Le Carnet d'Ysengrimus

Ysengrimus le loup grogne sur le monde. Il faut refaire la vie et un jour viendra…

  • Paul Laurendeau

  • Intendance

Mon petit macho androhystérique

Posted by Ysengrimus sur 29 avril 2008

Le totem de l'androhystérie, Stanley Kowalski (joué par Marlon brando), fort affairé ici à nier les droits de propriété de sa belle-soeur Blanche Dubois (jouée par Vivien Leigh). A STREETCAR NAMED DESIRE (1951)

Le totem de l’androhystérie, Stanley Kowalski (joué par Marlon brando), fort affairé ici à nier les droits de propriété de sa belle-soeur Blanche Dubois (jouée par Vivien Leigh). A STREETCAR NAMED DESIRE (1951)

.

Mon petit macho androhystérique se lève subitement, tape du pied nerveusement, et montre les bon(ne)s et les méchant(e)s en matière de sexage. Il est encouragé lourdement par tous ses copains toniques et sportifs, qui l’accompagnent souvent d’ailleurs car, seul dans le giron de l’agora, il tend à avoir la tremblote, ce tout petit. Il juge qu’un homme doit penser et agir comme un homme, d’un bloc, sans nuance aucune, que ce sont les féministes qui le discriminent, lui, et lui font violence à lui (surtout pas le contraire) et que quand il jappe goguenardement contre la «rectitude politique» de l’option des autres, tout est dit. À lire mon petit macho androhystérique, depuis vingt mille ans, la femme domine l’homme et lui fait subir le poids de ses stéréotypes, de son oppression ouverte, de ses préjugés sexistes et de sa violence brutale. On croirait lire un certain segment de la population anglophone canadienne qui lutte héroïquement contre l’assimilation de l’Amérique du Nord à la tyrannie inexorable… de la langue française. Inutile d’ajouter qu’aux yeux du même petit macho androhystérique, féminisme (oui, encore lui, encore ce mot, encore cette chose) est synonyme de crime immonde…

Mais, gars, on ne te dit pas que les femmes sont des angelotes. On te dit que leur culture intime gagne en importance —problèmes inclus— et que les combats réactionnaires d’arrières gardes ne sont pas de mise pour faire face aux faits. Pour affronter l’insécurité et la frustration des femmes, nous, hommes, allons devoir accroître notre capacité à penser comme des femmes. Si leurs insécurités et leurs frustrations deviennent les nôtres, alors, nous pourrons faire notre part. Il faut féminiser nos espaces mentaux. Pas de quartier. On le fait déjà bien plus que nos grands-pères de toute façon. Et les couilles ne vont pas nous en tomber par terre pour autant… Entre dans la vraie vie, mon gars. Le féminisme n’est pas un crime immonde. C’est tout juste le contraire. Le crime immonde c’est celui décrit par tant de faits divers terribles d’agressions de femmes et le seul être vivant disposant de la configuration d’esprit héritée historiquement pour le commettre s’appelle un homme. Pire qu’un homme, un homme aux abois, qui se cache, se planque, parce que la société civile est désormais consciente que son patriarcat appliqué est de fait illégitime, foutu, secret, mafieux, ruiné et susceptible de n’engendrer que des adeptes de mauvaise foi dans le genre de certains de nos andro-ergoteurs locaux. Oh, mes gars, réveillez-vous. Vous vivez dans une civilisation tertiarisée. Et un gars assis dans un cubicule devant un ordi ressemble plus que jamais à sa sœur assise dans le cubicule à côté devant le même ordi (donnons-lui donc le même salaire, au fait…). Les sexes se rapprochent, c’est un fait inéluctable et les atermoiements n’y feront rien. Un bûcheron jadis, c’était un gros gars balèze avec une hache. Aujourd’hui c’est une personne —homme ou femme— dont le physique importe peu, au volant d’un tracteur-tronçonneur. Votre force brute ne sert plus à rien socialement, mes gars. Il y a de la machinerie désormais, pour tout ça. Alors une bonne fois, assumez ce que vous êtes: des hommes nouveaux, bon an mal an… Car bon, comme d’habitude, les idéologies retardent.

C’est ainsi que si mon petit macho androhystérique de tous les jours s’imagine que je vais endosser l’ordre brutal foutu que mon sexe est censé incarner simplement parce qu’un ti-clin queutard inverse malhonnêtement la notion de sexisme, il rêve debout. Mon sexe n’incarne plus cet ordre, j’en suis la preuve vivante et je ne suis pas le seul. Les allemands ont le droit de continuer d’être allemands malgré le fardeau du passé nazi, séquelle historique qu’ils porteront pourtant encore longtemps. Il y a des séparations internes, des lézardes de fond, des crises historiques qui sont inexorables. Je suis un homme de plain pied, séquelles inclues, et, read my lips, je n’ai absolument aucune solidarité phallolâtre. Quiconque entend me casser les pieds parce que je ne marche pas avec la troupe machique ou masculiniste de ma taverne d’origine fera face à la férocité du loup Ysengrimus. On verra bien alors qui finira flagellé, bastonné, brassé, planté, niqué. L’heure est venue de tempérer ton androhystérie, Stanley Kowalski

.
.
.

25 Réponses to “Mon petit macho androhystérique”

  1. Denis Green said

    Mais soyez rassuré, grogneur patenté! Le machin de la condition de la femme est sur le point de vous dire comment vous devriez orienter vos érections. Ça rassure ça. Non?

    Savent réajuster le tire, ces bonnes âmes féministes. J’ose pas imaginer sans elles la course folle débridée des spermatozoïdes maudits. Ca-tas-tro-phe.

  2. ysengrimus said

    Merci Denis Green pour cet exemple, appliqué et concret, de l’androhystérie justement décrite et dénoncée ici…

  3. Vous vivez dans le passé, M. Ysengrimus. Vous êtes dépassé par les événements. Les hommes d’aujourd’hui n’adhèrent plus à ce discours défaitiste et vieillot.

  4. ysengrimus said

    Vous seriez le dernier québécois? S’il le faut, je serai le dernier homme féministe (il n’y a RIEN de défaitiste là-dedans). Si l’air du temps est faux, il est inacceptable de s’aligner pour autant et de meugler avec les bouvillons du troupeau…. Nous nous entendons au moins là dessus…

    Mais… mes fils partagent mon opinion au fait. Ils sont nés en 1990 et 1993…

  5. jeffqc said

    Je ne banderais jamais sur une grosse pas belle, désolé. Toutes les féminazi du monde ne réussirons pas à me convaincre qu’un femme qui ressemble à un homme c’est cute…

  6. Boris Nikto said

    Tout le monde connaît le terme d’acharnement thérapeutique, eh bien il semblerait qu’il existe aussi de l’acharnement macho-masculiniste. Pas contents de sévir sur les blogues de cyberpresse, les vrais «mâles» poursuivent leur dénigrement même ici. Je ne crois pas que «nous vivions dans le passé», bien au contraire, nous sommes ancrés dans le présent. Ceux qui vous accusent par contre sont directement issus du néenderthal et ils n’attendent que le moment propice pour assommer une belle et la traîner de force dans leur caverne.

    Quant à Jeffqc qui ne «banderait» pas sur «une grosse pas belle», pourrais-je lui conseiller de se regarder dans le miroir? Qu’y voit-il? Brad Pitt? Tom Cruise? Adonis en personne? S’il est difficile de résister au plaisir d’admirer une jolie femme, il faudrait peut-être comprendre qu’au terme «jolie» ne s’associe pas automatiquement le nom «Angelina» : la sensualité d’une femme ne se mesure pas au canon du moment. Enfin, passons aux choses plus sérieuses.

    Ce petit détour par votre blogue, cher Ysengrimus, a pour seul but de vous encourager et de vous féliciter. Je vous trouve un courage du tonnerre pour affronter autant de bêtises et mièvreries. Puis, un coup de chapeau à la qualité de vos textes et à l’intelligence, de tête et de cœur, qui s’en dégage. C’est un rare alliage chez un homme.

    Enfin, soyez assuré de mon appui indéfectible et, de grâce, continuez de vous faire entendre.

  7. ysengrimus said

    Grand merci, Boris. Je suis très touché par vos encouragements.

  8. FULVIO said

    Les hommes qui ont peur d’être humiliés par les femmes ont peur avant tout de l’être par les hommes.

    Zemmour cherche à canaliser la frustration des hommes, humiliés essentiellement dans leurs rapports avec d’autres hommes (hommes d’influence, patrons) qui ont un pouvoir sur eux, contre les femmes, pour les faire fantasmer sur un idéal unitaire fondée sur une idéologie nationalo-machiste, dans le but unique de bloquer toute revendication visant à rendre plus réelle la démocratie, afin de maintenir l’ordre social tel qu’il existe et dont il s’accommode fort bien, ce qui lui rapporte des dividendes.

    Zemmour, fils unique d’une mère qui l’a idolatré, est une caricature de ce qui est considéré comme une « réussite » dans une société à idéologie (pseudo)méritocratique.

    En effet, pour réussir de cette manière, il faut être parfaitement à l’aise dans le système en voyant le cynisme comme la première qualité humaine (masculine bien sûr).

    Ce qui est marrant, c’est que d’un côté, Zemmour semble affirmer qu’il suffit de vouloir faire des études pour « réussir », et de l’autre, c’est un défenseur acharné du concept du génie et du don naturel (mâle). Ce qui ne saurait nous étonner car au fond, la société bourgeoise a remplacé le concept de noblesse du sang, par l’idéologie du don et de l’intelligence naturelles pour justifier les hiérarchies et les différences salariales.

  9. Turi said

    AndroHystérique… haha elle est bonne… vraiment…
    Vous le savez mon cher Ysengrimus que je ne partage pas tout vos ideaux (peut-être un mauvais choix de mots) mais en tout cas je respecte votre opinion et anyway je voulais juste passer et vous dire bonjour…

    Je suis Mudland sur Cyberpresse.

  10. ysengrimus said

    Bonne continuation, Turi.

  11. chausson said

    Les sexes se rapprochent, c’est un fait inéluctable et les atermoiements n’y feront rien. Un bûcheron jadis, c’était un gros gars balèze avec une hache. Aujourd’hui c’est une personne –homme ou femme- dont le physique importe peu, au volant d’un tracteur-tronçonneur. Votre force brute ne sert plus à rien socialement, mes gars. Il y a de la machinerie désormais pour tout ça. Alors une bonne fois, assumez ce que vous êtes: des hommes nouveaux, bon an mal an… Car bon, comme d’habitude, les idéologies retardent.

    Votre déni du corps me gêne beaucoup, malgré un constat intéressant. N’oubliez pas qu’il n’y a pas que des travailleurs du tertiaire ou des pilotes de machines. Quant à moi je suis encore inféodé à un travail physique et je préfère travailler mon corps plutôt qu’avoir à utiliser des substituts phalliques… (argent/voiture/armes à feus/tatouages etc ).

    Je vis à la campagne et si vous entendiez les propos des femmes et leur vision de la répartition sexuelles des rôles vous seriez consterné, comme il m’arrive souvent de l’être. J’ai vécu aussi en grande ville et la majorité des femmes a aussi cette « vision des choses ». Vénérer le mâle tout en lui « torchant le c.. » et jouer le jeu-entretenir-des clichés, c’est encore le lot de nos chères femmes.
    « la femme est pour l’homme un jouet, et l’homme, pour la femme, un enfant. » F.Nietzsche.

    +1 avec l’analyse de Fulvio.

    amicalement.

  12. Marie said

    Tout à fait d’accord avec vous. Y en a marre des petits machos qui se gargarisent d’antiféminisme. Ils prennent tellement de place dans les commentaires de Cyberpresse c’est une vraie maladie.

  13. Doula said

    J’aime votre analyse. La plupart des gars de ma génération (fin vingtaine – début trentaine) sont dans la même ligne de pensée. Ce sont les hommes qui n’ont pas confiance en eux qui cherchent à accuser les « féministes » de tous les maux. Ils sont en plus grande concentration sur cyberpresse que dans la vraie vie, heureusement…

  14. mcjeezaza said

    Ouf, voilà qui est rafraichissant après la misogynie déferlante que vomissent certains lecteurs de Cyberpresse à la moindre mention des mots «femmes» et «hommes».

  15. LachePas said

    La misandrie ca vous dit quelque chose?

    S’il y a autant de commentaire masculinises sur Cyberpresse c’est la plupart du temps pour répondre a des articles misandres écrit pas des féministes endoctrinées. La misandrie existe tout comme le misogynie existe. Vouloir le nier c’est refuser d’aller vers l’avant. Plus grave encore, c’est nuire à la cause des femmes.

  16. Thais said

    @LachePas

    Misandry, yes, the plague of our time. And don’t forget white-bashing, rich-bashing and, most audacious of all, rich, white male-bashing… Pity the rich, white male and the evil feminist, homosexual, liberal, secular forces that seek to oppress him and dismantle his right wing, christian, capitalist, phallocentric thugocracy!

    Réactionnaire, cela vous dit quelque chose?

    [Misandrie, oui, la plaie de notre temps. Et n’oublions pas l’intimidation des blancs, l’intimidation des riches et, le plus osée de toutes, l’intimidation des mâles blancs riches… Ayons pitié de ces pauvres mâles blancs riches et haro sur la malignité des forces féministes, homosexuelles, libérales et séculières qui cherchent malicieusement à l’opprimer et à démanteler sa jocrissocratie droitière, chrétienne, capitaliste et phallocentrique…]

  17. [Hyperlien avec ce texte du Carnet d’Ysengrimus]

  18. Sébas said

    Comme pour tous les autres ‘grands’ paradigmes de notre époque siiii évoluée et siiii rationnelle, je crois bien que l’égalité juridique entre l’homme et la femme, sujet de tant de fierté ici, est en fait un -autre- mythe colportée par certaines élites…

    Qui va parler de toutes ces lois qui dégradent les relations égalitaires entre les hommes et les femmes? Les lois – inégalitaires – n’ont pas d’impact sur nous tous et sur la qualité de nos relations ou le désir ou la peur de rentrer en relation?

    Voici quelques améliorations à apporter pour atteindre une véritable égalité entre les hommes et les femmes du Québec (est-ce qu’il y a une seule femme ou homme équilibré qui serait réellement contre ceci?)

    – Faire ‘tomber’ les protocoles d’interventions sexistes en matière de violence conjugale + abus sexuel et ce, pour que la présomption d’innocence retrouve sa juste place dans notre société soi-disant démocratique ! Que les lois en matière criminelle soient appliquées, point à la ligne !(ce qui n’était PAS le cas lorsque ces politiques sexistes furent conçues en 1986!) ;

    – Que le système d’injustice cesse de nommer les accusés et taire le nom des accusateurs avant qu’une la cause soit jugée et ce, pour préserver la réputation des personnes accusées et pour qu’encore une fois, la présomption d’innocence retrouve sa juste place en notre société soi-disant démocratique! ;

    – Que les ministères de la sécurité publique / de la justice / et de la santé cessent de parler de ‘victimes’ / ‘agresseurs’ dans leurs statistiques lorsqu’en en réalité ce sont que des présumé/es victimes/agresseurs et ce, pour que la présomption d’innocence retrouve sa juste place en notre société soi-disant démocratique ! ;

    – Que la loi C-311 -Loi modifiant le Code criminel (remboursement des dépens dans le cas d’un pardon ou fausse allégation/erreur judiciaire)- soit appliquée. Le projet de loi vise à faire en sorte que lorsqu’il y a une erreur judiciaire, l’indemnité soit versée à 100 p. 100 à la victime de l’erreur, et que les frais d’avocat soient déboursés par le gouverneur en conseil.

    – Que le procureur général envoie une directive claire à tous ses procureurs et ce, pour les forcer à appliquer “l’obligation légale de divulguer toute information pertinente qu’elle possède” (sic). (Ce qui n’est PAS toujours le cas en ce moment!)

    -Qu’une présomption sur la garde partagée devienne loi -sauf en bas d’abus prouvé (pour que cesse beaucoup de lutte$ inutiles en cour et pour que les enfants aient accès à leurs 2 parents).

    – Que le procureur général/ministère de la sécurité publique envoient une directive claire à tous les corps policiers pour qu’ils fassent respecter les jugements de garde / droits de visite (ce qui n’est PAS le cas en ce moment !);

    – Que les lois sexistes sur la discrimination ‘négative’ soient abrogées, comme le prévoit les conventions de l’ONU;

    – Que le procureur général applique les lois lorsqu’il y a fausse allégation de violence conjugale/abus sexuel (ce qui n’est PAS le cas en ce moment!);

    – Que soit annulée la loi sur la partage du patrimoine familial de 1989 (et donc que le Québec permette le libre choix en cette matière, comme c’est le cas dans les 9 autres provinces canadiennes);

    – Passer une loi pour faire cesser la présomption de paternité et l’obligation alimentaire pour l’homme, qui s’applique, après seulement 1 an de cohabitation avec une femme ayant des enfants! ;

    – Abroger la loi québécoise sur la reconnaissance de la paternité de 2003. Cette loi est injuste et unique au monde! Selon cette loi incroyablement inégalitaire, les femmes ont 30 ans pour poursuivre un père en reconnaissance de paternité Et l’homme lui a seulement 1 an de délai, s’il veut que sa paternité soit reconnue !) ;

    – Faire une réforme des pensions alimentaires pour aider les pères pauvres + enfants de ces pères. Donc copier la réforme de l’Australie et monter le seuil de revenu à partir duquel ces pères (dans 95% des cas) payent une pension, de 10 000$/an à 25 000$/an. Cela va inciter plusieurs mères (la majorité des cas!) à NE PAS demander la garde unique… car elles vont perdre l’avantage en $ et les pères pauvres pourront plus facilement se payer un logement pour accueillir leurs enfants et ce, dans le cadre d’une garde partagée.

    -La Suisse procède en respect des Droits de l’Homme !!! Les pères bénéficient de la garantie d’un revenu insaisissable de +- 900 € ainsi que le montant de leurs loyers pour leurs logements et aussi le montant de leurs assurance maladie / invalidité. Tout le reste de leurs revenus sont saisis en cas de non payement ou bien de retards, ou encore de difficultés à payer les pensions alimentaires. Ces hommes, en cas de faillites de leurs mariages (ou de leur couple), peuvent vivre d’une manière décente… Ce qui n’est pas le cas au Québec où les pères de familles sont -trop souvent- broyés par la machine juridique.

    -Lorsqu’un couple marié se divorce, il faudrait passer une loi qui abroge les pensions ‘à vie’ pour les ex-conjointes, (donc maximum 2 ans de pension et ce, uniquement pour les femmes qui ne travaillent pas ou qui gagnent moins de 25 000$/an !)

    – Changer la loi sur les pensions alimentaires pour enfant, pour que les pères (dans 95% des cas), ne soient pas obligés de se payer un avocat lorsqu’ils doivent demander d’ajuster la pension dans les cas où ils tombent malades/invalides et/ou en chômage ou lorsque leurs enfants adultes cessent de fréquenter l’école. Marc Bellemare (ministre de la justice sous Charest), avait essayé de passer cette réforme en 2003, mais le lobby des avocats (i.e. barreau) et des groupes communautaires féministes s’y sont opposés avec succès !

    Qu’en pensez-vous ?

  19. Morgane said

    Je voudrais simplement vous dire merci.

    Toute ma vie, j’ai été en colère, triste, désespérée ou révoltée par ce que la société et ma famille voulaient que je sois en raison non pas de mes aptitudes mais de mon sexe. J’ai été révoltée, depuis mon enfance, par des signes évidents et omniprésents de misogynie millénaire et inconsciente que j’avais l’impression d’être la seule à voir.

    Les personnes, hommes et femmes, qui considèrent les femmes comme des êtres humains avant tout, les hommes qui sont capables de faire preuve de cette empathie élémentaire qui seule les rend véritablement humains… Ces personnes-là sont malheureusement rares. Et bien souvent, lorsqu’elles ressentent naturellement cette empathie, elles ne vont pas jusqu’à développer une réflexion sur le féminisme. Les gens ne se posent simplement pas la question, ils n’ont pas ce déclic qui consiste à soudain se réveiller d’un conditionnement millénaire qui nous a conduits à considérer comme normale une idée pourtant complètement absurde, celle qui voudrait que la femme soit une femme avant d’être un humain.

    Il est réconfortant de constater que des hommes aussi se sentent intimement concernés par cette absurdité qui ne trouve son fondement que dans l’injustice primaire de la loi du plus musclé…

    J’ai moi aussi écrit un billet sur ce sujet :

    King Kong Théorie

    J’écris très peu sur mon engagement féministe, car il s’agit toujours d’une entreprise émotionnellement éreintante, d’autant plus éreintante qu’il s’agit souvent de répondre à la mauvaise foi des adversaires. Je préfère mettre quotidiennement en application mes convictions, par mes productions, mes discussions, mes actes.

    Je vous remercie. Bonne continuation.

  20. ysengrimus said

    Un anonyme écrit ceci, au sujet de ce billet, sur le site du quotidien montréalais LE DEVOIR:

    Pour Ysengrimus, il ne fait que réitérer le vieux discours de l’aliéné qui se complaît dans une attitude de dénis d’un malaise qu’il juge réactionnaire, en affirmant que d’un point de vue structurel, il s’agit de «soubresauts». Il prend ses distances d’un modèle en prêtant sa voix au camp adverse, néglige sa culpabilité, ne fait qu’intégrer une confrontation que de fait il reconnaît, en choisissant son camp, tout en confectionnant un argumentaire qui se présente comme le simple négatif des arguments masculinistes du siècle dernier. On cherche en vain la pertinence.

    J’en dis autant de ce commentaire.

  21. Suzanne said

    Bonjour,

    Simplement pour dire que oui, c’est encore et toujours frustrant d’être une femme dans ce monde. Et malheureusement, si l’on n’est pas homosexuelle, il faut se contenter des machos disponibles, sauf exception. J’ai le poil que me dresse sur les bras lorsque j’entend mon propre chum traiter une femme d’ostie de plotte quand elle a le malheur de lui déplaire au volant. Et j’ai tenté d’illustrer l’insulte pour mon homme en traitant d’ostie de pénis un autre automobiliste débile sauf que bizarrement, cela n’a pas le même impact…

    Effectivement, il existe mille fois plus de façons d’insulter sexuellement les femmes que les hommes, leurs sexes directement réduits à une insulte, alors que queue, pénis, bat, et les autres termes désignant le « sexe fort » sont rarement percus comme insultants. Au contraire même… plusieurs sont plutôt glorifiants…

    Et il n’y a rien qui me rassure plus aujourd’hui que de tomber sur ceci. Parce que les mâles qui se plaignent des maudites féministes parlent beaucoup trop fort avec leurs grosses voix d’homo erectus. Et je soupçonne même que nous sommes en train d’insulter nos ancêtres car je suis certaine que cette domination masculine n’était pas encore la norme à cette époque. Je crois que tout cela est venu avec l' »évolution », avec la religion. Ce n’est ni normal, ni naturel. Merci pour votre courage et votre franchise. Salutations!

    [Merci à vous. Sur les insultes, faites donc un petit essai. Au lieu de cibler l’organe masculin intact et pur, ce qui flatte toujours l’ego mâle, en fait, frappez la virilité à travers l’organes. Ostie de couilles molles; Ostie de zizi pas bandé; Ya l’cerveau aussi mou qu’le batte; Ya l’cerveau aussi petit qu’le batte; Gros char tite quéquette; Tasse toé ti-pitte-pas-de-bitte; On devrait tous les castrer du peu qui leur reste. Vous pourriez rencontrer des résultats beaucoup plus efficaces et gratifiants de cette façon. L’insulte au mâle doit blesser dans une logique mâle. C’est donc, en fait, homo habilis qu’on vise… En toute amitié – Ysengrimus]

  22. vincent said

    Ce qui me dérange dans ce type de discours, c’est qu’il reprend l’argument misogyne freudien de l’hystérie sans en rire, avec peut-être même plus de force que son prédécesseur car il nie aujourd’hui toute la douleur d’appartenir à un sexe (la négation faussement second degré de la misandrie en est un exemple limpide). Si j’aimerais vous rejoindre sur le point de vue de Morgane – qui s’énonce d’ailleurs beaucoup plus clairement que votre bafouille par ailleurs, puisque l’essence du féminisme telle que Morgane le perçoit est résumé en une proposition – je ne vous rejoins pas sur votre position – parfaitement illustrée par vos trois dernières phrases – de défenseur mâle acharné du féminisme, totalement ridicule. Osez la misogynie, si vous voulez vraiment faire avancer la cause des femmes, donnez-leur du grain à moudre, tout en conservant en votre for intérieur la certitude de soutenir leur cause, plutôt que cette position de toutou fidèle paradoxalement très archaïque dans son paternalisme blessé et totalement artificiel. Le vrai héros agit sans velléité de reconnaissance.

    … Et au fait : ostie de plotte ! 😉

    [Superbe échantillon de ce dont ce billet traite. Merci, sans ironie aucune, de vous fendre ainsi. Les instances qui m’accusent d’affabuler ou d’en rajouter en matière d’androhystérie méditeront utilement votre diatribe ici. – Ysengrimus]

  23. Lannister said

    « le seul être vivant disposant de la configuration d’esprit héritée historiquement pour le commettre s’appelle un homme. Pire qu’un homme, un homme aux abois, qui se cache, se planque, parce que la société civile est désormais consciente que son patriarcat appliqué est de fait illégitime, foutu, secret, mafieux, ruiné et susceptible de n’engendrer que des adeptes de mauvaise foi dans le genre de certains de nos andro-ergoteurs locaux. »

    « Pire qu’un homme », dis donc, je voudrais même pas imaginer ce que vous entendez par là, quelle horreur! Les femmes sont donc incapables d’agresser des hommes? Ça y est c’est vous qui l’affirmez? catégoriquement?

    Plus vous tenterez de gommer les différences entre hommes et femmes (différence de fait n’implique pas différence de valeur), plus ces différences vous ressurgiront à la gueule et ce sous des formes bien plus violente et aberrantes que ce contre quoi vous luttiez.

    Ne confondez pas débat politico-idéologique et débat scientifique, ne confondez pas ce que souhaiteriez atteindre comme objectif social et comme statut d’égalité, avec la réalité. Arrêtez de tordre le réel dans tous les sens pour qu’il corresponde à vos aspirations et vos idéaux fantasmés. Vous semblez parfois, en vue de supplanter légitimement une image faussée des rapports hommes et femmes, en imposer une autre tout aussi fausse et partiale.

    Beaucoup de gens aimeraient croire que l’homme et la femme sont avant tout un être abstrait, une page blanche sur laquelle tout peut s’écrire socialement. Le seul petit problème que j’entrevois, c’est qu’une telle théorie est tout simplement fausse. Bienveillante, mais fausse. Les sciences évolutionnistes nous disent qu’il y a deux génômes, pas un. Il existe un génome XX et un génôme XY. Nous savons désormais qu’il y a une cognition de la femme et une cognition de l’homme, (et encore une fois cette différence n’implique pas une différence de valeur bien au contraire c’est une richesse de diversité). Votre colère ou votre interminable combat qui va jusqu’à parfois déboucher sur une guerre contre la nature même n’y changera rien (j’entends déjà les arguments affirmant que la science est un énième avatar du patriarcat, ce qui s’avère bien pratique pour balayer d’un seul coup des études sérieuses et scientifiques).

    Or même si vous ne niez pas les différences biologiques (difficile de le faire), certaines différences sociales et stéréotypés découlent et sont des conséquences directes de ces même différences biologiques. Vous ne pouvez donc sciemment reconnaître d’un côté les différences biologiques tout en niant celles sociales puisqu’elles ne sont pas tout le temps dissociables.

    [Développement social-darwinien type. Ma réponse s’intitule, pour votre ultime déplaisir: MALE ALPHA. FOUTAISE OMEGA. — Ysengrimus]

Laisser un commentaire