Le Carnet d'Ysengrimus

Ysengrimus le loup grogne sur le monde. Il faut refaire la vie et un jour viendra…

  • Paul Laurendeau

  • Intendance

L’armée, ennemie de la société civile

Posted by Ysengrimus sur 29 avril 2008

Dimanche rouge

Nos journaleux continuent sans cesse de se demander s’ils doivent couvrir les conflits armés. Ils se disent que c’est quand même dangereux… Le danger, c’est une chose. Mais la question fondamentale est: si les forces armées laissent un journaliste monter dans un de leurs chars d’assaut et les accompagner dans une mission offensive, le font-elles dans un soucis d’information impartiale du public? Réponse: non. Si l’armée procède ainsi c’est uniquement parce qu’elle juge que le journaliste en question servira, volontairement ou non, les intérêts exclusifs de sa propagande. L’armée n’est pas une institution transparente. C’est une institution opaque, qui considère que tuer et mentir font partie de ce sur quoi elle a impunité. L’armée ne dit JAMAIS la vérité sur ses opérations, sur son existence, sur sa reproduction. L’armée soucieuse d’info, ouverte, sincère, cela n’existe pas.

Il serait pourtant crucial de couvrir les conflits armés adéquatement pour montrer que la guerre tue. Mais le fait est que, lors de la première campagne Koweit/Irak, celle de 1991, une énergie massive, nouvelle alors, inusitée, fut investie aux USA dans l’art subtil et pervers de masquer les pertes des conflits locaux pour les banaliser dans l’avenir. Ce fut la grande dévietnamisation de la propagande de guerre US. Et ce fut une réussite de relation publique majeure du temps et tous nos journaleux entrèrent alors dans le bal sans protester ou riposter. Cette doctrine joue depuis, comme sur des roulettes. Omerta… Omerta aussi sur cinq millions de capotés lors de l’occulte et brutal conflit zaïrois/congolais. C’est la moitié des pertes de la Première Guerre Mondiale… On n’en a pas vu passer 10% aux nouvelles! D’ailleurs le conflit en question fut justement surnommé Première guerre Mondiale de l’Afrique. Silence mat. Évidemment de là à glisser vers des insinuations pro-US qui minimiseraient en douce leur propre impact sous prétexte d’ouverture/couverture envers les guerres oubliées, je freine… Le vrai ethnocentrisme de nos communicateurs et de leurs lecteurs se manifeste crûment lors de la couverture tapageuse et ostentatoire des conflits occidentaux. Écoeuranterie similaire à celle du silence sur les gigantesques conflits africains. Quel que soit le théâtre où on se prend les pieds, on hurle et braille sur “nos” pertes, mais sur “leurs” pertes, dix fois, vingt fois, cent fois supérieures: Omerta toujours. Tout est présenté, par l’insidieuse intoxidentale, comme si l’ennemi n’était qu’une vermine grouillante et inane. Le silence occulte, mieux que tout, ce qu’il faudrait pourtant dire et redire.

Voici donc ce qu’il faut dire froidement de l’armée. L’armée est une instance fondamentalement factieuse, trublionne, cancéreuse, parasitaire. Son pire ennemi ce n’est pas l’ennemi. Elle respecte et admire l’ennemi. L’ennemi la fascine, lui ressemble, lui permet de se légitimer, de se perpétuer, d’exister. Le vrai ennemi de l’armée, celui qu’elle combat de toutes ses forces hypocrites, c’est la société civile, la transparence et la paix. L’armée ne veut pas d’un monde où il n’est pas besoin d’armée et fera tout pour entraver l’émergence de ce monde. Son financement et son existence autonome en dépendent crucialement. Tout journaliste qui se tait ou la décrit autrement qu’en ces termes, la sert servilement. Et c’est alors que commence le vrai danger de la couverture médiatique des conflits armés. Disons la chose comme elle est, quiconque expose nos enfants à cette manipulation propagandiste est un irresponsable qui démérite entièrement de la parentalité. Le corpus littéraire et cinématographique des oeuvres anti-guerre issues de la société civile est pourtant volumineux et parle bien plus profondément de tout ceci que la couverture sélective et non-critique des conflits armés. Notre culture collective anti-armée et anti-guerre a connu sa première explosion solide après la guerre de 1914. On peut citer, entres autres, le roman LE FEU d’Henri Barbusse. L’oeuvre la plus curieuse en la matière, pour nous en tout cas, reste le roman du canadien Charles Yale Harrison intitulé GENERALS DIE IN BED. On y suit au jour le jour les exactions, atrocités et souffrances perpétrées par un régiment canadien pendant la guerre de 1914. La description du sauvage et brutal sac d’Arras (France) par ses « libérateurs » canadiens vous laisse sur le cul d’édification. Ces oeuvres n’ont vieilli que pour la technologie et l’histoire locale. Au niveau du principe criminel fondamental de la guerre et de l’armée, tout y est, intact.

La fonction commerciale fondamentale de la guerre est désormais exclusivement le bellicisme. Celui-ci consiste à détourner les fonds publics vers des entreprise parasitaires et improductives tenues par la jet-set des petits copain qui enfilent la fleur au fusil des autres. Il est vrai que la guerre est le dernier des grands monopoles avec privilèges n’ayant pas à rendre le moindre compte sur sa productivité. Pour le coups, je pense à tous nos militaires. Contrairement à certain(e)s Tartuffes locaux, je n’ai absolument AUCUN respect pour les soldoques. Leur ruban jaune caca trouille ils peuvent sincèrement se torcher avec. Les chialeux factieux qui les appuient moralement devraient méditer aujourd’hui ce fait fondamental du parasitisme social de l’armée. La voilà, soldoques & suppôts, la raison pour laquelle votre secteur militaire est l’ennemi ouvert et direct de la société civile: il détourne massivement des fonds publics qui reviennent à la santé, à l’éducation à la prévention des catastrophes naturelles, au renouvellement des infrastructures urbaines et les enlise à jamais dans une inextricable bouillie improductive, polluante et meurtrière de merde et de sang, dont les coups tordus sont de facto protégée de la vérité par leur propagande belliqueuse. C’est un cancer curable mais négligé, que le cancer militaire. Soldoque, garde à toi… rends toi compte une bonne fois que les maîtres que tu sers sont les ennemis direct de tes enfants et des enfants de tes victimes.

La société civile commence imperceptiblement à se rendre compte de combien la soldatesque lui est nuisible. Improductive, ruineuse, factieuse, nuisible. Je ne supporte PAS nos troupes nulle part. Moratoire militaire inconditionnel et immédiat. Fini le gaspillage et les crimes immondes.

Femmes contre la guerre

Ceci dit et bien dit, mesdames, je vais peut-être maintenant vous surprendre, mais c’est grâce à ce rejet constant et stable de la mort de nos petits gars au combat dans des conflits de théâtre absurdes (que vous exprimez si sincèrement, et qui est vécu et articulé par des millions d’autres femmes comme vous, en toute simplicité) que nous n’avons pas eu de troisième guerre mondiale. Je m’explique. Quand Eisenhower se fit rapporter, au tout premier jour du débarquement de Normandie de 1944, que 10,000 hommes avaient été tués sur le coup, il répondit, sans cynisme, et avec un soulagement réel: «So far so good, I was expecting 20,000» [Pas mal du tout, Je m’attendais à 20,000]. Ce type d’insensibilité implacable (et, disons–le, si masculine…) des états-majors n’est plus possible aujourd’hui, simplement parce que les mères, les soeurs, les copines des soldats et leurs amies et nos amies veillent et influent de leur massive sensibilité pacifiste tout le rapport de la société civile à la guerre. Comparons le contraste entre la couverture par un journaliste homme et la couverture par une journaliste femme du même drame d’un de nos ti-clins soldoques mort à Kandahar. Sous la plume du journaliste homme, d’accord ou pas, on garde la tête bien froide et les yeux sur la rondelle. Il va falloir s’habituer à revoler dans le bande pis y en aura pas de faciles. D’ailleurs (comme l’expriment aussi assez oiseusement encore trop de nos compatriotes) les petits gars sont là-bas pour sauver les FEMMES afghanes. «Alors écrasez vous les filles, Rambo s’en vient. Comme on disait dans mon enfance: Les filles, les guénilles, les gars les soldats. Calmez vos nerfs. Ce n’est que la politique par d’autres moyens…» Sauf que la journaliste femme et ses semblables, elles, ont pleuré de tristesse et de rage devant leur ordi et l’on exprimé sans honte au monde dans les canards, les carnets et ailleurs sur Internet. Leurs arrières-grand-mères de la guerre ’14, avaient d’ailleurs pleuré et protesté comme ça, elles aussi, mais au fond d’une cuisine silencieuse. Leurs grand-mères de la guerre ’39 ont pleuré et protesté comme ça, elles, dans le tapage d’une tannerie ou d’une usine de bombes. On ne les a pas trop entendu non plus, dans le temps. Maintenant la vision vague et femme de Madame la Journaliste apparaît dans un medium qui vaut pour 50/50 face à la vision précise et eisenhowerienne de Monsieur le Journaliste. Compareurs, comparez. Choisisseurs, choisissez. Moi, je ne m’habituerai JAMAIS au meurtre de mes fils et des fils du soi-disant ennemi au nom de l’impérialisme pétrolier et opiacé de l’Occident.

La montée du pouvoir de masse et de l’impact social des femmes vont donc de pair avec l’impossibilité de disposer aujourd’hui sans obstacle de l’attitude d’Eisenhower envers les petits gars qui sont aux bouttes des fusils. Un mort québécois en Afghanistan et le Premier Ministre du Canada est obligé de patiner comme un perdu dans la propagande humanitaire. C’est à la portion FEMME (que les hommes ressentent aussi de plus en plus profondément de nos jours) de la société civile qu’il s’adresse dans ses salades pour québécois(e)s velléitaires. Subitement, l’inepte unifolié jambette et bafouille dans ses sourates et ses redites intoxidentales: il est en croisade exclusivement… pour sauver les FEMMES afghanes! Personne n’est dupe, allons, et la résistance polie mais ferme joue, sentie, dense, pesante… Et évidemment, cet exploit majeur des femmes de ce temps (nous éviter de nous jeter en compagnie de notre pire ennemi, notre armée, dans un troisième conflit mondial, ce n’est pas rien) étant un exploit silencieux, en creux, en vide, in absentia (vu que cette guerre n’est PAS arrivée), on ne le remarque pas, ne l’analyse pas, ne le comptabilise pas dans l’Histoire, mais il est avec nous en permanence. Ces femmes qui ont dit : je ne fais pas de politique, je ne me prononce pas sur la légitimité de la guerre ou quoi, mais bondance les gars là, il me semble que voir les ti-pits revenir dans des boîte, ça marche pas eh bien elles ont fait toute la fichue différence avec leur larmes froides, leur colère sourde, leur résistance ouverte. Alors, du fond du cœur, merci Mesdames. Mes fils et moi même vous devons la vie.

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Paru aussi dans Les 7 du Québec

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22 Réponses vers “L’armée, ennemie de la société civile”

  1. Dave said

    Vous devriez vous renseigner un peu plus sur votre histoire. ÉJe vous recommanderai donc quelques lectures.

    L’ART DE LA GUERRE de Sun Tzu

    LE PRINCE de Machiavel

    Si l’humanité était une espèce parfaite, je serais parfaitement d’accord avec vous. Mais nous en sommes loin. Notre devoir est d’essayer de nous améliorer, mais nous resterons toujours imparfaits (penser le contraire est signe que l’on se prend pour Dieu). En tant que tel, nous devons élaborer un mode de vie qui tienne compte de cette imperfection, chose que peu de penseurs on fait à travers les âges. Le communisme est, à la base, une excellente idée qui fut très rapidement corrompue et tua 100 000 000 de personnes au cours du dernier siècle. L’idée du capitalisme est, elle aussi à la base, un concept extrèmement prometteur… mais elle peut être si facilement corrompue elle aussi. Ignorer notre nature imparfaite entraîne ce genre de choses.

    Je me dois aussi de vous rappeller que l’humanité n’est pas la seule espèce à faire la guerre. De plus, beaucoup d’animaux défendent leur territoire en se battant jusqu’à la mort s’il le faut.

    Je suis peiné de lire ceci dans votre texte :

    « On y suit au jour le jour les exactions, atrocités et souffrances perpétrées par un régiment canadien pendant la guerre de 1914. »

    Vous semblez prendre une poignée de soldats qui ont probablement connu la pire de toutes les guerres que l’humanité aie connue et les décrivez comme des meurtriers immoraux. Je ne souhaiterais à personne de revivre ce qu’ils ont vécu. Saviez-vous qui nos pertes au cours de ce conflit ont été de 60000 jeunes hommes ? Cela représente 10% de tous ceux qui se sont enrôlés.

    J’aimerais spécifier que je suis entièrement d’accord avec vous concernant le fait que l’armée ne dit que rarement la vérité. C’est effectivement vrai. Elle ne va dire la vérité que quand cela l’arrange. Cela est aussi vrai la plupart du temps. Mais cela fait partie intégrante de la nécessité de l’armée en tant que telle. Si je préviens l’ennemi de mes intentions, j’augmente mes pertes. Si je révèle mes projets, l’ennemi peut les contrer plus facilement… Je vous laisse y réfléchir.

    J’aimerais vous avouer que je ne cherche en aucun point à vous faire changer d’idée, de plus, je ne crois nullement que vous en ayez l’intention. Je souhaitais juste présenter un autre côté de la médaille que vous avez omis d’écrire. En terminant, j’aimerais vous faire part d’une opinion à propos de ce que j’ai lu sur cette page. Je crois que votre mode de pensée fanatique est l’exemple même qui prouve le début de mon texte concernant l’imperfection de l’humain. Vous partager un très bel idéal, mais lorsque vous en parlez, vous semblez mépriser tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous. Tueriez-vous pour cet idéal? Feriez-vous la guerre pour propager cet idéal? Je vous laisse sur cette pensée.

  2. ysengrimus said

    Vous êtes donc de ceux, nombreux par les temps qui courent, qui voient en l’humain une espèce animale emportée exclusivement par ses déterminismes biologiques. Je vous recommande ici même, le texte intitulé. MÂLE ALPHA. FOUTAISE OMEGA. CONTRE LE SOCIAL-DARWINISME DE CE TEMPS... Lectures pour lectures…

  3. Dave said

    Rebonjour.

    Je vais être d’une brutale honnêteté avec vous. J’espère que vous ne le prendrez pas mal.

    Premièrement, je ne suis pas un grand adepte de ce genre de blogue/site web qui, à mon avis, prône une vision du monde que je considère comme étant tout aussi dangereuse que celle que tiendrait George W Bush en personne. Je ne suis personnellement pas capable de lire plus d’un ou deux textes à la fois car chaque paragraphe que je lis (de mon point de vue qui soit dit en passant semble diatralement opposé au vôtre) semble attaquer des choses/personnes/institutions/coutumes qui (toujours de mon point de vue) méritent critique mais pas de cette manière et pas avec cette virulence.

    Deuxièmement, j’aimerais clarifier quelques détails qui manquaient peut-être à mon texte original et que vous avez soulevé dans votre réponse (ma foi très rapide soit dit en passant).

    Je ne crois pas que l’humain soit « une espèce animale emportée exclusivement par ses déterminismes biologiques ». Bien au contraire, comme je l’ai dit dans mon texte, il est de notre devoir de tenter de nous améliorer. Néanmoins, ne pas reconnaître que l’humain est une espèce animale représente de l’aveuglement volontaire et est très dangereux. Aussi, ne pas reconnaître que nous sommes imparfaits entraîne les conséquences décrite dans mon texte original soit la corruption de ces idéaux qui sont conçus pour un monde parfait.

    Aussi, les lectures que je vous ai recommandé ne sont pas des documents que j’ai écris de ma main. Il s’agit d’anciens livres (Sun Tzu date de plus de 2000 ans) qui instruisent le lecteur sur certains principes concernant la guerre/politique. Si les généraux et politiciens du 20e siècle avaient lu Sun Tzu et l’avaient interprétés correctement (avec un esprit ouvert), je suis persuadé qu’il y aurait eu beaucoup moins de morts et beaucoup moins de conflits armés au cours du dernier siècle. Le livre de Machiavel fut interprété par plusieurs comme une hérésie, d’où l’expression « machiavélique » inventée par l’église pour nuire à la réputation de ce grand homme. Le livre a été écrit il y a environ 500 ans.

    Pour terminer, j’aimerais porter à votre attention quelque chose que j’ai observé pratiquement partout, même ici sur votre site. Les gens lisent énormément. Jamais dans l’histoire l’humanité n’a eu autant de choix de lecture et n’a autant lu. Cela pourrait sembler être une bonne chose, mais je crois au contraire que c’est un des grands problèmes de notre société moderne. Lire est une bonne chose, encore faut-il lire quelque chose de pertinent. Lire l’opinion de monsieur tout le monde représente une lecture facile sans intérêt aucun. Une sorte de fast-food pour l’esprit (bon à l’occasion). À lire l’opinion des autres, on cherche une réponse toute faite à l’avance. Un bon exemple est VOTRE suggestion de lire un autre de VOS texte. Ce texte, de ce que j’ai pu en lire brièvement, représente votre opinion. Ainsi, lorsque je vous réfère à des classiques de la littérature centenaires ou millénaires venant de grands hommes qui ont marqués leur époque pour le meilleur, vous me réponder en me référant à… un autre texte que vous avez écris qui se base sur votre opinion et n’est nullement un document se basant sur quoi que se soit ou qui porte à discussion.

    Connaître son passé pour comprendre le présent est malheureusement un dicton peu utilisé par cette société qui n’est obsédée que par son propre nombril. Les gens pour comprendre le monde actuel, se réfèrent au monde actuel, c’est comme demander à un vendeur de choisir ce qu’on devrait acheter.

    Je vous avais averti que j’allais être crûellement honnête et dur. Sans rancune j’espère.

  4. ysengrimus said

    Effarant d’élitisme et de condescendance soumise.

  5. tomivg said

    A bas toutes les armées, bordel de merde. Mort aux mortifaires qui ne sont souvent que le S.A.V. de notre appétit. IL faut entre 3,5 et 4,5 planètes pour l’existence occidentale. Alors évidemment il faut continuer le pillage, le massacre etc… pour notre confort.

    Nous sommes tous des Généraux.

    Burp.
    Bises.
    tomivg

  6. Giorgio said

    Bravo à Ysengrimus, qui exprime, avec pertinence, ce que j’ai ressentis lorsque (à l’insu de mon plein gré) j’ai sacrifié 16 mois de ma vie dans cette institution morbide et putride…

  7. Arjuna said

    Je salue le tranchant de ton choix Ysengrimus et par des voies, peut-être semblables, mais ce n’est pas le plus important, un jour j’ai moi aussi senti que je devais faire un choix aussi radical; depuis, chaque jour mon intuition première est confirmée par les évènements épouvantables qui souillent notre monde! Le plus dur est de commencer à ouvrir les yeux (ce que peu de personnes font malgré leurs croyances à le faire tout au long de discours pompeux et de mièvres divagations sur de soi disant voie tiède du « juste milieu » qui ne sont que des lâchetés centrales et des aveuglements cardiaques!). Car lorsqu’on à fait le premier pas les prises de consciences sont incessantes jusqu’à la pleine LUCIDITÉ!

    Je voudrais donc partager avec les lecteurs trois points :

    1- Le premier est la comparaison de mon expérience martiale (+ de 30 ans,enseignant haut gradé) avec mon expérience militaire (gradé). Sur ces deux univers en effet qui sont parfois confondus je souhaite être très clair sur mon expérience et mon point de vue. Contrairement donc aux propagandes imbéciles et tout à fait intéressées (et pour causes hautement lucratives) qui semblent rapprocher le militaire du martial je considère qu’il est de la plus haute importance, contrairement à certaines apparences, de ne les associer en RIEN (à moins de méconnaître profondément l’une et l’autre). Pour fixer les idées et aider à saisir l’absurdité d’une telle comparaison, ou pire, d’une confusion entre le militaire et le martial, j’espère qu’il suffira à une personne sensée, simplement de se demander si le fait de se battre suffit à pouvoir confondre des hordes SS avec un Jean Moulin ou un René Char? Evidemment NON! l’un se bat pour LA LIBERTÉ! L’autre pour L’OPPRESSION! Seul une venimeuse démagogie tenue par de sulfureux sophistes peut confondre ces deux antinomies!

    La voie militaire, lorsqu’on appelle un requin un requin, est la voie de l’obéissance hiérarchique. Le coeur n’y a PAS de place. Au mieux c’est le système de la lobotomisation (brain wash) systématique. Au pire, et le pire est le plus souvent la règle, c’est la porte ouverte à tous les pires despotismes (si le chef de corps est psychopathe, l’armée est psychopathe et si le chef de corps est au moins un peu sensé, il y aura toujours un supérieur, ministre des armées ou un président psychopathe plus haut placé pour faire encore et tjrs de l’armée un organisme psychopathe (même si dans le lot il y a quelques perles rares; très rares!). La voie militaire est donc nécessairement une voie du meurtre légitimé par tous les moyens les plus pernicieux (propagande, médias, contrôle de l’info, désinformation, destruction de documents gênants, classification secret défense de toute pièce à conviction des meurtres et fraudes militaires…). La devise donc qu’un militaire est incapable d’entendre et de comprendre (ce qui est le signe d’une véritable psychopathe) est: VOIR LA PAILLE DANS L’OEIL DU VOISIN (AMI ou ENNEMI) SANS VOIR LA POUTRE DANS LE SIEN!

    La VOIE MARTIALE quand à elle, non seulement ne ressemble en rien à la voie militaire, mais y est même diamétralement opposée. Je ne parle évidemment pas de tous les petits merdeux agités, et voyous belliqueux et névrosés qui en infectent comme des parasites les différents rameaux et qui croient suivre la voie martiale alors qu’ils ne font qu’être des militaristes (en fait ou en esprit) mal déguisés et parfaitement niais, qui ne font rien de mieux que de blasphémer à longueur de journée envers cette VOIE SACRÉE. La VOIE MARTIALE est suivit par des personnes au moins partiellement éveillées (hommes et femmes, enfants…); et peu importe leur nombre, ce sont de véritables chercheurs de Vérité. Pourquoi donc est elle difficile à suivre? Parce qu’elle est non lucrative et n’a aucune volonté de nourrir l’ego de volonté de puissance et de meurtre! En d’autres termes LA VOIE MARTIALE rappelle que le combat à mener est avant tout celui contre son propre orgueil; contre son propre mental; contre la prolifération dévastatrice de son propre ego galopant. Ce n’est autre que la VOIE de L’ÉVEIL qui n’a RIEN à voir avec la voie hiérarchique (qui est démoniaque!). C’est LA VOIE VERS LA PLUS HAUTE CONSCIENCE. Vers la plus haute INTÉGRITÉ MORALE. Ce n’est donc pas la voie mensongère d’une illusoire Justice (on sait assez ce que cette catin vaut!). C’est la VOIE en revanche de LA JUSTESSE! C’est LA VOIE DE L’INDIVIDUATION PARFAITE qui n’accepte d’autre maîtres que le Coeur; ie LE SOI!

    Je souhaite enfin rappeler deux citations qui résumeront le tableau avec beaucoup de concision et de justesse pour ceux qui ont des oreilles pour entendre:

    2- Tout d’abord ce qu’il me semble devoir être dit à propos de l’armée et de toute administration (qui ne sont rien de moins que les deux faces jumelles Janusiennes de la même Hydre meurtrière et esclavagiste) a on ne peut plus brillamment été complètement résumé par Albert Einstein quand il écrit: « Pour marcher au pas, une cerveau est bien inutile; une moelle épinière suffit largement! »

    Si seulement il avait pu appliquer cela à sa propre curiosité scientifique avant de pondre la clé de la bombe H, ça aurait été encore mieux. Mais nous retiendrons néanmoins sa pénétrante maxime qui dit tout haut et très clairement tout ce qu’il y a à dire sur CEUX QUI OBÉISSENT à des instances extérieurs avant d’obéir à leur Âme et Conscience!

    3- Ensuite que ce siècle a eu un prix Nobel de mathématique (donc pas uniquement un imbécile!) en la personne d’Alexander Grötendick qui un beau jour, en pleine gloire professionnelle, a pris une décision absolument radicale que je résumerai ainsi : « Puisque la Science apporte infiniment plus de problème qu’elle n’en résout et que les découvertes scientifiques sont inévitablement et considérablement plus utilisé pour faire le mal (terrorisme, militaire, ogm, vaccination empoisonnées…) que pour apporter harmonie en ce monde, je cesse donc dès à présent ET A JAMAIS de contribuer en rien à la recherche scientifique et donc au militaire, industriels, financiers etc ». Il est effectivement parti « vers l’Ouest » comme Lao Tseu, sur le buffle enfin dompté de son ego et de son dangereux « savoir ». Cela s’appelle chevaucher sa Conscience!

    En résumé, pour ceux qui peuvent comprendre : CE N’EST PAS TANT QU’IL Y A DES MALADIES MENTALES; LE MENTAL EST LUI MÊME LA MALADIE; dont la peur, l’orgueil, et l’attachement (au passé, au matériel, aux galons, au pouvoir…) en sont deux des inombrables signatures!

    Évidemment il y aura toute une marmaille nue, spécieuse et intrigante qui ne comprendra pas un traitre mot de ce que je viens de partager avec vous. Mais je ne m’adresse pas à ces sourds et ces aveugles. Je m’adresse à ceux qui comprennent et à ceux qui peuvent comprendre parce qu’une prise de Conscience est mûre.

    Je vous salut très respectueusement, en étant très heureux de partager quelques rayons chaleureux de Conscience avec ceux qui sont aptes à les partager.

    Arjuna

    • Jean-François Belliard said

      @ Arjuna, merci pour votre chaleur

      @ Carla, d’autres rayons de chaleur.

      La déséducation:

      Une personne a achevé sa déséducation lorsque plus rien ne l’étonne, pas même un ciel étoilé; lorsque plus rien ne l’indigne, pas même les guerres et les famines; lorsqu’elle trouve que tout est normal, même l’intoxication de l’air que nous respirons.On a réussi à parachever la déséducation lorsqu’une fois diplômé, un individu n’a plus ni jugement critique ni capacité créative.

      La déséducation fonctionne: en brouillant le rapport à soi, la personne n’est plus capable de lire ses sentiments; en brouillant le rapport au corps, la personne n’arrive plus à lire ses besoins; en brouillant le rapport avec les choses, les choses sont systématiquement remplacées par leur représentation; en brouillant le rapport avec le jugement grâce à des rhétoriques fallacieuses. La déséducation vise un but évident: la soumission aux habitudes sociales, le désarmement moral.

      http://ladeseducation.ca/la-deseducation/

  8. carla ghiglieri said

    Le mental est peut-être le problème, mais c’est aussi la solution, ou au moins une solution, parmi les voies pour y arriver. Je ne crois pas que le mysticisme soit une voie praticable pour beaucoup d’occidentaux. Nous avons eu une autre formation, il faut en valoriser les points de force, pas seulement chercher à nous en débarrasser.

    J’admire beaucoup le rationalisme d’Ysengrimus, je me sens beaucoup plus impliquée dans une critique de nos institutions occidentales conduite dans la tradition du libre penseur rationaliste que dans les élucubrations d’un Arjuna. Je parie qu’il est occcidental comme moi, mais qu’il a honte de l’être.

    Finalement, c’est le sommeil de la raison qui accouche de monstres.

  9. PanoPanoramique said

    Un monde sans armée. On négocierait bien plus ouvertement dans un tel monde. Ah, ah, un jour…

    • Alex Caron said

      Un monde sans armée… on y négocierait bien plus ouvertement, jusqu’à ce qu’un hurluberlu s’en crée une armée… on n’y négocierait plus du tout! War makes the states, and the states makes the peace! La seule façon qu’un monde comme celui que vous et plusieurs personnes sur ce blog idéalisez existe ce serait que seulement ceux qui pensent exactement comme vous et agissent exactement comme vous survivent… n’est-ce pas utopique, car des gens à l’esprit aussi fermé que le vôtre ne pourraient durer bien longtemps sans s’entredéchirer! Vous vous croyez bien érudits, bien éduqués, bien ouvert d’esprit avec vos philosophies marxistes et rousseauiste mais vous êtes si intolérants envers les divergences d’opinions que vous ne tiendriez pas sur la même ile privée de règlements pendant une semaine tous ensemble. Règlements fournis par l’état, état bâtit, érigés et renforcé par des conflits productifs sans lesquels nous habiterions aujourd’hui encore dans des villages d’agriculteurs ou le nombre de mort violente (combats et crimes) avoisinerait encore les 15-20 % alors que malgré les grands conflits du dernier siècles, nous avoisinons présentement les 2%. (Lire: War! What is it good for de Ian Morris ou The better angels of our Nature par S. Pinker) Maintenant, traitez moi de soumis, de capitaliste ou autre cela ne me touche pas le moins du monde, c’est comme me faire traiter de trou de cul par un trou de cul.

      [Et pourtant, le militarisme recule. Les guerres mondiales ne revinnent pas. ca aussi,il faut l’expliquer… – Ysengrimus]

      • Alex Caron said

        Je croit honnêtement que chacun a droit à son opinion sur tout sujet, je vous invite a nouveau a lire le livre ci-haut cité de Ian Morris, livre qui étudie l’évolution des conflits armés de l’âge de pierre a aujourd’hui, leur influence, bonne ou mauvaise, sur les civilisations qui les ont vécu et ont combattu dans elle, une étude anthropologique et sociologique sur la nature de la guerre et une projection sur comment « war is going to put itself out of business » dans le futur, l’évolution de simple village de 20-30 habitants où la loi n’existe pratiquement pas et où les conflits sont résolu par la simple logique de « œil pour œil, dent pour dent. » aux royaumes, aux empires, et aux pays où les habitant ont pu commencer pour la première fois de l’histoire de l’humanité à se fier sur d’autres instances pour régler des conflits, à se déplacer non-armés au sein de leur environnement, cela, l’État ne l’a pas fait parce qu’il est fondamentalement bon, il l’a fait parce que les sujets morts ne paient pas bien leur taxes, il n’en est pas moins vrai que, selon cet auteur, et je trouve la théorie très plausible, c’est par des guerres productives (avec leur lot de malheur et d’horreur) que les états se sont bâtit, et ce sont ces mêmes état qui, par pur intérêt, gardent leur citoyen en vie et en santé (pour payer des taxes) dans des conditions de vies favorisant le prospérité économique (pour payer des taxes) et le commerce (pour payer encore des taxes). La présence, voir la hausse des antimilitaristes n’est pas en soi une preuve de l’inutilité des conflits armés, elle est seulement une preuve de la prise de conscience de son coût indéniable, et agit à titre de mesure de contrôle.

        [La meilleure façon de de protéger une doctrine de toute critique c’est encore de l’assoir sur le fait accompli et, comme il y a eu des guerres et qu’il y en a moins qu’avant… – Ysengrimus]

      • Alex Caron said

        Difficile de protéger la doctrine militaire de toute critique, néanmoins, sans l’assoir sur le fait accompli, le rêve d’une société sans conflits, où tous cohabitent ensemble est utopique car sur ce site-même, empli de pacifistes, plusieurs d’entre eux ne pourrait même pas cohabiter avec des semblables moins convaincu que eux même dans une pièce plus de deux minutes. Informez vous sur la guerre de quatre ans de Gombe, documentée dans les années 1960 par Jane Goodall en Tanzanie, des Chimpanzés qui se sont livré a une véritable guerre durant quatre ans, guerre qui s’est terminée par l’extermination d’un clan. Dans le même ordre d’idée, le nombre de mort violente durant l’âge de pierre, et même au sein des société contemporaines de chasseur-cueilleurs est beaucoup plus élevé que dans les sociétés modernes, pourquoi? Pourquoi si nous possédons l’arme à feu et non la hache en silex, l’arme nucléaire au lieu de la fronde?

        Cela fait parti de l’évolution humaine, parce que nos ancêtres enclins à la violence avaient plus de chance de se reproduire que ceux qui n’étaient pas capable de s’y adonner, par compte ceux qui se soumettaient à la violence sans arrêt avaient plus de chances d’y laisser leur peau… donc, être prêt et capable de se battre était une plus dans l’équation de notre évolution, alors que être enclin à se battre sans arrêt était un moins dans cette même équation.

        Nous sommes des animaux, évolués certes, mais des animaux tout de même, un lion qui est face à un lion rival vas évaluer la possibilité de la bataille devant une carcasse, et vas entreprendre cette bataille seulement s’il croit gagner, mais ne reculera pas devant celle-ci s’il le doit. Les bons et gentils herbivores vont se battre pour un territoire ou une femelle, les insectes le font, et les oiseaux aussi, serions nous bons au point de croire que nous ne faisons pas parti du règne animal? Oserions nous prétendre être des êtres supérieurs? Nous possédons un cerveaux plus gros que la moyenne, mais notre évolution de petit mammifère du crétacé jusqu’à singe doués d’intelligence n’a pas été dictée par des règles différente des autres animaux, la capacité de survivre nous a gardée en vie. Grâce à notre intelligence nous avons formés des sociétés plus évoluées qu’aucune autre espèce connue ayant vécu sur la terre, nous avons établis des lois et des règlements qui limite et règlementent l’utilisation de la violence, et une technologie qui la rend encore plus terrifiante comme l’a dit M. Edison *. L’homme, j’ai confiance, vas généralement utiliser d’autres solutions avant d’avoir recours à la violence, mais ultimement, si nécessaire il aura recours a celle-ci parce que malheureusement dans le passé, ça a marché.

        *There will one day spring from the brain of science a machine or force so fearful in its potentialities, so absolutely terrifying, that even man, the fighter, who will dare torture and death in order to inflict torture and death, will be appalled, and so abandon war forever.
        Thomas A. Edison

        [Jane Goodall, l’évolution humaine, »nous sommes des animaux » et la légitimation social-darwiniste de la guerre, maintenant… – Ysengrimus]

  10. Carolle Anne Dessureault said

    Voici un article qui me touche jusqu’au plus profond de mon être.

    Je n’aime pas la guerre. Je n’y trouve AUCUNE excuse. Toutes ces plates excuses inventées ne sont que des justifications de la maladie du pouvoir.

    Dès qu’une partie tente de dominer le tout, c’est l’essence même de la violence. Que la raison domine l’homme, que l’homme domine la nature, ou que X conquiert le monde, c’est une même violence.

    Merci pour cet article profondément humain et lucide.

    Carolle Anne Dessureault

  11. Gaëtan Pelletier said

    Les femmes de l’armée américaine auront le droit d’aller désormais … au front. Si c’est ça l’égalité, c’est raté. L’égalité pour une cause aussi destructrice pour la femme même.

    L’armée? Offrir ses enfants au boucher… Ou au Bush, juste à côté, et sa descendance de culture guerrière.

    One for the money!

  12. Jimidi said

    « Mes fils et moi même vous devons la vie. » moi et les miens aussi, probablement. Merci.

    [Une longue vie à toi et à tes fils, mon Jimidi. – Ysengrimus]

  13. Madame Gertrude said

    guerre-racket

  14. Gérard Dumouchel said

    L’armée c’est justement pour défendre la société civile, ça prends des règles et une moralité différente que celle de tout autre genre d’institution, faut voir et analyser l’ennemi comme une menace à éliminer, pas une équipe adverse de balle molle.

    [C’est pas une équipe de balle-molle mais bien une cause de faillite nationale et de ruines sanglantes. À bannir, sans compensation. — Ysengrimus]

  15. [Hyperlien avec ce texte du Carnet d’Ysengrimus]

  16. [Hyperlien avec ce texte du Carnet d’Ysengrimus]

  17. Martin Turquoise said

    Le plus grand des crimes, du moins le plus destructif, et par conséquent le plus opposé au but de la nature, est la guerre; mais il n’y a aucun agresseur qui ne colore ce forfait du prétexte de la justice.
    Voltaire, Le philosophe ignorant, 1766

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