’il était ivre, se fera d’ailleurs pincer dans la chambre d’hôpital d’un témoin important (lui-même préalablement bizarrement estourbi d’un coup sur le sinciput), avec une étrange canne-gourdin. Contredisant le témoignage préalable de policiers, un autre témoin civil rapporte que Grigoris Lambrakis est de fait tombé d’abord sur les genoux en se tenant la tête. Ce n’est pas le sol ou le rebord du trottoir qui lui ont fracassé le crâne. Il semble bien que ce soit plutôt deux malfaiteurs ivres dans un triporteur qui aient délibérément frappé, et donc tué, Grigoris Lambrakis.
Or l’un de ces malfaiteurs, astucieusement cuisiné par le juge d’instruction, admet faire partie d’une organisation, une sorte de milice civique, les Combattants Royalistes de l’Occident Chrétien ou CROC. Préfigurant le journalisme d’investigation qui fera, quelques années plus tard, le succès de Woodward et de Bernstein, un jeune photojournaliste athénien audacieux et prompt en besogne (joué par Jacques Perrin) se met alors à investiguer plus attentivement les membres actifs de ce CROC. C’est pour alors découvrir trois (3) choses. D’abord, ce sont principalement des petits artisans et des petits commerçants qui assistent, sur une base régulière, à des discours fascisants pour pouvoir avoir un boulot supplémentaire pour arrondir leurs fins de mois (au nombre de ces membres actifs figure le conducteur du triporteur impliqué dans la mort de Lambrakis, très soucieux, pour sa part, de payer les traites de son petit véhicule de transport). Ensuite, le susdit boulot supplémentaire consiste souvent à assurer le service d’ordre d’événements «civils» organisés par la hiérarchie militaire de Thessalonique. Ensuite, photos en main, il appert qu’un certain nombre de membres du CROC, tous drapés de faux alibis, étaient présents à la manifestation où mourut Grigoris Lambrakis. On pourrait même dire, en fait, que ladite manifestation, au cours de laquelle la police resta si passive, était littéralement truffée de membres du CROC pour ne pas dire tout simplement organisée par eux. Il semble que ce soit une petite organisation d’extrême-droite thessalonicienne qui ait tué Grigoris Lambrakis.
Entre alors en scène le marchand de figues. C’est délicat les figues, il faut les sortir une par une de leur cageot, sans les esquinter. C’est un travail pointu, prenant, accaparant et, finalement, assez mal payé. En plus, le marchand de figues, homme l’un dans l’autre aussi délicat que sa marchandise, aime les petits oiseaux. C’est emmerdant, les petits oiseaux, ça crie, ça chante, ça dérange les voisins. Le marchand de figues se retrouve donc souvent avec des démêlés. Pour ces raisons, toutes anodines mais implacablement accumulées, il est inévitablement connu des policiers. Alors le marchand de figues milite au CROC, pour arrondir ses fins de mois, comme les autres, et, par-dessus tout, pour pas se mettre mal avec la gendarmerie sur sa patente et son permis de commerce, tout ça. Sur la base d’une photo prise par le photojournaliste, un des députés amis de Lambrakis, ayant été séparé de lui et tabassé le soir de la manif, reconnaît le marchand de figues comme son agresseur. Quelqu’un envoie alors le marchand de figues se confronter à sa victime dans la chambre d’hôpital de cette dernière, et en présence du juge d’instruction encore. Alors le juge d’instruction, eh bien, il s’isole avec le marchand de figues et le cuisine tout doucement. En toute déférence respectueuse, il finit par le faire parler. La personne qui a envoyé le marchand de figues faire du raffut à l’hôpital, c’est le colonel de la gendarmerie. Cela devient d’autant plus inquiétant que le chauffeur de la seule voiture qui se trouvait «par hasard», en deçà du barrage policier, sur les lieux de la manif, et qui mena, cahin-caha, Lambrakis vers l’hosto est lui aussi de la gendarmerie. C’est en fait le chauffeur personnel du général le plus haut gradé de Thessalonique. Les preuves incriminantes s’accumulent. Il semble bien que ce soit la hiérarchie militaro-policière grecque qui ait tué Grigoris Lambrakis.
Malgré les risques pour sa carrière et pour sa vie, le juge d’instruction Khristos Sartzetákis, qui n’avait pas quarante ans à l’époque de cette crise, ne se déballonne pas. Il met toute la chaîne de commandement militaire en accusation pour meurtre prémédité et entrave à la justice. Comme les élections approchent et que le parti réac grec pro-ricain-pro-OTAN risque de se faire balayer par la coalition de centre-gauche endeuillée et survoltée dont Grigoris Lambrakis était la figure montante, la susdite hiérarchie militaire le prend fort mal et, égale à elle-même, elle déclenche le coup d’état instaurant la Dictature des Colonels (cette dernière durera de 1967 à 1974, année où les factieux grecs feront preuve de leur incompétence militaire dans le conflit turquo-chypriote et devront rentrer dans leurs casernes à défaut de savoir gouverner où même combattre). C’est un aveux me direz-vous, ce coup d’état, quand même… Mais cela confirme surtout que, comme un des compagnons de Lambrakis le mentionna d’ailleurs assez tôt, il faut cherchez les coupables plus haut encore, dans la capitale, au palais, ou encore, parmi les alliés internationaux les plus pressants et oppressants de la Grèce. Il semble bien que la Guerre Froide et la politique des Blocs aient tué le pacifiste Grigoris Lambrakis.
Et cela nous oblige finalement à quitter le scénario tragico-politico-cynico-ironique de Z et à reculer un petit peu plus en arrière. En 1946 est mise en place la Doctrine Truman. Il s’agit de la toute première de cette série de si dommageables théories américaines des dominos de la Guerre Froide. La Doctrine Truman dicte que trois (3) pays doivent à tous prix rester dans le giron d’influence américain: l’Iran (le poids de la doctrine sera un important facteur déclencheur de la révolution iranienne de 1979 dont l’impact se fait encore sentir aujourd’hui), la Turquie (on se souviendra que c’est autour de la question des fusées américaines de Turquie que Kennedy et Khrouchtchev passèrent à un poil de déclencher la troisième guerre mondiale au large de Cuba, dans les années 1962-1963) et… la Grèce. Inutile de dire que c’est uniquement quand la Dictature des Colonels grecs-OTAN se mit à s’en prendre aux turcs-OTAN sur la question de la partition de Chypre-OTAN que le compradore-ricain-OTAN laissa tomber la susdite dictature des susdits petits colonels. OTAN en emporte le vent, comme on disait alors… Aussi, il n’y a pas de doutes possible, aujourd’hui, avec tous le recul historique qu’on voudra, il faut (pourtant, oh pourtant…) le redire: c’est l’impérialisme américain qui a tué Grigoris Lambrakis…
C’est en cela que nous nous devons, pourtant, oh pourtant, encore aujourd’hui, de saluer Grigoris Lambrakis pour ce qu’il est: l’un des nôtres. Et c’est pour cela aussi, faut-il le rappeler encore, que la lettre Z (interdite d’usage en Grèce sous le régime de la Dictature des Colonels – vous avez bien lu) signifie il est vivant, en grec ancien…
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Paru aussi dans Les 7 du Québec
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Gilles Vigneault, le poète. ÉTRAVES et BALISES du fond de moi…
Posted by Ysengrimus sur 15 mai 2013
Gilles Vigneault (1928-20xx) sera toujours avec nous
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Eh, tornon, Gilles Vigneault vient enfin de se décider à lancer la publication de son œuvre complète. Oh, la bonne idée. Oh, les magnifiques moments musicaux et poétiques. Je viens justement juste de revivre cette grosse affaire que fut mes retrouvailles avec les tout premiers pas de sa poésie. Ladite grosse affaire commence, il y a peu, chez un petit bouquiniste de l’intersection Sainte-Catherine et Sanguinet, à Montréal. J’y déniche une édition de 1968 du tout premier recueil de poésie de Gilles Vigneault, paru aux Éditions de l’Arc (devenues ensuite, les Nouvelles Éditions de l’Arc). En 1957, Vigneault, alors inconnu (sa carrière de chansonnier démarre en 1959-1960), soumet Étraves aux Éditions de l’Hexagone, qui le refuse. Pas achalé, comme on dit par chez nous, Vigneault crée alors, à vingt-neuf ans, sa propre maison d’édition, pour pouvoir y publier ses poèmes et ses textes de chanson. Le reste n’est que littérature, comme on dit… Me voici donc l’heureux propriétaire du tout premier recueil de cette inspirante aventure, à mon sens un des meilleurs sinon le meilleur recueil de poésie de Gilles Vigneault.
Pour compléter le tableau d’ambiance, voici que nous avons affaire, mon épouse et moi, dans les Pays d’en Haut. On dira ce qu’on voudra des Basses Laurentides, il reste que c’est vraiment pas trop loin des Hautes Laurentides. Je me retrouve donc, en un tour de main, à Val Morin, au sommet d’un magnifique petit pigeonnier forestier avec, en main, Étraves de Gilles Vigneault et… un petit couteau. Pourquoi, le couteau? Tout simplement parce que l’ouvrage n’est pas coupé. Je vais avoir l’immense honneur d’être le tout premier lecteur de ce superbe exemplaire. Certaines personnes de ma génération ont certainement coupé plus de livres originaux que moi. Moi, c’est le deuxième ouvrage de conséquence que je coupe, à vie (le premier avait été une édition originale des Nourritures terrestres de Gide). Déballer de la belle poésie bruissante et flacottante ainsi, lame en main, comme on ouvre une huître fraîche, salée, incroyablement maritime, ou décachette la lettre délicate d’un vieil ami, écrite sur du beau papier fort qui s’échiffe un peu aux bords et qui sent bon, bien c’est bon. Poésie concrète, avez-vous dit? Miniature de vie.
On dira ce qu’on voudra de Toronto, mais quand la nostalgie du pays vous y prend au corps en compagnie de votre enfant, dans un abribus sous la neige battante, c’est encore le meilleur moyen d’avoir Vigneault qui vous remonte. Ce poème de la page 86 d’Étraves, je l’ai si souvent récité à mon fils Reinardus-le-goupil, fourbu de ville, dans la Ville-Reine qu’il le sait par cœur lui aussi. Aussitôt arrivé en ville, j’ai sorti ma maison de ma poche et c’était un harmonica (p. 18). C’est ça, la poésie joyeuse en français puni, et qui n’a pas d’âge, et qui, comme si de rien était, se transmet aux mouflets, et résiste toujours un peu, aussi, ce faisant, cependant. Quand, revenu des Hautes Laurentides sur les Basses Laurentides, j’ai montré ce poème à Reinardus-le-goupil, étalé ou blotti, sur la neige craquante de la page du beau tome coupé, où il le voyait pour la première fois, il a bien aimé ça. Il a bien ri et souri de le voir ainsi… écrit… Voilà (un tout petit peu) pour ce qui en est du tout premier recueil de poèmes de Vigneault, Étraves, plus vieux que moi d’un an. Il n’a pas pris une ride, contrairement, justement, à moi. Le lire et le relire, c’est encore et toujours se prendre à visiter l’amour comme un village où le plaisir de penser n’aura jamais vaincu celui de percevoir (p. 163).
Recommandation expresse… tandis que moi, bien, il faut le dire et le redire, ma lecture se poursuit. Me voici donc, cet autre jour là, au Carré Saint Louis, à Montréal, mon officine poétique en plein air. J’ai décidé d’y reprendre Balises que j’ai lu autrefois mais dont je ne me rappelle rien de rien. C’est le tout premier jour de l’été et la magnifique fontaine du Carré Saint Louis pétille et tintinnabule au soleil (À celui qui me dit: Je suis de tel pays… Je réponds: De quel arbre? Et de quelle fontaine? – p. 57). Je m’installe au sud du bassin central de cet extraordinaire petit parc à l’anglaise. Me voici là où le soleil frappe le mieux, et presque déjà dur. Les fameuses balises de l’hiver vignaltien sont bel et bien tombées, comme il nous l’enseigne… ou le fait-il?
Donc, sur le côté du Carré illuminé par le céleste brasier, j’appréhende le Vigneault archaïque, le Vigneault durable, fragile mais puissant, le Vigneault solaire justement. Celui de ces vers vifs, simples, clairs, lumineux, claquants. Celui du blé d’hiver, des vieux portages, de la hache et de la chaloupe de Lionel Jacob, des tergiversations secrètes de Jean-Jean, des passions racornies, des amours impossibles…
Et puis, bon, tiens, ouf, j’ai déjà un peu trop chaud. C’est que l’été aussi fait dans l’extrême, de par chez nous. Et c’est que parfois l’été s’impose, tout brut, sur ma peau (Et que parfois l’été y pose un papillon – p. 59). Rien à redire, cela dicte de nouvelles contraintes. Je me déplace donc maintenant vers le côté nord du Carré. La fontaine, oui, toujours la plus belle des fontaines (Et l’eau qui pousse en vain dans l’âme des fontaines – p. 70), elle est en angle maintenant. Et moi, je me pose sous les érables monumentaux, en colonnades, eux, disciplinés, alignés, obligés, presque académiques. C’est pour être alors fouetté de l’autre Vigneault de Balises, le Vigneault froid, amèrement futurologique, fallacieusement uchronique, robotique, positronique (Seuls les Positroniques ajouteront foi et calcul, courbe et constante à nos folies – p. 101). C’est le Vigneault un peu raté aussi, le Vigneault dur, le Vigneault forcé, le Vigneault des androïdes et du Mécanesprit, le Cybernanthrope Vigneault. Ce Vigneault là vous anticipe tout un bric à brac mécanique, pesamment années-soixantard, ne nous dictant plus, lui, de nos jours, que les hantises de ces «temps moderne» chaplinesques bien vermoulus et pourtant, surtout, bien moins intemporels que la rivière Opatogameau ou la pointe extrême du Lac Presqu’île… Je veux dire… Qui veut encore, en 2013, de ce texte de 1964, intitulé 2003…
Bon bref, vous en lirez la filandreuse suite par vous-même, ou mieux… pas. Ça ne vous manquera pas. Et tiens, le recueil se termine. Et oh, mazette, oh, le voici qui m’interpelle directement maintenant, du fond des pages! Bien, alors là, c’est lui, plus que tout autre, le pur frisson d’anticipation. Matez-moi un peu ça, c’est du quasi-prophétique!
Et en plus, le voilà qui se regarde patiner, sur la belle mare gelée qu’il fit tant scintiller pour nous. Non mais regarde, regarde, il se regarde regarder, comme Allan Erwan Berger! Bon, attention Paul, même si c’est Balises, faut quand même pas se mettre à baliser… Ainsi, en te prenant toi-même, fort intempestivement il faut le dire, pour celui qui prendra sa place, ne te fais quand même pas aussi mauvais futurologue que notre bon barde du pays. Tiens, justement, ce si bon barde de tous nos pays, il est bien là lui aussi, avec nous, dans Balises, conforme plus que jamais à son propre stéréotype.
Et nous revoici revenus en hiver. Ah, ah, tout Vigneault est bien là, en son second recueil de poésie. Mais, l’un dans l’autre, le fond de l’affaire, le vrai de vrai fond de l’affaire, c’est finalement ce charmant photographe paysager qui, subitement jailli de nulle part, me le donne. Il m’avise sans timidité, à la québécoise, sur mon banc de parc du bord nord du Carré. On se salue simultanément. Il m’aborde, me touche doucement l’épaule et dit: «Tu parles français? Oui. D’un peu plus loin, le soleil qui passe au pourtour de l’ombre des arbres se reflétait, en dansant joliment, sur le papier des pages de ton livre. Ça a capté mon regard.» Texto. C’est le soleil en chicane avec l’ombrage, qui finalement l’emporte(nt), de par le mouvement fluide que, forcément, ça impose. Ça ne s’invente pas, ça. Et le photographe paysager, son appareil photo à la hanche, s’est remis à marcher tout doucement vers la fontaine, pendant que je faisais quand même un tout petit peu bruisser les belles pages parcheminées de ce beau tome de la collection de l’Escarfel. Un vrai de vrai moment craquant de poésie concrète. Et le gars s’est même pas rendu compte que c’était de la poésie de Gilles Vigneault.
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Gilles Vigneault (1968), Étraves, Éditions de l’Arc, Coll. L’Escarfel, Montréal, 167 p [Édition originale: 1957].
Gilles Vigneault (1972), Balises, Nouvelles Éditions de l’Arc, Coll. L’Escarfel, Montréal, 120 p [Édition originale: 1964].
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