Le Carnet d'Ysengrimus

Ysengrimus le loup grogne sur le monde. Il faut refaire la vie et un jour viendra…

  • Paul Laurendeau

  • Intendance

COMMENT JE SUIS DEVENU MUSULMAN (Théâtre du Rideau vert, Septembre 2019)

Posted by Ysengrimus sur 21 septembre 2019


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On va d’abord poser nos protagonistes. Ysengrimus (votre humble serviteur, 61 ans), Reinardus-le-goupil (son fils), la Dame à la Guitare (épouse de Reinardus) et Clef de Sagesse (grande amie de l’épouse de Reinardus). Ces trois jeunes gens (26 ans en moyenne) ont eu la gentillesse de m’inviter à auditionner la pièce de théâtre Comment je suis devenu musulman de Simon Boudreault, au Théâtre du Rideau vert (Septembre 2019).

Comprenons bien maintenant l’armature philosophique et intellectuelle du solide petit quatuor critique qui s’est mis en branle ce soir là, au milieu des spectateurs du grand dispositif scénique historique de madame Filiatrault. Clef de Sagesse et la Dame à la Guitare sont toutes les deux des kabyles algériennes de seconde génération, étudiantes au second cycle en Science Santé. Reinardus-le-goupil, étudiant à Polytechnique, est un athée explicite fraîchement islamisé pour fins maritales (il vient de convoler avec sa douce moitié). Quant à Ysengrimus, votre humble serviteur, il reste le modeste auteur de l’ouvrage L’Islam, et nous les athées, présentation critique de la culture musulmane ayant les occidentaux rationalistes pour lecteurs cibles. Reinardus-le-goupil me glisse à l’oreille, juste avant la levée du rideau: Ce sont mes beaux-parents qui m’ont recommandé ça… à cause de la similarité de situation entre le principal protagoniste et moi. Je ne sais pas du tout ce que ça vaut. Si ça se trouve, c’est nul. La dent scintillante, je lui réponds: même nul, ça promet d’être sociologiquement hautement intéressant. Et le spectacle démarre.

Que dire. L’intention est bonne. L’effort est louable. L’écriture et la conception sentent un peu la lampe mais elles ne sont pas exemptes de mérites. La mise en scène est imaginative et enlevante et la distribution est parfaitement satisfaisante. Il y a incontestablement de bons moments et ce, tant pour les théâtreux que pour les philosophes (le quiz comparatif de l’image de la femme dans les grandes religions est dévastateur. Les numéros promo-gadget de l’historique du Frère André et de l’agence de voyage des pèlerinages sont savoureux). Malgré les réserves que je vais devoir malheureusement formuler, ce spectacle, marrant et —redisons-le— bien intentionné, vaut incontestablement le détour.

Jean-François (Jean-François Pronovost), québécois du cru, catholique non pratiquant et athée de fait, et sa conjointe Maryam (Sounia Balha), musulmane culturelle d’origine marocaine, attendent un bébé. Les voici donc qui jonglent, sans enthousiasme réel, avec l’idée de se marier. Se profilent alors deux univers. L’univers de la certitude contrite des obligations maritales, le papa (Belkacem Lahbaïri) et la maman (Nabila Ben Youssef) de Maryam. L’univers de l’aquoibonisme occidental en déréliction avancée quoiqu’incomplète, nommément le papa (Michel Laperrière), fidéiste vieux genre, et la maman (Marie Michaud) agnostique et cancéreuse, les parents divorcés de longue date de Jean-François. On nous sert alors le tourbillon habituel des comédies de boulevard, dans une version rencontre des cultures. Dans le contexte d’explosions émotives type des situations pré-maritales de tréteaux, tout le monde se met à débloquer et à se lancer dans les grandes mises au point champion d’usage. L’intensité joue d’excès. Le programme critique mobilise la caricature. C’est ici que le risque s’installe. Le beau risque? Voire. Le risque, en tout cas.

C’est que la caméra, la tête de lecture, est tenue par l’homme occidental. Lapidaire, Reinardus-le-goupil dira, un peu plus tard: ça reste un show de blancs. Et pourtant cette caméra, cette lecture, cette écriture se veulent équilibrées, symétriques et omniscientes. Qu’en est-il? De fait, le spectacle donne à voir une schématisation accusée de la culture québécoise, pognée entre ses références catholiques lourdingues et vieillottes et une déréliction aussi galopante que mal dominée. Ça ne passe pas toujours. C’est parfois trop gros. Mais Ysengrimus, 61 ans, sait faire jouer le filtre et ne craint pas de se faire fourguer, sur son propre bagage ethnologique, de la soupe de stéréotypes (sauf que, qu’en est-il de la perception de ses trois jeunes hôtes?). Et, d’autre part, on nous montre aussi, comme au premier degré, des femmes musulmanes entre elles (notamment pendant le hammam… ça, monsieur Boudreault, ça s’appelle une prosopopée et c’est toujours, oh, oh, hautement risqué), ou encore la famille musulmane (de souche marocaine) dans son intimité. Les débats y font rage. On découvre un univers tendre et intense mais dévoré par le conservatisme et ravaudé par les contraintes de conformité sociale. Un univers des apparences. Qui se soucie de la vérité? dira à Jean-François, son nouveau beau-père. Et Jean-François, poussant des rideaux pour tenter de voir sa promise en habit de mariée se fait gueuler dessus en arabe par des femmes que l’on ne voit pas. Qui sont-elles? Existent-elles réellement dans le monde réel, celui du réel?

Au sortir de la pièce, je me suis tourné vers la Dame à la Guitare et Clef de Sagesse et je leur ai dit directement: Mesdemoiselles, mon jugement final sur ce spectacle va dépendre de vous. Sur tout le segment concernant la culture musulmane, je suis totalement dans le noir. Que me sert-on ici exactement: du truculent ou du stéréotype? La réussite ou l’échec de ce genre d’exercice se joue sur ce point-là et sur aucun autre, dans mon regard. Car les hypertrophies caricaturales présentées au sujet de la culture québécoise, je sais parfaitement les discerner et les dominer. C’est le traitement de la culture musulmane qui est en jeu ici, pour moi. Sur toutes ces questions sensibles, je n’ai vraiment pas envie de me faire servir un Minstrel Show. Clef de Sagesse m’a alors demandé: Qu’est ce que c’est que ça? Ma réponse: Tu sais, une roulotte de saltimbanques où des acteurs noirs, ou pire des acteurs blancs peints en noir, sautillent et nous re-servent à nous blancs, la confirmation de nos stéréotypes de blancs sur les noirs. Le beau visage de Clef de Sagesse s’est alors rembruni.

Et mon échantillon sociologique s’est alors fragmenté. Sans hésiter, Clef de Sagesse annonce qu’elle considère que le traitement des principaux traits de la culture musulmane a été trivialisé, esquissé sur un ton toc, superficiel et exempt d’analyses effectives. Elle citera notamment l’explication que le père de Maryam produit de la signification du pèlerinage à la Mecque, ramené, assez grossièrement effectivement, à quelque chose qui coûte vachement cher et est donc sensé livrer une rédemption efficace et indubitable de tous les péchés, quelle que soit leur gravité. Le cheminement intérieur associé au pèlerinage et sa signification profonde sont perdus, dira Clef de Sagesse. Je me suis senti insultée. La Dame à la Guitare, plus critique de son héritage culturel, signalera quelques bons moments, notamment les engueulades anti-patriarcales de Maryam avec son papa. La Dame à la Guitare dira avoir eu mille fois ce genre d’empoigne avec son propre paternel. Mais elle rejoindra Clef de Sagesse sur le point du charriage et de la superficialité des comportements et des idées et déclarera, elle aussi, avoir senti qu’on se payait sa poire ou l’insultait un peu, par moments. Inutile de dire, les petits amis, que l’analyse de ces deux personnalités intelligentes et nuancées tue cette production raide à mes yeux. Il va sérieusement falloir revoir la copie, monsieur Boudreault. Les humains ne sont pas des marionnettes.

Reinardus-le-goupil n’est pas resté en retrait. Après tout, bondance, ceci est censé raconter son histoire, articuler son regard, du moins partiellement… Athée, bien athée, élevé dans un cadre athée (et certainement pas «non pratiquant» de quelque culte culturellement transmis que ce soit), mon goupil est resté insatisfait face à cette présentation tronquée et courtichette du jeune athée virulent et compulsif qui ne croit en rien (foutaise canonique sur l’athéisme), n’a pas fait la synthèse, et apparaît plus comme un iconoclaste mouche du coche picossant au talon les grandes religions plutôt que comme l’agent puissamment relativisant et historicisant qu’il est effectivement. Ici aussi, l’athée est caricaturé, trivialisé. Il est traité de façon grossière et simpliste. Il n’est pas analysé. Je seconde Reinardus-le-goupil entièrement sur ces points.

On s’efforce de renvoyer les religions dos à dos, en méthode, mais au bout du compte, c’est encore l’athéisme qui y perd. La Dame à la Guitare nous fournira la conclusion synthèse la plus juste. Le fait de caricaturer et de miser sur les effets dramatiques de l’excès a eu un coût pour tout le monde. Toutes les cultures se sont trouvées esquissées à gros traits et personne n’y a finalement vraiment trouvé son compte. Je donne 7/10 pour l’effort et les bonnes intentions mais je me demande quand même… à part m’avoir un petit peu amusé et diverti, qu’est ce que ce show m’apporte, au bout du compte?

Perso, je crois que ce show pétri de bonne conscience vise discrètement à rassurer les occidentaux (ici, les québécois) à propos des immigrants musulmans. Si vous allez voir cette pièce de théâtre, écoutez attentivement l’accent de Maryam. Cette jolie marocaine, très typée arabe (et jouée superbement), parle français comme une québécoise de souche. Elle a la langue d’une pure laine intégrale. Le message est bien là, latent, gentil-gentil, imperceptible mais net. Bien de chez nous, surtout. La superficialité en est la clef. Vous énervez pas trop le poil des jambes avec nos immigrants musulmans. Ils vont peut-être nous islamisouiller un peu, comme ça, à la surface des choses, pour rencontrer leurs propres contraintes de conformité ridicules et vieillottes… mais au fond, c’est nous qui allons bel et bien les assimiler, à la fin de la course. Écoutez et observez attentivement Maryam, la seule immigrante de seconde génération de tout cet opus, ce sera pour constater que c’est une québécoise, maritalement, comportementalement, idéologiquement et discursivement, pleinement convertie et que sa culture marocaine, elle n’en veut plus vraiment. Une autre victoire pour la bonne vieille ligne doctrinale du Théâtre du Rideau vert.

Mon échantillon sociologique, jeune, tonique, brillant, autonome et sourcilleux, ne rencontre ce programme que fort imparfaitement. Enfin, la barbe un peu aussi. Qui veut se faire assimiler, finalement? Pas les québécois ou les québécoises, en tout cas. Or, sur ce point, nous sommes TOUS ET TOUTES québécois et québécoises ici… Poils aux sourcils…

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Paru aussi dans Les 7 du Québec

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15 Réponses to “COMMENT JE SUIS DEVENU MUSULMAN (Théâtre du Rideau vert, Septembre 2019)”

  1. Val said

    Si je l’ai bon, votre observation bien attentive c’est que Maryam est déjà assimilée, elle est québécoise et c’est, comme vous dites un «victoire» pour l’occident. N’ayant pas vu cette pièce, je ne peux rien dire de plus, sauf que, ça ne m’étonne pas qu’elle montre les caricatures, et même qu’elle emporte un petit message de victoire à la fin. Pourtant, comme une canadienne de première génération, je peux bien deviner les sentiments des Maryam au Québec, même au Canada. Je trouvais que souvent, spécialement durant ma jeunesse, qu’il fallait jouer le jeu de l’assimilation. C’était une question de sécurité, une question de survie, presque. Je trouve maintenant (ayant presque atteint mes quarante ans) qu’il était même utile de jouer ce jeu. Et là, ce n’est plus une question de sécurité. La résistance n’est pas toujours évidente. Parfois, il faut rester patiente.

    • Fatima La Nuit said

      Je suis tout à fait d’accord avec Val. Je leur donne leur assimilation de façade mais ils ne savent pas ce qui se brasse au fond de mon cœur. Et c’est mieux ainsi.

      J’ai vu cette pièce en ville. On y était allé avec un groupe d’amis. On a beaucoup ri. Mais, avec le recul, je suis plutôt d’accord avec Clef de Sagesse dans le texte d’Ysengrimus. C’est du cliché, du Aladin à la face noircie.

      C’est pas ça qui me fera sortir de ma nuit…

      • PanoPanoramique said

        Posons la question pour faire court. Y a t’il quelque chose dans cette pièce que vous avez aimé, Fatima la Nuit?

        (Remarque au taulier: je pose la question poliment et en tout respect).

      • Fatima La Nuit said

        Oui.

        Comme la Dame à la Guitare dans le billet d’Ysengrimus, j’ai trouvé les engueulades entre la fille marocaine et son père très vivantes et véridiques. Une fois, il lui dit qu’il veut qu’ils s’engueulent en arabe, et Maryam répond: mais le public il va pas comprendre si on s’engueule pas en français. Et le papa, dans toute son adorable mauvaise foi de papa: mais je suis moins bon en français. Tu risque de gagner l’argument. C’était truculent, comique et authentiquement satirique. Aussi: l’arabe est très bon et la traduction française des répliques en arabe est très juste.

        Un autre moment m’a bien touchée. La maman de l’auteur, elle a le cancer. Ils sont pas capable d’en parler, lui et elle. Ils sont tout seuls parce que ses parents sont divorcés depuis des années. Ils sont comme bloqués, trop inhibés, silencieux. Le monsieur se retrouve dans sa belle famille marocaine élargie. Tout le monde a la langue bien pendue, des vrais maghrébins bavards et jaseurs. Le sujet du cancer est soulevé. Ils en parlent tous avec des anecdotes explicites et sincères. L’un dit que son papa était pourri de l’intérieur par le cancer etc… Cette qualité de fraîcheur explicite et libre de s’exprimer est mise en contraste par l’auteur avec l’incapacité du monsieur de toucher la question avec sa maman. J’ai trouvé une belle qualité autocritique de l’occidental sur ses propres contraintes familiales dans ça. Comme: sa belle famille marocaine lui fait découvrir qu’il a perdu quelque chose du collectif bruyant mais solidaire de la famille.

        Voyez, monsieur Panoramique, je suis pas juste une critique négative.

        [Excellentes observations. Je seconde. — Ysengrimus]

      • PanoPanoramique said

        Je le constate et l’apprecie. Merci.

  2. Caravelle said

    Il est très intéressant d’aller voir une pièce de théâtre en compagnie du groupe socio-culturel qu’elle est sensée dépeindre. C’est là une garantie de critique acérée ysengrimusienne.

    • Amina Amicale said

      Je seconde. il y a aussi ce que ces jeunes femmes éduquées et polies n’auront pas dit au vieux Ysengrimus pour ne pas le vexer. Tout le développement sur le hammam (fantasmé ici par un dramaturge masculin, si je comprends bien) a de bonne chance de ne pas valoir grand choses. Vieux fantasme sur lequel il vaut mieux se renseigner auprès de femmes… Recommandation de lecture au sujet de ce que les femmes orientales, recluses, font entre elles:

      HAREM: CE QUE LES FEMMES RECLUSES FONT ENTRE ELLES

      • Piko said

        Bien vu, Amina Amicale.

        Il y a des peintres européens des dix-neuvième et vingtième siècles qui ont fantasmé la dessus un max. On a aucune idée de ce que ça vaut sociologiquement, ces fantasmes de femmes arabes seules entres elle, au bain… pas grand chose, j’en ai bien peur.

  3. Sam said

    Intéressant! Il faut admettre que malgré tout le mérite d’une telle entreprise, l’exercice de juxtaposer ou confronter socialement culture québécoise, maghrébine et sous-entendus religieux ou athées devant un public sera toujours risqué! Bien que l’on puisse détecter des similitudes aussi bien dans la culture québécoise que maghrébine sur les valeurs familiales, ou sur le fait que toutes les deux soient conscientisées par les nouvelles générations comme des «sous-cultures» pas assez émancipatrices en général… et beaucoup plus chez la jeune gente féminine du Maghreb en tous cas… avec leur désir de mariages ou d’unions mixtes toujours freinées par ces obstacles religieux, conversion du conjoint, restrictions familiales…etc

    Bref, votre billet me renvoie surtout à ces milliers de jeunes maghrébins de l’immigration ici au Québec. non pas ceux qui proviennent de milieux relativement aisés, intellectuels ou universitaires des parents, et dont l’intégration se fait généralement sans heurts ni complexités insurmontables, mais plutôt ceux dont les parents sont communautarisés et parfois «ghétoisés», en tant que nouveau phénomène social au Québec qui n’existait pas il y a vingt ans! Je les rencontre ou observe de temps à autre lorsque je vais dans leurs «quartiers», y faire des courses «ethniques» pour mes olives, et mes petites délicatesses d’orient, ou parfois le coiffeur-barbier… et de par mon passé, ayant connu, vu et largement observé cette immigration communautaire maghrébine en Europe surtout, je ne vous cache pas ma déception et souvent ma colère de voir le même phénomène se reproduire ici au Québec! Ces jeunes là, vous les ressentez, vous les entendez, vous les reconnaissez immédiatement «Québécois» dès qu’ils ouvrent le bec, mais vous constatez aussitôt qu’on leur a aussi infligé ou imposé l’accent, les manies, la mentalité, parfois le voile aux jeunes filles des banlieues parisiennes, belges, hollandaises, etc! Alors qu’ils sont à mille lieux de cette réalité! Pourquoi et comment?! Eh bien, j’y pense souvent, et je ne crois pas que le communautarisme de leurs parents ait été inévitable… je crois plutôt qu’on a cherché intentionnellement à reproduire ce schéma foireux ici au Québec, et lorsque je dis «on a cherché», je veux dire par là, les instances, l’establishment et le «système» au Québec! Sans qu’il y ait le moindre avantage ou justificatif à un tel gâchis social! Et que l’on sait tous condamné d’avance ou condamne d’avance cette jeunesse sur le plan de l’intégration et celui de sa propre émancipation!

    On a fait la même chose avec les Haïtiens, les latinos, certains asiatiques, et avant eux les italiens, les portugais, et les irlandais très tôt au Québec et en Amérique du Nord vous me direz… mais franchement, est-ce que l’immigration est condamnée à se déployer toujours sur le même schéma?! Surtout dans un Québec peu populeux, vaste, immense et censé être ouvert à l’immigration! La question est pertinente en tous cas! Et je n’hésite pas à me poser une autre question : est ce que ce communautarisme, si on devait accuser ses propres protagonistes d’en être les seuls responsables, serait-il une réponse, une réaction surtout à un système qui ne tolère que très peu les étrangers?!

    Bref, bien que l’on ai pas atteint les proportions problématiques du communautarisme européen, il faudrait se demander si on est pas sur la «bonne voie» pour y parvenir… et tout ces débats politiques justement qui ont secoué le Québec ces dernières années sur les immigrants d’origine ou de culture musulmane, ont souvent posé les mauvaises questions il faut dire, et ont fini par créer un véritable fossé entre Québécois bien intentionnés qui posaient les bonnes questions simplement et les communautés ciblées! Et c’est dommage, car ce bilan est peu reluisant pour le Québec! En partie à cause de ces politiciens tordus qui continuent d’exploiter ce terrain pour réaliser des gains minables! Ou comme ce slogan idiot, vide de sens et qui prend la population pour des caves, mêle les pinceaux, baratine les électeurs, continue de vociférer du «nous tenons à ce que l’intégration se fasse par la langue française» face à une immigration maghrébine qui maîtrise le français parfois bien mieux que des Québécois, et dont les diplômes supérieurs et l’expérience professionnelle à l’étranger ne suffisent toujours pas à «s’intégrer dans la réalité»! Comme ce chauffeur de taxi libanais dans la fin cinquantaine me racontait un jour lors d’une course, qu’en plus de sa maîtrise en économie au Liban, conjuguée à deux maîtrises ici au Québec, n’ont jamais pu lui ouvrir la moindre porte le condamnant au métier de chauffeur depuis au moins vingt-cinq ans! Et en fait, combien sont-ils, ou sont-elles à avoir abandonné leurs diplômes, leurs expériences etc… pour devenir justement parents «communautarisés» mais cultivant l’espoir que leurs rejetons échappent au même sort!

    Enfin, je dirais qu’entre «Assimilation» et «Émancipation» il y a lieu de poser de nombreuses questions, et j’ai toujours eu envie de les poser à ces «élites» du Québec! Et par élites du Québec, il faut entendre justement un ramassis de quotients intellectuels très moyens si ce n’est bien en dessous de la moyenne, une clique de «chanceux», de «pistonnés», de «grandes gueules» et autres pur laine «bien nés», et qui souvent ne s’expriment même pas correctement en français, et qui font la pluie et le beau temps depuis trop longtemps! Administrateurs de ceci, directeurs de cela, élus, présidents de chambres et autres clowns qui se la coulent douce! Alors que les Québécois «pur laine» au haut QI justement, ceux et celles qui auraient dû se trouver aux commandes dans ce Québec, sont encore aujourd’hui relégués au rang «d’intellectuels de salon» ou du Net, et sont volontairement mis à l’écart «du gâteau» qu’on continue de se partager en douce, entre «tinamis» et autres mondanités immondes rendu au stade de «people» du Québec! Une image si peu reluisante du Québec, et qu’il ne mérite certainement pas.

    Tous mes vœux de bonheur, de longévité et de réussite à ces jeunes qui ont en tous cas tenté à travers cette petite expérience du théâtre, de nous rapprocher de ces réalités et de continuer de nous poser les bonnes questions!

    • Tuquon Bleu said

      L’intégration des immigrants, ça se fait toujours plus ou moins selon le même pattern. Il y a des générations sacrifiées sur les premiers milles, mais restons calme. Y a quand même pas mort d’homme. Ça va finir par se tasser…

      • Sam said

        @ Tuquon Bleu

        Oh que si qu’il y a eu mort d’hommes et de femmes justement! Le tombeau social est pire que la mort paisible et le passage en douce vers l’autre monde! C’est quasiment une mort douloureuse et une longue agonie, et elle ne concerne pas que les maghrébins, mais les autres communautés tout aussi chrétiennes ou pas…! Et après on s’étonne pourquoi ils votent libéral, sans grandes conviction, tout en restant calmes!

  4. Fatima La Nuit said

    Sur la compréhension du fond minstrel show de ce spectacle, il faut développer un point sur lequel Ysengrimus est resté discret (évidemment sans être dupe), c’est que la directrice artistique du Théâtre du Rideau Vert elle considère les femmes voilées comme des folles.

    Çà, ça a certainement eu une certaine incidence sur le ton et le message des spectacles qu’elle laisse passer dans son théâtre…

  5. Fridolin said

    Voici toujours une de leurs promo (dans un autre théâtre, la distribution est différente). Que conclure?

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