Le Carnet d'Ysengrimus

Ysengrimus le loup grogne sur le monde. Il faut refaire la vie et un jour viendra…

  • Paul Laurendeau

  • Intendance

Le chêne et le roseau. Pourquoi l’épanouissement identitaire serait-il un communautarisme? Pourquoi le repli identitaire serait il un multiculturalisme?

Posted by Ysengrimus sur 16 juin 2008

D’autres syncrétismes de grande valeur émergeront...

Des syncrétismes de grande valeur émergeront…

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L’un dans l’autre, la question de l’intégration multiculturelle ou pluriculturelle ou interculturelle rencontre deux traitements, celui du chêne et celui du roseau.

Le chêne: la France. La République se réclame d’un certains nombre de valeurs de base qui fonctionnent comme des principes axiomatiques. Tous les citoyens étant égaux devant la loi française (dont l’extraterritorialité est fondée et légitimée dans la ci-devant universalité -voulue ou réelle- des fameux droits humains – valeurs de 1789, que les ricains implémentèrent… en 1776, mais bon) et il faut se conformer. On ne touche pas plus à la laïcité qu’on ne touche aux congés payés. L’immigrant et ses descendants sont une sorte d’accident de parcours, un apport toléré s’il s’intègre, un candidat, serein ou rebelle, à l’assimilation. Politique identitaire est un terme péjoratif en France. Le concept central pour eux, c’est le communautarisme, synonyme de replis identitaire, de résistance indue face aux exigences élémentaire de la vie publique, de crispation passéiste.

Le roseau: le Canada. Terre d’immigration dotée de deux peuples fondateurs égaux en droits et en valeurs… sinon dans les faits. Décontraction très Nouveau Monde, ouverture (non exempte cependant d’un type tout particulier de condescendance onctueuse et bienveillante parfois presque fétide, oh que oui…). Toutes les religions, tous les restos, tous les langages. Port des couvre-chefs religieux autorisé partout, sans problème particulier. Tolérance est le maître mot, le calcul étant qu’une intégration saine et effective ne se fait pas sous la contrainte des lois mais par le serein exemple. Le Canada se réclame de la notion cardinale de multiculturalisme et l’épanouissement identitaire est une valeur endossée et promue. Huit personnes sur dix rencontrées sur la rue ignorent purement et simplement la signification glauque du mot communautarisme.

Attention important! Notez qu’il ne s’agit pas ici de reprendre le jugement de valeur porté par la fable de Lafontaine. Notre bon fabuliste n’est pas nécessairment un auteur réaliste! Si le chêne de la fable se déracine tandis que le roseau plie et reste indemne, la moindre promenade auprès d’un de nos beaux lacs canadiens vous montrera des roseaux ayant cassé net d’avoir été trop flexibles et des chênes ayant parfaitement résisté à l’orage…

Ceci dit, ces deux modèles gagneraient chacun à s’inspirer un peu de l’autre. L’exemple historique du Québec est ici particulièrement parlant. Au moment de la conquête anglaise de 1760, une population française de 60,000 âmes, implantée depuis plus de 150 ans, se retrouve subitement encadrée par un occupant n’alignant pas 20,000 gogos. Le cas est savoureux, piquant et fort utile à la réflexion car ici, c’est l’immigrant minoritaire qui tient le pouvoir économique et politique… Spontanément communautaristes, du communautarisme du charbonnier en quelque sorte, les canadiens français du temps voyaient à leurs affaires, leur religion de chapelle, leur cadastre rural, le mariage de leurs fils et de leur filles, leurs corvées villageoises, leur pot-au-feu, selon leurs lois, us, pratiques et coutumes traditionnels. Le conquérant, un peu ébahi par la cohérence bourrue de cette autonomie vernaculaire, a vite vu qu’il ne pouvait pas réformer et angliciser tout ça. Il a donc justement fait la part du feu. Les crimes, impliquant notamment mort d’homme, les arnaques majeures, les insurrections, seraient traités selon les lois de l’occupant. Pour le bazar de litiges, de cadastre, de récoltes, de constructions de chapelles et de mariages, arrangez-vous entre vous avec vos lois françaises. Le Québec a, encore aujourd’hui, un code civil français et un code criminel de common law britannique. Il tient aux deux, comme il tient fermement à son parlement de type britannique, où il traite ses affaires en français… En 1774, deux ans avant la révolution américaine, craignant que les français de la vallée du Saint Laurent ne veuillent s’associer à la république américaine naissante, les occupants britanniques du Dominion du Canada, toujours numériquement minoritaires, produisent la première loi multiculturelle ou interculturelle ou pluriculturelle en terre nord-américaine, L’Acte de Québec. En un mot: OK les copains, vous pouvez rester catholiques, vous pouvez conserver la langue française, vous ne devez plus prêter explicitement serment au roi d’Angleterre. Les autres ont répondu Vive le Roi George! (en français) et les bataillons canadiens français eurent un rôle important à jouer pour empêcher la révolution américaine de s’exporter dans nos arpents de neige… Notons au passage qu’il y a donc, ici aussi, une république jouant un rôle de dynamo… extérieure, mais quand même…

Peut-on donner tort aux Québécois d’avoir continué de faire cuire leur couscous et de porter leurs voiles, si vous me passez l’analogie? Peut-on les accuser de replis identitaire pour avoir perpétué ainsi leur existence nationale, produisant une des cultures francophones les plus originale au monde hors de France, et imposant de facto à toute l’entité canadienne la notion profonde et définitoire de multiculturalisme, dont celle-ci, sans le dire trop fort, se serait bien passé autrement? Conseil d’ami: n’allez pas dire aux Québécois qu’ils auraient aussi bien pu s’assimiler, cela les crisperait fort. La notion d’assimilation est hautement péjorative pour eux. C’est purement et simplement la suprême exécration. La culture arabe de France ne pourrait-elle pas, modulo les ajustements requis, produire un résultat lumineux similaire? Par la force des faits, les britanniques paniqués des premières décennies de la Conquête de la Nouvelle France nous donnent la leçon du roseau.

Mais 250 ans plus tard, cette société québécoise, aujourd’hui laïque et moderniste, se rend compte soudain que cette souplesse anglo-saxonne qui fonda son existence commence à sérieusement gripper. Les québécois et les québécoises sont profondément féministes, le droit de la femme est pour eux un enjeu cardinal. Peuvent-ils reprocher à nos jacobins de Français, dans leur raideur et leur grandeur, de vouloir dire ça suffit! quand des pratiques juridiques inégalitaires grugent et compromettent de partout leur égalité républicaine qui est aussi un peu la nôtre? Sur le droit des femmes, si durement acquis, si fragile encore, si incomplet, la fermeté française en matière de replis identitaire (de ghetto ethnoculturel, de combines maritales louches, de magouilles d’immigration, d’oppression occulte de l’immigrante par l’immigrant – et, oui, comme la version française nous le suggère fortement, appellons un chat un chat) nous donne indubitablement la leçon du chêne.

Pourquoi l’épanouissement identitaire serait-il un communautarisme? Pensez au Québec, de plus en plus ouvert sur le monde et épanoui. Ce n’est pas un communautarisme. Pourquoi le repli identitaire serait il un multiculturalisme? Pensez aux femmes immigrantes ne bénéficiant pas effectivement des lois nationales et vivant incarcérées dans leur propre communauté, coupées du monde. Il n’y a pas grand chose de multiculturel là-dedans. Complexe.

Pensez, pensez… Pensez syncrétisme du chêne et du roseau…

Il faut doser ces deux apports, au cas par cas. Voiles, turbans, bouffe, couteaux rituels, mariage, musique, héritage, patrimoine, écoles, garderies, hôpitaux, banques, religion, laïcité tout doit y passer. Il faut patiemment tamiser. Chêne ici, roseau, là, Chêne pour ceci, roseau, pour cela, Il y en a pour une bonne génération. D’autres syncrétismes de grande valeur, ethnoculturels ceux-là, en émergeront, si c’est fait proprement… Je suis optimiste.

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Paru aussi dans CentPapiers et les 7 du Québec

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15 Réponses to “Le chêne et le roseau. Pourquoi l’épanouissement identitaire serait-il un communautarisme? Pourquoi le repli identitaire serait il un multiculturalisme?”

  1. Network 23 said

    Beau texte, et instructif!

    Un seul reproche: faire passer, encore une fois, la question du « multiculturalisme » ou du « communautarisme » à travers les lunettes du féminisme. Non pas que le féminisme ne soit pas important, au contraire: comment croire une seule seconde que la misogynie soit réservé aux « minorités ethniques »? Toutes ces attaques contre certaines minorités (de préférence arabes et musulmanes) au nom des droits de la femme fait bien trop souvent pensé à du racisme camouflé; d’autant plus que dès qu’un groupe féministe émerge parmi ces « minorités », il reçoit un traitement « de faveur » si je puis m’exprimer ainsi…

    Salut!

  2. ysengrimus said

    Je vous seconde prudemment. Car ici aussi, il faut tamiser…

  3. Beau texte effectivement. Mais le tamisage ne sera pas en notre faveur d’ici quelques années. La comparaison est tentante mais la France n’est pas le Québec de quelques milliers de personnes et « l’occupant » n’est pas venu par les mêmes moyens que « l’occupé » sur un territoire indien. En clair, les deux étaient déjà des occupants. Ce n’était pas la même langue, pas tout à fait les mêmes moeurs mais presque la même religion. Du moins le signe de croix était compris par tous et le fond de commerce religieux le même. En France nous assistons à un peuplement de nouveaux arrivants à la culture radicalement différente et à la religion conquérante. Nous sommes, nous deviendrons dans quelques années, des « indiens »! Les occupants des sunnites et des chiïte. Mais pour nous les futurs indiens quelle différence? Le chêne et le roseau. Dans quelques années, même Jean de la Fontaine sera interdit par la Charia française musulmane! C’est cela notre avenir si nous n’y prenons pas garde.
    Bien à vous

    • ysengrimus said

      Croyez-en un peuplade francophone nordique qui revient de loin, quand elle vous dit: votre alarmisme est excessif.

      • Philios said

        Ce qui est amusant dans ces discussions pro/anti communautarisme c’est que l’on confronte les valeurs occidentales, en n’y révélant que les travers et les hontes amplifiées passées (et souvent bardées de contre vérités historiques dont la sempiternelle tarte à la crème du pré et post colonialisme), et des valeurs positives « exogènes » frisant la béatitude néo-naturaliste (souvent elles mêmes plus racistes ou raciales que les valeurs xénophobes qu’on prétend combattre).

        Ah que n’a t on dit du respect des anciens des émigrants noirs africains. Ah la femme africaine et son enfant dans les bras. Oh quel extase des valeurs familiales chez le musulman de base… On en est même passé à l’admiration de la finance islamique et de son refus de la spéculation dans ces temps troubles du capitalisme financier. Et la liste est longue… hélas… Mais au fond on se pare de ces quelques caches misère pour faire l’impasse sur un élément concret: quelles sont vraiment ces valeurs? Et quelle idée de civilisation portent elles? Car ces communautés ne viennent pas de nulle part, mais bien de pays où ces valeurs sont amplement pratiquées.

        Votre rappel historique, même amusant et un tantinnet anecdotique, ne répond pas à la seule question valable. Oublions le Canada et demandons nous à quoi l’évolution du Common Law so british et la compilation des Codes de Lois Franchouillards ont abouti de nos jours? A la certitude, pour la quasi totalité des Français et des Britanniques, que d’être sous le coup d’un appareil judiciaire de l’une ou l’autre de ces deux branches historiques du Droit ne les expose pas à des sanctions pénales que leur sentiment profond, leur fond socio-culturel, leurs valeurs républicaines craindraient et réprouveraient. Me trompe je Non bien sur.

        Mais là ou votre raisonnement pèche, et dans les grandes largeurs, c’est que la défense de ces valeurs d’ouverture voulant mettre un terme à la frilosité anxiogène des occidentaux, ne se fait sur rien de concret ni de réel. Bien au contraire. Il est assez effarant qu’une nation ne puisse pas défendre le simple droit de la femme à ne pas être un objet de désir, convoitise, concupiscence et d’indécence que l’on doit voiler, marier de force ou noyer dans la polygamie. Il est assez effarant d’avoir à rappeler que laïcité ce n’est pas un concept fumeux qui tend à interdire le religieux mais à rappeler que la constitution et les lois de la république ne sont pas « à égalité » avec les préceptes d’un Livre ramassis de contradictions, de haine, d’anti historicité. Que l’on ne peut à la fois prétendre dénoncer le culte du sol de ces quasi « facho » (j’exagère je sais, c’est pour faire court) de défenseurs de la Nation contre les communautés et laisser ces mêmes communautés n’existaient que sur la notion même d’exclusivité: exclusif car rien ne peut exister en dehors de leurs valeurs, exclusif car elles recèlent TOUTES la notion du sang, de la descendance et de la préservation de cette dernière. Et quand ces simples éléments deviennent on ne peut plus criants d’anti républicanisme on crie à la généralisation à la stigmatisation de telle ou telle communauté. C’est si simple… et cela ne demande aucun effort de réflexion. Quel confort que celui de l’indignation gratuite.

        Quand aux tenants de l’intransigeance des nouveaux jésuites laïques de notre société moderne accrochés à leur révolution de 1789 et à l’écrasement des spécificités locales… je les invite à réviser leur histoire de France. L’autoflagellation mène hélas à beaucoup de vues biaisées de notre passé Républicain. Je les renverrai à une simple réalité: l’histoire des langues régionales apparaît comme par hasard après la fin du XIXe siècle quand la Nation décida de concrétiser son indivisibilité. On nous ressort les sempiternelles histoires de ces pauvres petits bougnats, bretons, occitans… brimés de leur patois local, sans se rendre compte que la plupart de ces idiomes ne sont que des déformations d’une langue nationale latino-franque pré-existante, qu’ils n’ont aucune histoire propre (ou ayant une histoire fantasmée comme le breton) et ont maintenu une population locale entière dans une pauvreté culturelle garantissant leur absence de développement économique. Leur défense, face au Français, n’a été à l’époque le fait que de quelques élites locales qui n’entendaient pas perdre leur main mise sur la population. De plus la notion de fixité régionale dans l’Histoire de France de ces 14 derniers siècles est tellement grotesque; un provençal est un gaulo salyien, romain, wisigoth, burgonde, franc, sarrasin, latino-vaticanais, français rattaché à la maison d’Anjou, mais aussi aragonais, puis Savoyard….. un mystique celte, puis greco-romain, un arianiste, un chrétien, puis un vaudois, un Huguenot, un réformé et un bon papiste pour finir… mais à part ça, sans le provençal et son cousin occitan, pas de Français ma bonne dame, une si belle langue et une si belle histoire écrasée sous le joug de l’oppresseur du Parisis…

        Je resterai charitable (sans mépris aucun) sur la comparaison de la situation canadienne et de celle de la plupart des pays Européens face à l’immigration. Avec moins de 60.000 réfugiés en 2007 pour plus de 30 millions d’habitants, on évite le burlesque.

  4. Saucratès said

    Salut Isengrim(us), beau texte effectivement, riche d’enseignements possibles. Imposer à nos migrants en terre française que certaines de leurs lois ou coutumes régissent certains actes de leur vie, et que la loi française s’applique dans d’autres cas. Belle idée, mais le cadre est différent. Cela marche en pays conquis. Cela aurait pu s’imposer en terre d’Islam, en Algérie par exemple, à l’époque de son occupation par la France, et nul doute que cela fut, malgré tout, le cas. Si j’ai bien compris votre analogie, cela a marché au Canada parce que les français étaient plus nombreux, regroupés dans un territoire, et la France vaincue. Comment appliquer cela en France actuellement, à moins d’y créer une région où les immigrés seraient regroupés … et majoritaires?

    Cordialement. Saucratès.

    • ysengrimus said

      Bonjour. L’analyse consistant à prendre la comparaison proposée ici au pied de la lettre a ses coûts. En effet, elle vous pousse a suggérer que ce que quelques occupants minoritaires et leurs occupés déculturés ont accompli dans la neige, la France, fière et majoritaire ne peut pas le réaliser avec des immigrants minoritaires qui entrent graduellement sur un territoire qui demeure sous son complet contrôle?

      C’est que la raideur post-coloniale et la nostalgie des grandeurs (pour ne pas dire pire) font que le cœur n’y est pas, alors… Hmm…

      • Che said

        Votre analyse souffre de ce qu’elle compare des situations qui ne sont pas les mêmes. Pour que la comparaison soit bonne il aurait fallu comparer la France avec le Quebec, et l’anglais avec l’immigrant arfo-maghrébins. Peut-on accuser de replis identitaire le Québec et la France de vouloir perpétuer ainsi leur existence nationale? Non. Le multiculturalisme français c’est la loi 101 du Québec, les repli communautaires dans les « ghettos ethniques » en France c’est l’équivalent des Westmount et autres endroits où la culture québecoise est exclue sur son sol. Votre comparaison revient à affirmer que dans le cas hypothétique d’une république islamique de France, le peuple autochtone français devrait être reconnaissant de pouvoir garder une partie de sa culture en échange d’une allégeance à l’occupant.

        [Il y a patente confusion ici entre une occupation et un infléchissement démographique par immigration vernaculaire. Votre analogie est mauvaise, inconsciente, en fait – Ysengrimus]

  5. pingouin said

    Difficile d’oublier que la France s’est faite en écrabouillant les différences culturelles que ses propres minorités affichaient: Bretons, Basques, Corses, Bougnats se sont vus privés de leur langue ou de leur dialecte, priés de renoncer à leurs usages et croyances, on a rangé les Pardons bretons au rang de curiosités du paléolitique, les danses auvergnates ne résonnent plus dans nos vallons cantalous, tout a été passé au laminoir républicain, et prière de respecter l’orthographe d’une langue française académique érigée en vache sacrée (je crois que c’est le seul pays du monde où vous pouvez voir des vieillards bégayer de bonheur et d’émotion à la télévision à s’en pêter l’anévrisme parce qu’ils n’ont fait qu’une seule faute à la dictée de Pivot). Aujourd’hui encore, ces minorités, celles qui ont encore une toute petite conscience d’exister, ont un mal de chien à affirmer une différence autrement que par des manifestations plus ou moins folkloriques.

    La France a le culte de l’uniformité. Pour faire un test, invitez un bon petit Français à se promener en kilt à Paris et vous verrez le résultat. Alors, demander à ce pays d’être un poil tolérant à la différence venue d’ailleurs, c’est OK si ça se limite à s’extasier sur des manifestations exhibées dans des festivals folkloriques ad hoc ou à cette institution nationale qu’est la Foire Agricole. Pour aller au delà dans la tolérance, autant attendre d’une otarie qu’elle chante le grand air de la Traviata!

  6. Che said

    Étrange je ne peux pas répondre sous votre commentaire:

    « [Il y a patente confusion ici entre une occupation et un infléchissement démographique par immigration vernaculaire. Votre analogie est mauvaise, inconsciente, en fait – Ysengrimus] »

    Oui, c’est bien la remarque que je vous fait.

  7. Pas d’accord avec vous. Point final.

    [Laissons l’histoire trancher. Trois petits points… – Ysengrimus]

  8. AIMECI said

    Bonjour,

    Bel article et belle comparaison, qui montre une autre vision du problème tel que souvent (si ce n’est toujours) présenté par les médias français. J’ai souvent pensé que le modèle idéal dans les sociétés occidentales actuelles devait se situer entre le modèle français et le modèle britannique (pour diverses raisons je suis plus informé sur les actualités britanniques…que québécoises et canadiennes). Le modèle français est (selon moi) un modèle trop rigide et qui en plus est plein de contradictions alors que le modèle britannique est (toujours selon mon humble avis) un modèle trop permissif qui laisse du coup la porte ouverte aux extrémistes de tous bords.

    With kindness from Reunion Island. 🙂

  9. J’aime beaucoup cette approche, en y ajoutant que ce qui est intelligent n’a pas vraiment besoin d’être vrai: le temps travaille toujours à réaliser l’Idée qui se cache dans la matière. De compromis en compromissions, la rivière sculpte son canyon et l’Inuit trouve finalement qu’il y avait bien tout un jeu d’échecs dans la pierre à savon. L’optimisme est parfaitement justifié… si on accepte de ne pas trop s’entêter à vouloir durer et qu’on comprend que la vie est devenir.

    039. Une nation à naître

  10. Brillant, je le pensais sans l’avoir exprimé aussi clairement.

  11. Yann said

    «les occupants britanniques du Dominion du Canada, toujours numériquement minoritaires, produisent la première loi multiculturelle ou interculturelle ou pluriculturelle en terre nord-américaine, L’Acte de Québec»
    Erreur! Ce ne sont pas les occupants britanniques minoritaires du Dominion du Canada qui produisent l’acte de Québec mais les britanniques d’Angleterre. Sauf erreur de ma part, les occupants britanniques minoritaires du Dominion du Canada s’opposent tellement à l’Acte de Québec qu’ils obtiennent la scission du Québec (Haut-Canada et Bas-canada) pour pouvoir créer une colonie de langue anglaise régie par la common law (Haut-canada/Ontario).

    «Spontanément communautaristes, du communautarisme du charbonnier en quelque sorte, les canadiens français du temps voyaient à leurs affaires, leur religion de chapelle»
    En général, vivre chez soi selon sa culture et ses coutumes ne constitue pas du communautarisme. Ma définition du communautarisme est plutôt la suivante : émigrer dans un autre pays et y vivre selon les us et coutumes de son ancien pays, essentiellement avec des personnes de son pays d’origine. On peut être d’accord avec ça mais ça n’est pas la conception de la société des français, ni d’ailleurs des québécois.

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