Le Carnet d'Ysengrimus

Ysengrimus le loup grogne sur le monde. Il faut refaire la vie et un jour viendra…

  • Paul Laurendeau

  • Intendance

Lénine (1870-1924), chef de la révolution prolétarienne en Russie

Posted by Ysengrimus sur 21 janvier 2014

Lénine à la tribune

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Il y a quatre-vingt dix ans pile-poil mourrait Vladimir Illich Oulianov (Lénine). J’admire le penseur matérialiste, vif et direct, mais aussi, immensément, la figure historique de l’homme politique. Les raisons de cette admiration ont été magnifiquement formulées, dans un court texte coup de poing, écrit en 1918, par Anatoli Lounatcharski (1875-1933) qui fut un des proches collaborateurs de Lénine, dans les premières années de la Révolution Bolcheviste. Cela reste le commentaire commémoratif idéal pour bien continuer de faire claquer l’indéfectible drapeau rouge (et, corolairement, de bien faire chier le bourgeois)…

CHEF DE LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE

Les historiens idéalistes, tout comme les philistins, inclinaient et inclinent à penser que ce sont les grandes personnalités qui font l’histoire. Et tout d’abord les personnalités investies du pouvoir: les rois et les ministres. Et si, au cours du développement de leur pensée, ils se trouvent en présence de personnalités marquantes, de révolutionnaires parvenus au sommet du pouvoir, ils attribuent la révolution elle-même, pour une grande part, à l’énergie, à l’astuce et à l’art des chefs.

Pour l’histoire marxiste, les événements historiques sont régis par d’importants processus sociaux indépendants de toute volonté, en dernier ressort par les péripéties de la lutte des classes dont la force relative et les aspirations sont déterminées par leur rôle dans la production sociale à chaque moment donné.

D’aucuns en déduisent que le marxisme n’attribue aucun rôle dans l’histoire aux grands hommes. Que tout simplement il ne reconnaît pas les grands hommes. Cependant ne serait-il pas étrange d’attribuer au marxisme de ne pas reconnaître le rôle des grands hommes, le marxisme qui justement tire son appellation du nom d’un grand homme?

La science marxiste et, plus encore, la pratique marxiste accordent une grande importance à la personnalité. C’est avec une attention soutenue que le Comité central de notre Parti, avant de sanctionner une désignation à un poste tant soit peu responsable, examine la personne proposée du point de vue de ses traits de caractère et de ses capacités d’organisation.

Les marxistes ne sont pas des partisans du spontané. Sachant qu’on ne peut pas faire une révolution, que celle-ci éclate, nous comprenons parfaitement que la révolution peut être inorganisée, chaotique, mais que, d’autre part, dans une grande mesure, elle peut se dérouler régulièrement, éclairée par la conscience sinon de tous ses participants au moins de son avant-garde organisée. La puissance du prolétariat, classe révolutionnaire, tiens justement au fait que, à la différence de la paysannerie, il se laisse mieux organiser et qu’on trouve plus facilement dans son sein des organisateurs.

Le prolétariat est la classe qui organise; il a dû conquérir le pays et maintenant il doit l’ordonner. Il ne peut, certes, accomplir son travail sans un certain état-major central où se réunissent les informations venues de tous côtés et d’où partent dans tous les sens des directives concertées, où s’accumule l’expérience la plus précise, où se cristallise le plan à appliquer. Et encore, cet état-major, nécessairement à plusieurs têtes, pour procéder de façon harmonieuse, doit posséder un cerveau et une volonté unificateurs privés de toutes autorité juridique; cet état-major ne se rapproche donc en rien d’un monarque ou d’un dictateur, mais détient son autorité grâce à sa riche expérience, à son caractère ferme et à sa perspicacité.

Les révolutions populaires rejettent à la surface de larges couches de la population jusque-là privées de pouvoir. On conçoit que parmi ces hommes nouveaux, se trouvent, par voie de sélection, des personnalités hautement douées.

Ajoutons que le mouvement révolutionnaire, tant qu’il est encore dans la clandestinité, est dirigé par des personnes d’un courage supérieur et pratiquement à toute épreuve, que ces personnes sortent d’une dure école de conspiration et de lutte farouche; vous saurez alors pourquoi les grandes révolutions ne peuvent ne pas avoir des chefs de grande valeur.

Le monde ne connaît aucune révolution plus vaste que la révolution sociale en Russie, aucune révolution qui ait été préparée au cours d’une lutte si longue. Aussi pouvait-on prévoir qu’à la tête de cette révolution se trouveraient des personnalités d’un grand talent politique et d’une fermeté de caractère exceptionnelle.

Ce n’est pas par hasard qu’un grand homme se trouve à la tête de notre Parti. Le talent et la volonté inébranlables de cet homme, Lénine,  sont l’expression de l’âme pleine et de l’envergure de notre révolution aussi que des dons exceptionnels et particuliers de son principal moteur: la classe ouvrière. Il doit en être ainsi.

A. LOUNATCHARSKI

Anatoli Lounatcharski (1875-1933), académicien, éminente personnalité de la culture soviétique. Il adhéra à l’organisation social-démocrate à l’âge de dix-sept ans, collaborait sous la direction de Lénine aux journaux bolchéviques Vpériod et Prolétari. Après la Révolution d’Octobre, il exerça, au cours de longues années, les fonctions de commissaire du peuple à l’Instruction de la R.S.F.S.R. Lounatcharski était un orateur et un publiciste de marque, un historien de la littérature russe et ouest-européenne. On lui doit des œuvres dramatiques et de brillants ouvrages critiques sur la littérature soviétique.

Tiré de Récits sur Lénine, 1968, Éditions du Progrès, Moscou, pp 3-7.

Le LÉNINE d’Andy Warhol

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Paru aussi (en version remaniée) dans Les 7 du Québec

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19 Réponses vers “Lénine (1870-1924), chef de la révolution prolétarienne en Russie”

  1. Catoito said

    Très bon vieux texte soviétique, solide, percutant et original. Tu viens d’en faire cadeau à l’internet, de celui-là.

    [Je le pense, oui. Il est effectivement tiré d’un vieux livre… – Ysengrimus]

  2. Fridolin said

    Tous les grands hommes et les grandes femmes sont déterminés par l’action des forces historiques objectives.

    [Voilà. Les petits et les petites aussi du reste. Si le premier ministre du Canada est toujours un plombier de peu d’envergure et le président des USA souvent un grand batteur d’estrades musculeux et bavard, ce sont les forces objectives qui jouent… – Ysengrimus]

    • PanoPanoramique said

      Même les artistes?

      [Surtout les artistes. Que seraient Mozart sans Vienne, les Beatles sans Liverpool et Louis Armstrong sans la Nouvelle Orléans? – Ysengrimus]

  3. Denis LeHire said

    Et si je te demande si Lénine s’est déjà trompé, tu me réponds quoi?

    [Que oui. Que sa principale erreur de fond fut de croire qu’il dirigeait une révolution des travailleurs contre le capitalisme quand ce qu’il fit fut d’unifier les ouvriers, les paysans et les soldats pour abattre la féodalité (et, de fait, faciliter la transition vers le capitalisme), en Russie et dans les vastes zones limitrophes d’Europe Centrale. Il prenait sa révolution pour un mouvement d’avant-garde alors qu’il s’agissait d’un immense rattrapage retardataire vers un régime euro-bourgeois. Ça, nous, on le sait parce qu’on vit quatre-vingt -dix ans après sa mort. Mais il a erré comme théoricien, tâtonné comme homme d’action. Ceci dit, le fait reste que c’était un progressiste, un moderniste et que c’était pas le premier venu. Il suffit de le lire pour s’en aviser… – Ysengrimus]

  4. Sophie Sulphure said

    Sur cette bande archive (entre 0:01 et 0:38) , on le voit bouger, parler, sourire. C’est pas un très bel homme mais on sent comme une force farouche.

    • Sissi Cigale said

      On dirait qu’il a une face de diable. C’est qui le monsieur avec qui il parle?

      [Cela s’est dit souvent, à l’époque (qu’il avait une face de diable). Le monsieur, c’est Vladimir Bontch-Brouévitch, directeur des services administratifs du Conseil des Commissaires du peuple. – Ysengrimus]

    • Égérie said

      Les photos de lui en 4:14 et 5:55 sont assez craquantes. Il a aussi beaucoup d’allure dans les courts fragments de la maturité (7:43-7:45 ; 8:02-8:10 ; 9:38-9:40). Il a le regard bien vif.

      Mais, les filles, ne ratez surtout pas la photo de Mister Machado Staline en 7:20. avec le chapeau à rebords. Ouf, quel homme…

      • Gudule said

        Bien épluché, Égérie. C’est vrai qu’ils sont mimi. Mais je préfère encore Lénine, il semble plus abordable, liant et avenant, moins austère et froid que l’Macho au Chapeau…

    • Vanessa Jodoin said

      Il semble que Lénine ait mené une vie monogame avec cette dame. Et hélas, pas d’enfants.

      • Gudule said

        Elle a admiré la clarté pédagogique d’un de ses articles d’économie AVANT de le rencontrer en personne. Mon dieu, que c’est romantique…

      • Le Gaïagénaire said

        @ Vanessa Jodoin,
        Ne soyez pas désolée, Kroupskaïa a été une « maman » créant un utérus social pour tout le peuple russe par sa mise en place d’un système d’éducation universel. Ça c’est thétal et révolutionnaire.

        Je soupçonne qu’elle était plus réaliste et plus visionnaire que son aberré mari. Je ne serais pas surpris qu’elle se soit servi de lui, ce « père » substitut, pour sa mission personnelle.

      • Le Gaïagénaire said

        Explication complémentaire:
        Comportement « aberré » (ne pas confondre avec abhorré):

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Dian%C3%A9tique#Comportement_.C2.AB_aberr.C3.A9_.C2.BB

        D’après Hubbard, l’engramme activé induit un type de comportement répétitif, qui peut aller à l’encontre des intérêts objectifs de l’individu, et à la longue lui gâcher la vie. Avec l’accumulation des réactivations, le « mental analytique » devient progressivement paralysé, et la mémoire de plus en plus inaccessible. C’est ce que Ron Hubbard appelle un « comportement aberré ».

        C’est le pendant d’une « compulsion de répétition » ici, dans le cas de « Lénine », de l’exercice du pouvoir.

        Souvent on parle d’un « power trip » de flic, de prof. ou de petit boss de bécosse.

        Sa femme l’aimait surement. Il était certainement abhorré par certains, mais moi je parle de sa relation avec sa « pédagogue instruite d’épouse », pour l’époque et jusqu’à récemment.

      • Sismondi said

        Je vois moins de propension répétitive dans l’exercice du pouvoir chez Lénine que de fixation hyper-psychologisante chez vous. Vous devriez relire lentement le texte de l’intellectuel soviétique présenté ici… Je sens qu’en fait, c’est à vous qu’il s’adresse.

      • Le Gaïagénaire said

        En répnse à : Sismondi a dit

        22 janvier 2014 à 7:55

        Voir cette partie de mon commentaire de 21 janvier 2014 à 11:19

        Terreur et crimes de masse
        (L’utilisation de la terreur, de la violence et des mesures dictatoriales pour assurer le triomphe de la révolution, tient une place primordiale dans la pensée de Lénine.)

        (La terreur est « l’instrument d’une politique d’hygiène sociale visant à éliminer de la nouvelle société en construction des groupes définis comme « ennemis » ; sont ainsi voués à la mort la « bourgeoisie », les propriétaires fonciers et leskoulaks, vus comme des « paysans exploiteurs ».

        (Ceux-ci sont considérés dans le vocable léninien comme des « insectes nuisibles », des « poux », des « vermines », des « microbes », dont il faut « épurer », « nettoyer », « purger » la société russe.)

        Dictature et totalitarisme
        (Dès les premiers temps du régime soviétique, les méthodes dictatoriales employées par Lénine)

        (la vision léniniste de la dictature du prolétariat, qui n’est en fait à ses yeux que la « dictature exercée par un parti centralisé, où toute l’autorité remonte d’étage en étage et finit par se concentrer entre les mains d’un comité patent ou occulte »),

        (la philosophe Hannah Arendt )

        (sa réflexion l’amène ensuite à considérer que Lénine, en commettant l’erreur fondamentale de préférer, pour faire triompher la révolution, l’outil de la dictature à celui de la démocratie,)

        (Leonard Schapiro, qui considèrent que le totalitarisme soviétique commence dès l’époque de Lénine.)

        (Dominique Colas, pour sa part, considère que Lénine est, en tant qu’« inventeur de la dictature du parti unique », le « prototype des tyrans modernes » ; à ses yeux, si les idées contenues dans Que faire ? ne saurait être considérées comme la cause unique de l’évolution de la révolution russe, le « programme démiurgique » de Lénine et la logique léniniste n’en tiennent pas moins un rôle important dans l’histoire de l’URSS, ce qui permet de se demander si le parti tel que le concevait Lénine n’est pas la « matrice du totalitarisme ».)

        (Nicolas Werth juge, dans un article de l’Encyclopædia Universalis, que c’est bien Lénine qui est à l’origine de la nature totalitaire du communisme moderne. Stéphane Courtois juge également fondamental le rôle du léninisme dans le développement du totalitarisme et le philosophe et historien Tzvetan Todorov qualifie Lénine de « fondateur du premier État totalitaire ». De même, le magazine américain Time présente Lénine comme « l’initiateur de la tragédie de notre ère, la montée en puissance des États totalitaires.)
        ———————————————

        Il m’apparaît évident que les enfants Oulianov ont vécu sous la terreur de leur « pédagogue » de père et de leur luthérienne de mère.

        L’Éducation est la guerre taboue :

        http://historyunfolding.blogspot.ca/2013/07/on-hannah-arendt.html

        « …The question of how so many Germans played, in one way or another, Eichmann’s role,. was much better elucidated by another German Jewish woman, the psychoanalyst Alice Miller, about twenty years after Arendt’s book,…  »

        Quand la société consacrera-t-elle ses énergies à agir sur les causes plutôt que sur les effets ?
        Le Gaïagénaire

        J’ajoute que Krupskaïa avait compris ce bout là. Mais les intellectuels de ce temps, et d’aujourd’hui, aiment mieux parler de propension, c.à.d. blâmer l’enfant et donc de punir l’enfant devenu adulte, que de compulsion de répétition ou d’engramme, ce qui mettrait le projecteur sur les bourreaux d’enfants, dont les « intellectuels ».

      • Le Gaïagénaire said

        Je désire clarifier ma pensé, pour certains « intellectuels » :

        C’est Mao qui dit ceci:
        « Dans la société de classes, chaque homme occupe une position de classe déterminée et il n’existe aucune pensée qui ne porte une empreinte de classe. »

        Hors, comme empreinte de classe, je souligne la DIVINE contribution de toutes les religions, Dalaï Lama inclus, au soutien des bourreaux d’enfants par le dogme de la piété filiale et le 4ième commandement chrétien et luthérien: le mal est dans l’enfant qu’il faut battre, même fouetter « pour son bien » et cela inclus les raffinements psychologiques et médicamenteux.

        Ainsi, dans mon premier texte plus haut, Lénine n’était pas « honnête et modeste » parce qu’il niait les engrammes de son enfance. Il niait avoir un inconscient. Son vice caché.

        Ils sont légions les aberrés. Je connais un juge de la Cour d’appel fédérale en matière de cour martiale issus d’un père policier. Les propensions font son affaire. Il peut exercer sa compulsion en toute sérénité.

  5. Le Gaïagénaire said

    Mon cher Ysengrimus,

    Anatoli Lounatcharski (1875-1933), a écrit:

    « La science marxiste et, plus encore, la pratique marxiste accordent une grande importance à la personnalité. C’est avec une attention soutenue que le Comité central de notre Parti, avant de sanctionner une désignation à un poste tant soit peu responsable, examine la personne proposée du point de vue de ses traits de caractère et de ses capacités d’organisation. »(…)

    « Ce n’est pas par hasard qu’un grand homme se trouve à la tête de notre Parti. Le talent et la volonté inébranlables de cet homme, Lénine, sont l’expression de l’âme pleine et de l’envergure de notre révolution aussi que des dons exceptionnels et particuliers de son principal moteur: la classe ouvrière. Il doit en être ainsi. »

    Les Allemands, généralement, idéalisaient aussi Hitler.

    Les catholiques, généralement, idéalisent leur pape.

    Les enfants, généralement, idéalisent leur père ou un substitut paternel.

    C’est un rendez-vous auquel j’avais convenu de venir. Je maintiens mon commentaire précédent. Mais je ne reproduis que les parties cruciales.

    https://ysengrimus.wordpress.com/2013/12/26/il-y-a-cent-vingt-ans-naissait-mao-zedong/?relatedposts_exclude=8563

    (Mais pas affectivement favorisé, ajout par Le G.)

    (Maria, sœur de Lénine, était convaincue que la famille de leur père avait du sang tatar,)

    (Alexandre Blank, père de Maria, d’accéder aussi bien à la faculté de médecine qu’à la haute administration. Médecin de la police,)

    (Alexandre avait épousé une femme d’origine allemande et suédoise, de confession luthérienne.)

    (il obtient son premier poste d’enseignant à Penza.) C’est là qu’il rencontre Maria Alexandrovna Blank, qu’il épouse en août 1863.

    (Très impliqué dans le développement de l’éducation dans l’Empire russe, Ilia devient inspecteur des écoles.)

    (Vladimir, qui naît lui-même en 1870.)

    (Maria Oulianova s’occupe du foyer et des enfants, tandis que son époux poursuit une remarquable carrière dans l’enseignement : en juillet 1874, Ilia Oulianov est promu directeur de l’enseignement populaire pour la province de Simbirsk, ce qui lui vaut d’être anobli par le tsar Alexandre II et d’accéder au titre de conseiller d’État.)

    (Vladimir – dit « Volodia » – Oulianov est un élève brillant. Il suit une scolarité classique et étudie le français, l’allemand, le russe, le latin et le grec ancien. Au lycée, il a comme proviseur Feodor Kerenski, père de son futur adversaire politique Aleksandr Kerenski.)

    (Vladimir, alors âgé de seize ans, doit assumer des responsabilités d’« homme de la famille ». L’adolescent est éprouvé par la mort de son père : son caractère s’assombrit et ses relations avec sa mère s’en ressentent.)

    (Fin 1886, Alexandre s’engage de manière plus active avec ses compagnons, qui envisagent d’assassiner le tsar Alexandre III.)

    (Sa mère plaide en vain la clémence ; Alexandre est pendu le 11 mai. La famille Oulianov, jusqu’ici respectée, souffre désormais d’un véritable ostracisme social.)

    (Vladimir est ébranlé par la mort de son frère, mais n’en parle guère par la suite dans ses écrits ; il aurait déclaré en 1895 à un camarade qu’Alexandre lui avait « tracé le chemin.»)

    (mais son lien de parenté avec Alexandre Oulianov lui vaut d’être d’emblée considéré comme suspect par la police. Au début du mois de décembre 1887, il est arrêté avec une trentaine d’autres étudiants, considérés comme des « meneurs ». La plupart sont réintégrés peu après à l’université, mais pas Vladimir Oulianov : du fait de son nom de famille, et bien qu’ayant été peu actif dans les chahuts et manifestations des étudiants, il est exclu de l’université.)

    Terreur et crimes de masse
    (L’utilisation de la terreur, de la violence et des mesures dictatoriales pour assurer le triomphe de la révolution, tient une place primordiale dans la pensée de Lénine.)

    (La terreur est « l’instrument d’une politique d’hygiène sociale visant à éliminer de la nouvelle société en construction des groupes définis comme « ennemis » ; sont ainsi voués à la mort la « bourgeoisie », les propriétaires fonciers et leskoulaks, vus comme des « paysans exploiteurs ».

    (Ceux-ci sont considérés dans le vocable léninien comme des « insectes nuisibles », des « poux », des « vermines », des « microbes197 », dont il faut « épurer », « nettoyer », « purger » la société russe.)

    Dictature et totalitarisme
    (Dès les premiers temps du régime soviétique, les méthodes dictatoriales employées par Lénine)

    (la vision léniniste de la dictature du prolétariat, qui n’est en fait à ses yeux que la « dictature exercée par un parti centralisé, où toute l’autorité remonte d’étage en étage et finit par se concentrer entre les mains d’un comité patent ou occulte »),

    (la philosophe Hannah Arendt )

    (sa réflexion l’amène ensuite à considérer que Lénine, en commettant l’erreur fondamentale de préférer, pour faire triompher la révolution, l’outil de la dictature à celui de la démocratie,)

    (Leonard Schapiro, qui considèrent que le totalitarisme soviétique commence dès l’époque de Lénine.)

    (Dominique Colas, pour sa part, considère que Lénine est, en tant qu’« inventeur de la dictature du parti unique », le « prototype des tyrans modernes » ; à ses yeux, si les idées contenues dans Que faire ? ne saurait être considérées comme la cause unique de l’évolution de la révolution russe, le « programme démiurgique » de Lénine et la logique léniniste n’en tiennent pas moins un rôle important dans l’histoire de l’URSS, ce qui permet de se demander si le parti tel que le concevait Lénine n’est pas la « matrice du totalitarisme ».)

    (Nicolas Werth juge, dans un article de l’Encyclopædia Universalis, que c’est bien Lénine qui est à l’origine de la nature totalitaire du communisme moderne. Stéphane Courtois juge également fondamental le rôle du léninisme dans le développement du totalitarisme et le philosophe et historien Tzvetan Todorov qualifie Lénine de « fondateur du premier État totalitaire ». De même, le magazine américain Time présente Lénine comme « l’initiateur de la tragédie de notre ère, la montée en puissance des États totalitaires.)
    ———————————————

    Il m’apparaît évident que les enfants Oulianov ont vécu sous la terreur de leur « pédagogue » de père et de leur luthérienne de mère.

    L’Éducation est la guerre taboue :

    http://historyunfolding.blogspot.ca/2013/07/on-hannah-arendt.html

    « …The question of how so many Germans played, in one way or another, Eichmann’s role,. was much better elucidated by another German Jewish woman, the psychoanalyst Alice Miller, about twenty years after Arendt’s book,…  »

    Quand la société consacrera-t-elle ses énergies à agir sur les causes plutôt que sur les effets ?
    Le Gaïagénaire

    Réponse

    Le Gaïagénaire a dit

    1 janvier 2014 à 10:16
    Ce qui m’a frappé dans votre texte c’est la phrase suivante :

    « Les connaissances, c’est la science, et la science ne saurait admettre la moindre hypocrisie, la moindre présomption; ce qu’elle exige, c’est assurément le contraire: l’honnêteté et la modestie. »

    Il se peut que je me trompe, mais il me semble que l’activité de production n’inclue pas la production de la matière primordiale : LES HUMAINS. J’irai jusqu’à dire qu’elle n’inclue pas la production des FEMMES. Il n’y est question que des hommes.

    Hors, par la pratique depuis Mao, il est évident que les résultats ne sont pas atteints. Partout dans toutes les classes et c’est à cause de cette autre petite phrase:

    « Dans la société de classes, chaque homme occupe une position de classe déterminée et il n’existe aucune pensée qui ne porte une empreinte de classe. »

    J’ajoute que même dans les sociétés sans classe le facteur limitant c’est l’inconscient humain.

    Ainsi, dans mon premier texte plus haut, Lénine n’était pas « honnête et modeste » parce qu’il niait les engrammes de son enfance. Il niait avoir un inconscient.Son vice caché.

    Le matérialisme dialectique devrait évoluer pour inclure et se prémunir contre les personnalités grandioses, névrosées, et même sociopathes/psychopathes afin de respecter: l’honnêteté et la modestie.

    [Souvenez-vous de venir nous reparler de cela le 21 janvier. – Ysengrimus]

    Réponse

    Le Gaïagénaire a dit

    2 janvier 2014 à 1:53
    Ce sera le quatre vingt dixième anniversaire de la mort de Oulianov dit Lénine, déjà les « pseudos ».

    Il y a bien d’autres tyrans bien vivants et « génocidants » actuellement.

    [Tout de suite les grands chevaux… – Ysengrimus]

    Le Gaïagénaire a dit

    2 janvier 2014 à 6:24
    Ysengrimus,
    Pourquoi cette philosophie vous a-t-elle tant attirée à un si jeune âge ?

    [Sa puissance conceptuelle me paraissait déjà bien plus adéquate que les bobards bourgeois qu’on nous assénait dans le temps en histoire, sociologie, ethnologie et métaphysique/logique. Mon opinion s’est bonifiée, complexifiée mais n’a pas quitté l’angle dialectique et matérialiste de saisie du réel que m’ouvrit à dix-neuf ans Mao. – Ysengrimus]

    Le Gaïagénaire a dit

    2 janvier 2014 à 10:05
    Du haut de mes grands chevaux, vous êtes mon Mao dialectique.

    [La question cruciale demeure: la dialectique peut-elle casser des briques?]

    Le Gaïagénaire a dit

    3 janvier 2014 à 10:49
    Ysengrimus,
    Selon Vernadsky, le scientifique contemporain de ces hommes, la dialectique dans la nature, en pratique, casse tous les éléments en les recombinant. Ce matin, ici, il fait -35C et ça casse les clous et les briques. Il y a trois niveaux dialectiques: abiotique, biotique et noétique.

    Mais je suspecte que votre question appelle à autre chose, comme les idées peuvent-elles casser des briques. Celles de la pensée, oui. Comme les tabous, ces « bobards bourgeois ».

    Mais la dialectique peut aussi construire une base irréductible d’honnêteté et de modestie comme vos premières dix neuf années le prouvent. Le talent n’a pas attendu le nombre des années.

    D’accord ?

    Le Gaïagénaire a dit

    6 janvier 2014 à 1:09
    La « City » et son « modus operandi » :

    Napoléon, Hitler, Oulianov, Mao, Bush, Etc. Etc.

    http://www.les7duquebec.com/non-classe/le-mouvement-juif-neo-conservateur-du-trotskisme-au-bellicisme-sioniste-2/

    Bonne Année.

    [Je ne seconde pas. Ysengrimus]

    Le Gaïagénaire a dit

    11 janvier 2014 à 8:55
    Propos sur le « monstre », complémentaires à ce texte puisqu’il s’agit de marxisme, de matérialisme dialectique, d’une même idéologie:

    http://www.les7duquebec.com/trouvailles/dialogue-avec-karl-marx/

    Le 10 janvier 2014 à 11 h 26 min, J-F Belliard a dit :
    @Laurendeau,
    Après réflexions, choses qui m’ont frappées de ce texte remarquable d’enthousiasme.

    Le père bourgeois de Marx et sa famille sont devenus des protestants luthériens.

    Laurendeau (Paraphrasant Sinclair) a écrit : » C’est ici que jaillit ce dont je suis à la fois le plus fier et le plus marri. J’ai introduit la dialectique hégélienne dans le matérialisme historique. La dialectique ne fait pas de pardon dans l’étude et la compréhension de l’histoire. Elle rejette le durable, l’éternel, le stable, le constant, le cyclique, l’identique, au profit du contradictoire, de l’irréversible, de la crise, de l’altération novatrice et sans retour. Il n’y a pas à transiger avec ce type de doctrine. (…) Pensez-y! J’ai avancé que la révolution prolétarienne allait se déployer comme le fit la révolution bourgeoise. Les révolutions bourgeoises, celle de 1789, certes, mais aussi, et plus précisément, mon rêve de jeunesse, devenu partiellement réalité en 1848, furent le modèle identitaire que j’employai, comme fatalement, pour me représenter les révolutions à venir. En perpétuant un tel modèle identitaire, c’est bien cette vieille pourriture de constance métaphysique que je maintenais, coagulée au coeur de la dialectique. Plus de crise, plus de nouveauté radicale, mais une toute subreptice modélisation, un carcan, un patron. Et pas le moindre! Rien de moins que la bourgeoisie montrant au prolétariat comment faire une révolution! C’est justement ce carcan, ce patron, ce modèle que Lénine a brisé. (…) Qu’a-t-il tant fait? Il a simplement laissé tomber, comme illusion inutile, l’idée «marxiste» voulant que la bourgeoisie devait faire la révolution d’abord et que le prolétariat ne devait s’avancer qu’ensuite. »

    Je spécifie ici que Oulianov « Lénine » était un bourgeois très aberré.

    Laurendeau (paraphrasant Sinclair) a écrit : »Ma quête révolutionnaire, Sinclair, m’a amené à me ruiner la santé et à détruire le peu de vie professionnelle décente que j’aurais pu avoir comme bourgeois, ou même comme travailleur. Je ne regrette rien, pour moi-même. Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter. Sauf que, comme ce fin renard d’Engels, je pense bien que je resterais célibataire. »

    Ceci cheminement m’amène à vos quatre questions avec aucun choix de réponse car il manque la troisième alternative.

    Le père de Marx ainsi que Karl Marx, pour ne pas regarder leur histoire, leur ontogenèse, fuient dans une sorte de « religion », l’histoire du monde, ses révolutions ses supposées lois, le matérialisme dialectique, du jello, du mou, du flou, du bourgeois à l’état pur. Ce n’est pas un blâme. C’est le résultat de ce qui suit: le vrai carcan.

    La troisième alternative à vos quatre questions est que c’est l’humain qui doit changer, c’est l’unité de base de la société. Hors, en perpétuant l’esclavagisme, c.à.d. faire naître sans leur consentement des enfants non désirés que la société « conditionnera » c’est de la folie, car en répétant les mêmes choses on s’attend à un résultat différent.

    Les Marx, Engels, Mao maîtrisent la langue. Ils nous hypnotisent par la qualité de leur écrits et/ou discours, mais ce sont leurs besoins narcissiques insatisfaits en enfance qui les motivent et les nôtres vibrent en harmonie. Des aveugles qui suivent un borgne.

    En toute déférence.

    Le 21 janvier 2014.
    J-F Belliard

  6. Sébastien Bissac said

    La révolutions casse la croute parasite qui flotte sur le dessus et fait lever des hommes nouveaux et des femmes nouvelles du fond du peuple. Bien vu. Je suis totalement d’accord avec Lounatcharski.

    Mais ces hommes et ces femmes nouveaux, ils s’assoient dans le vieux poste de commande ou ils reconstruisent en profondeur la maison?

    [Un peu des deux, inévitablement… Pas simple tout ça… – Ysengrimus]

  7. Caracalla said

    Dans dix ans ça va donc faire cent ans que Lénine EST MORT. Le coup de vieux communiste. On rajeunit pas, ma foi…

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