Le Carnet d'Ysengrimus

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Ma toute première illusion politicienne: le petit bonhomme de neige Sno-Cone

Posted by Ysengrimus sur 25 décembre 2017

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La première personnalité publique, relayée par l’ostensible et servile canal télévisuel, qui vint bercer d’illusions polychromes et joyeuses mon imaginaire et me faire de mirobolantes promesses fut le petit bonhomme de neige Sno-Cone. Son message, prosaïque, émouvant, prenant, était littéralement irrésistible, fatalement fascinant. Et la tonitruante sémiologie de sa dégaine me berçait de la plus suave des jubilations illusoires. Rivé devant mon poste, j’avais six ou sept ans et un groupe ribambellier d’enfants de mon âge, enthousiastes et guillerets, me présentait le gigantesque bonhomme de neige Sno-Cone et ses formidables vertus transmutatoires. Et ce n’était pas là peu de choses. Jugez-en, avec le tout du recul requis. À partir de vulgaires cubes de glace (non-inclus) tout ce qu’il y avait de plus ordinaires (on les lui insérait dans le chapeau et les lui poussait dans la caboche, sans qu’il ne bronche), le bonhomme de neige Sno-Cone produisait justement une sorte de neige ou gadoue plantureuse, scintillante comme du diamant, qu’il était ensuite possible de parfumer à l’aide des fioles-pressions coniques qu’il fournissait aussi. Le crucial projet de société enfantine joyeux et allègre d’un délice glacé instantané et mirifique semblait émaner, en patientes girations, des entrailles circulaires du personnage. Insistons toniquement sur le fait que les promesses et les engagements du petit bonhomme de neige Sno-Cone disposaient d’une précision apparente et d’une densité empirique directement présumable qui assuraient à son dispositif argumentatif un percutant propagandiste savoureusement imparable.

Je garde aux tréfonds de moi un souvenir dense et tangible de la véritable joie lyrique que me suscitait le petit bonhomme de neige Sno-Cone. Elle fut, cette grande joie de bambin, initialement intégrale, absolue, parfaite et sans mélange. Mais l’enfance étant ce qu’elle est, avant tout dans ses limitations et sa si fugitive fugacité, il fallut un jour fatalement déchanter. La première inquiétude concernant le petit bonhomme de neige Sno-Cone me frappa de plein fouet quoiqu’en provenance d’une source indirecte. Ce fut ma maman qui me suscita cet initial malaise, insidieux mais implosif, corrosif. Quand je lui faisais visionner les plantureux courts métrages publicitaires mettant en vedette le petit bonhomme de neige Sno-Cone, ma maman réagissait avec une singulière agressivité froide. C’est qu’elle était, la douce dame, douloureusement rompue à l’univers tapageur et illusoire des jouets tocs et éphémères de ces belles années consuméristes. Le petit personnage en blanc lui faisait donc faire la moue et, en termes évasifs, pour éviter d’estourbir la saine maïeutique qui commençait à sinueusement me triturer, elle me laissait entendre que… bon… l’apparence des choses était une chose bien évanescente, que des esprits mal intentionnés pouvaient détourner cette chose à leur avantage et la mettre au service des arnaques les moins reluisantes… et autres choses encore. Maman fut incontestablement la première voix qui me prévint contre le miroir aux alouettes… du petit bonhomme de neige Sno-Cone en particulier, et de la politique politicienne en général. C’est qu’elle (séquelle… calembour), son petit bonhomme de neige Sno-Cone à elle, ça avait été tout un personnage de conséquence. Nul autre que Maurice Le Noblet Duplessis, tel qu’en lui-même. Électrification des campagnes et rapatriement de notre butin pour le beau scintillement des cristaux de glace dans les cônes de carton. Loi du Cadenas, théocratisme rétrograde et anti-syndicalisme primaire pour le goût insipide et glaçant de la glace glacée. Maman en était restée durablement marquée. Tant et tant que les orateurs rafraîchissants, les beaux parleurs en blanc, les personnages fallacieusement prometteurs en gibus, les campagnes publicitaires spectaculaires, surtout celles tournant autour de la promotion d’une personnalité éminente, tout ça lui laissait toujours une moue sceptique, peu enthousiasmante certes, mais incroyablement communicative.

Il faut bien admettre que le petit bonhomme de neige Sno-Cone n’a rien perdu de la vigueur de son symbolisme politicien. Imaginez un peu. On parle d’un personnage profondément liant et sympathique, à la bonhommie proprement irrésistible, recyclable, renouvelable (il adopte aujourd’hui le visage faussement neuf de Snoopy ou d’Olaf). Il nous fait ouvertement miroiter des fraîcheurs nouvelles aux essences apparemment variables. Bon ceci dit, et cela est son premier aveu majeur: il a une poignée dans le dos. Plus précisément, c’est une manivelle. Et il ne la tourne pas lui-même… non, non. C’est nous qui devons la faire tourner, en forçaillant après, en plus, bien souvent. En fait, comme pour les impôts et les charges sociales, ou encore comme pour les premières interventions dans une situation ponctuelle de crise, il faut qu’on tourne la manivelle nous-mêmes, qu’on tienne le petit bonhomme de neige Sno-Cone à pleines mains, pour ne pas qu’il dérape. Bref, il faut littéralement que le quidam ordinaire fasse le tout, en toute autonomie citoyenne, pour que le petit bonhomme de neige Sno-Cone donne à tout le moins l’apparence d’exercer sa fonction. Indubitablement, il fascine beaucoup moins lorsque l’action effective s’engage.

De fait, s’il faut tout avouer, maman repose aujourd’hui au cimetière mais ma compréhension de son doute agressif et de sa moue capricieuse envers le petit bonhomme de neige Sno-Cone a fortement gagné en amplitude. Effectivement, j’ai eu l’occasion, dans une de nos incontournables ventes de garage de village, de toucher (sans m’en porter acquéreur) pour la première fois, à presque soixante ans d’âge, le petit bonhomme de neige Sno-Cone, de mes mains nues. Oh, l’exemplaire manipulé n’était pas trop défraîchi si bien que la tristesse de mes observations ne peut pas être imputée au passage des ans. Le fait est qu’en le regardant dans le noir des yeux et en le maniant quelques instants, j’ai vite déchanté et observé, froidement, que le petit bonhomme de neige Sno-Cone n’est jamais qu’un bête broyeur à cubes de glace manuel d’assez mauvaise qualité. C’est qu’en réalité, tout ce qui contribuait à la magie politicienne originale du brave petit bonhomme de neige Sno-Cone, son regard, son chapeau, ses bras en delta, sa pelle et son entonnoir rouge vif, ses gobelets de carton, ses sachets à essences perdue, tout cela s’avérait un ensemble passablement inopérant de clochettes et de sifflets empêchant en fait le broyeur à glace (vu qu’il est finalement cela et rien de plus) de faire son travail correctement. La batterie d’artefacts politiciens qui semblait tant donner raison au petit bonhomme de neige Sno-Cone s’avère en fait être ce qui, au bout du compte, lui donne tort. En voulez-vous de la grande dialectique du politique, en voilà!

La libération nationale de René Lévesque, le contrat social de Bob Rae, le socialisme de François Mitterrand, le pacifisme et l’écologisme de Barack Obama, les chemins ensoleillés de Justin Trudeau sont autant de bibines sucrées, colorées, livides, sans substance effective que le fil des années et des décennies politiciennes fit rouler sur des fragments de cubes de glace qui, eux, pendant tout ce temps, restèrent des fragments de cubes de glace, sans plus. Pourquoi voter, ou plutôt: pourquoi investir tant de croyance dans le fait tout nunuche d’avoir voté? Pourquoi s’engourdir dans les bruissements scintillants et tape-à-l’œil de tous ces exercices politiciens conventionnels successifs? Le vulgaire broyeur à glace reste un vulgaire broyeur à glace et c’est toujours nous qui tournons la manivelle pour le bénéfice des bourgeois. Évidemment l’homme et la femme politicus et politica veulent tellement rêver et le petit bonhomme de neige Sno-Cone est là pour ça. Mais veulent-ils déchanter? Veulent-ils se rendre compte au bout du compte qu’on est encore en train de leur fourguer de l’eau gelée re-concassée, sans plus.

Les humains sont casseurs de catins disait Plume Latraverse. L’aphorisme vaut profondément pour le petit bonhomme de neige Sno-Cone. Par les temps historiques qui courent, oh, on le jette dans les escaliers et on saute dessus pour qu’il se casse en mille morceaux de mauvais plastique. On pourrait citer une bien dense grêle d’exemples de ceci. La cinquième république française suffira amplement. Énumérons simplement. Pompidou succède à De Gaulle et meurt en mandat (1974). Valery Giscard d’Estaing fait un septennat (1974-1981). François Mitterrand, deux septennats (1981-1995). Jacques Chirac, un septennat puis un quinquennat (1995-2007). Puis c’est Nicolas Sarkozy, un quinquennat. Puis François Hollande, un autre, et l’émiettement se poursuit, irréversible, micronique-macronique… Ce ne sont plus les glaçons dans le broyeur qui s’effritent, c’est le petit bonhomme de neige Sno-Cone lui-même qui tombe en morceaux. Lui, qu’on avait tant aimé, il ne nous suscite plus que rage et déconvenue, avec son faciès livide et son immobilisme plastifié déguisé en faux changements de toc.

Politique politicienne va-t-en. Politique citoyen, revient.

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Paru aussi dans Les 7 du Québec

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Les six aphorismes électoraux du Situationnisme Patapoliticiste

Posted by Ysengrimus sur 7 avril 2014

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Nous sommes entrés, depuis un bon moment déjà, dan l’Ère Patapoliticienne. Le «politique» est profondément, durablement et irrémédiablement discrédité. La «vie démocratique» contemporaine se réduit à la conformité électorale myope puis à la vie parlementaire somnolente des gras durs éligibles dans leur bocal à banquettes. Il faut donc faire avec cette situation en la jouant, justement, situationniste. Le Situationnisme Patapoliticiste s’impose. Ni cynique, ni défaitiste, ni arriviste, ni triomphaliste, cette posture philosophico-politique se donne l’heure juste, sans rêver ni renoncer. Nous dégageons ici les six aphorismes clefs du segment électoralesque de la pensée patapoliticiste. La référence situationniste situationnelle est ici le Québec (et le Canada) mais nous nous formulons dans des termes suffisamment généraux pour que la transposition se fasse sans trop de difficulté et ce, pour partout dans le monde patapolitisé contemporain.

1-     Il faut aller ne pas s’abstenir de voter. Il faut aller (ne pas s’abstenir de) voter, tout simplement parce que ne pas aller voter c’est laisser la bourgeoisie bénéficier de notre silence. Quel que soit le taux d’abstention électoralesque, la bourgeoisie continuera toujours de rouler dans son système pseudo-consultatif. Il faut donc caraméliser le moteur en agissant plutôt que de croire pouvoir le mettre à sec en ne faisant rien. Oui, oui, abstentionnistes qui vous voulez de gauche, notez le bien que le fait de ne pas voter, c’est ouvertement donner son silence-lobby à la bourgeoisie (que toute élection auto-légitime) et/ou abandonner son vote aux petits escrocs chapardeurs de voix qui sont bien loin d’avoirs quitté le service depuis le duplessisme. Il faut occuper intégralement son espace patapoliticiste et bien aller boucher la coche avec notre croix ou notre point noir. C’est pas une si grosse perte de temps, surtout de nos jours avec le vote anticipé et tout et tout. Une abstention est une manifestation de servilité hargneuse sans aucune valeur situationniste effective. Au siècle dernier, Ronald Reagan fut élu sur les plus hauts taux d’abstentions de l’histoire de son temps. L’abstention sert la réaction. Toujours.

 2-     Il faut voter pour ce qui est le plus à gauche sur son bulletin, sans fidélité particulière. Votez Marxiste-Léniniste, Communiste, Trotskyste, Maoiste, Ho-Chi-Ministe, Situationniste, Gauchiste, Guévariste, Gramsciste, même Solidariste ou N-Pédalo-Socialo. Prenez ce qui est le plus à gauche sur la feuille, sans tergiverser, et cochez. Le fait est que voter pour le genre de gauche molle qu’on nous propose dans le coin est mieux, mille fois mieux, statistiquement notamment, que de s’abstenir. S’abstenir c’est donner son vote à l’ennemi de classe, sans rien prendre en retour. Voter pour la gauche-bouffon, c’est au moins s’amuser un petit peu aux dépends de l’ennemi de classe… Il faut agir en se gaussant mais froidement et sans complexe. Vote durablement protestataire et politique du pire-moins-pire à fond le caisson, histoire de bien foutre les choquottes de la gauche au reste du camembert… Les partis politiciens (ceux d’extrême-droite inclusivement, naturellement) servent la bourgeoisie de façons fort analogues sinon identiques. De fait, savoir qu’ils travaillent tous ensemble, telle est la Loi Un de la saine conscience patapoliticiste contemporaine. Tous les partis politiciens perpétuent de concert la mythologie parlementaire… Le seul vote valide désormais n’a plus rien à voir avec le théâtre de marionnettes de la chambre: c’est celui qui fait pencher la barque à gauche. Il faut bouger dans l’isoloir pour leur rougir la vessie statistique un petit brin et tirer les pourcentages à gauche. C’est la seule chose à faire et ça les fait bien blêmir et cesser de nous prendre pour une petite populace de buveurs de bière et d’écouteurs de tribuns.

 3-     Il ne faut jamais militer pour un parti politicien. Militer pour un parti politicien (même un se voulant de gauche), quelle fadaise archaïque. Des pas et des pas, des portes claquées au nez, pour envoyer un autre trèfle dormir au parlement. Plus informés, plus rétifs aussi, nos concitoyens ne changent plus d’avis aussi facilement qu’avant, en matière politicienne. C’en est ainsi surtout parce que, patapoliticisme oblige, la politique politicienne n’est plus prise au sérieux autant qu’avant. Les positions sont donc relativement cantonnées… tant et tant que militer dans le giron électoralo-politicien, c’est un peu jouer du pipeau sous la pluie en faisant la manche dans une ruelle déserte. Ainsi, par exemple, le vote de gauche au Québec n’est pas un vote de protestation ad hoc mais bien de conviction stabilisée. La sensibilité de gauche est bien présente dans notre société. Souvenons-nous de la marée NPD, au fédéral en 2011, qui fut largement d’inspiration patapoliticiste et qui ne surprit vraiment que les Tartuffes médiatiques qui voudraient tant pouvoir prendre nos compatriotes pour des amateurs un peu épais de sport professionnel, sans plus. Le pépin contemporain c’est pas vraiment avec notre adhésion aux valeurs de gauche… c’est bien plutôt qu’on croit encore bien trop aux institutions parlementaires. Là, on dort au gaz pis pas à peu près… Si l’Assemblée Nationale et la Chambre des Communes sont des espaces de mythologisation, elles ne sont certainement pas des espaces de pouvoir. «Gauche parlementaire», c’est la formule soporifique par excellence, le nouvel opium du peuple progressiste. Militer pour ça, c’est du mauvais situationnisme et du vrai de vrai somnambulisme. S’il vous plait, éviter de le faire. Mobiliser l’énergie militante autrement et, surtout, ailleurs. Il faut militer social fondamental, pas politicien restreint.

 4-     Il ne faut jamais voter «contre» ou «pour punir» des politiciens. Le vote «stratégique» (dit aussi vote «utile») est une fadaise affligeante dans laquelle les partis bourgeois vous encouragent copieusement parce qu’elle les aide dans leur petit dispositif complice d’alternance, dont la veulerie faussement compétitive ne fait que s’accentuer de par la logique croissante des chambres minoritaires que nous vivons de nos jours. Savez-vous comment on guérissait un patient atteint de la syphilis avant les antibiotiques? On lui injectait la malaria. Les intenses poussées de fièvre des accès de malaria tuaient le syphilicoque… Une des maladies disparaissait mais une autre la remplaçait, non fatalement mortelle mais fort dangereuse et emmerdante quand même. Tel est le pis-aller politicien du voter «contre» ou «pour punir». En 1984, les canadiens ont voté pour sortir Pierre Trudeau (ou son souvenir falotement incarné en John Turner) et ils ont rentré le conservateur Brian Mulroney. Syphilis/Malaria, je ne vous dis que ça. Il ne faut pas entrer dans leur logique d’alternance, de baratin de balancier, de fausses crises politiques en ritournelles. Le patapoliticisme contemporain sait parfaitement que la crise politique fondamentale, la vraie, la cruciale, la seule, c’est l’existence intégrale de la politique politicienne. Voter «utile contre» c’est la perpétuer dans sa jubilation pendulaire, sans lui faire sentir la virulence du moindre message utile. Il ne faut pas faire ça. Pour savoir ce qu’il faut faire voir le # 2.

 5-     La politique politicienne est un spectacle. Le vivre comme tel en n’oubliant surtout pas de s’en amuser. C’est un show. C’est un zoo esti. Voyons et rions. N’oublions jamais que la grande bourgeoisie alimente la caisse électorale de tous les partis politiciens de façon tendanciellement uniforme. Premier Ministre Lambda ou Première Ministre Epsilon, les vrais décideurs d’officines s’en tapent totalement. Les nuances introduites par l’un politicien et par l’autre politicienne sont les tressautements aux couleurs clinquantes des calicots rapiécés d’un petit tréteau de guignol en déglingue. La continuité de l’état est la seule notion patapoliticiste qui vaille à ce jour, et le cynisme qui la constate est bel et bien celui de la bourgeoisie (pas de la société civile) et ce, depuis des décennies. Observons aussi que la procédure de la grande-cause-sociétale-distraction est désormais au cœur du spectacle en place. Circa 2010-2012, Jean Charest a absorbé l’attention sociétale avec sa raideur parlementaire et policière devant la crise des grèves étudiantes et la lutte des carrés rouges. Lui succédant sans vraiment le refaire, Pauline Marois a artificiellement déchaîné les passions avec sa Charte des Valeurs Ethnocentristes et Démagogues. Pendant que la société civile se distrayait avec ces grandes causes brasiers, allumées et éteintes juste à temps, pile-poil pour les échéances électorales, les deux grands partis parlementaires québécois travaillaient discrètement ensemble sur la question des scandales de corruption dans les grands travaux d’infrastructures et sur la braderie des ressources minières, pétrolières et gazières d’Anticosti et du grand nord, sans que le public ne se prenne trop à discuter ces questions là. Au fédéral, on a fait du guignol parlementaire avec les centaines de milliers de dollars gaspillés par des sénateurs inutiles à Ottawa pour bien éviter de parler des dizaines de milliards de dollars flaubés par des soldoques canadiens tout aussi inutiles (mais beaucoup plus coûteux et nuisibles) à Kaboul (Afghanistan) circa 2002-2014. Les marchands de sable politiciens font mumuse dans leur bac à sable politicien et ils endorment qui, vous pensez?

 6-     Il faut surveiller la politique politicienne non pour ce qu’elle dit mais bien pour ce dont elle est le symptôme. Il faut agir et bien voir ondoyer le mirage baratineur. Il ne faut surtout pas se retirer du monde patapoliticiste et/ou rentrer bouder dans ses terres pour autant. Il faut assurer, les yeux bien ouverts, l’intendance méthodique de notre vaste démobilisation politicienne. Certains partis politiciens se veulent plus mythologiques-lyriques. Ils font rêver et fantasmer. D’autres sont plus réalistes-cyniques. Ils (in)sécurisent et flagornent au ras des mottes. Il faut suivre les fluctuations clinquantes du show car elles sont autant de rides et de vaguelettes évocatrices sur la surface du cloaque bourgeois. Le vrai Situationnisme Patapoliticiste n’est pas abstraitement indifférent à la politique politicienne: il s’en moque, ce qui est, de fait, la suivre très attentivement et voir à lui faire révéler tout ce qu’elle n’admet que de fort mauvaise grâce. Il faut suivre (observer) et ne pas suivre (ne pas marcher à la suite de)…

À suivre donc…

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Paru aussi dans Les 7 du Québec

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