Le Carnet d'Ysengrimus

Ysengrimus le loup grogne sur le monde. Il faut refaire la vie et un jour viendra…

  • Paul Laurendeau

  • Intendance

Une fois pour toutes, je ne suis ni FÉDÉRALISTE ni NATIONALISTE. Je suis INTERNATIONALISTE…

Posted by Ysengrimus sur 24 juin 2011

Caricature de Serge Chapleau (1995). Le Canada et le Québec sont assez souvent représentés comme un couple passablement mal assorti, où le premier s’incarne en l’époux et le second, en l’épouse…

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«Le seul fait d’une oppression nationale n’impose nullement à la démocratie de prendre parti pour la nationalité opprimée; un tel devoir n’intervient que lorsque les activités politiques de cette nationalité revêtent un caractère révolutionnaire et servent ainsi les intérêts particuliers de la démocratie; sinon le «soi-disant» mouvement national ne saurait avoir droit au soutien.»

Friedrich Engels, glosé par Rosdolsky, cité par Georges Haupt, dans Georges Haupt et alii (1974),  Les marxistes et la question nationale – 1848-1914, Éditions l’Étincelle, p. 15, note 6.  

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Les deux noms de mes pays ont pour principale étymologie (fantaisiste, insistons bien là-dessus) un cri exclamatif. D’une part, les espagnols seraient arrivés les premiers dans la vallée du Saint Laurent. Face au rideau impénétrable de forêt, ils auraient crié, à plusieurs reprises: AKA NADA! (tour sensé signifier: «ici, il n’y a rien!»). Les aborigènes, alors restés cachés, prenant ce cri de dépit pour une salutation des hommes au grand navire, l’auraient re-servi aux français qui eux, l’auraient pris pour le nom du bled: CANADA. D’autre part, BEC, en bas-breton, c’est sensé signifier «promontoire» et cela apparaît suffixé dans divers toponymes en Bretagne. Voyant le promontoire du Cap Diamant (de la future ville de Québec) émerger majestueusement sur le fleuve, un matelot bretonnant se serait exclamé QUÉ BEC! Et le nom aurait collé. Tout cela est bien farfelu. Canada voudrait en fait dire, si tant est, «village de huttes» dans un dialecte aborigène mal déterminé de l’est des Amériques. L’étymologie de Québec reste obscure. On sait par contre que c’est l’occupant anglais qui généralisa le nom de la ville à tout le territoire dans le tour colonial Province of Quebec. Enfin, par ces deux anecdotes étymologiques le ton est donné, quant il s’agit de mes deux pays, pas de doute là-dessus, ça débloque dur. Dans mon petit roman L’ASSIMILANDE qui vient d’être réédité en format électronique chez ELP, je mets la science-fiction la plus grandiose au service des enjeux sociopolitiques les plus raplaplas fondant justement la susdite débloquade. Un petit appareil auditif qui permet d’apprendre de façon ultra rapide la langue vivante de son interlocuteur vient d’être conçu par le laboratoire auquel est rattachée la professeure Odile Cartier. Son nom: le glottophore. S’ouvrant profondément à la culture linguistique de l’autre, la personne qui porte cet appareil devient alors l’assimilande. Avant la mise en marché de cette découverte, révolutionnaire pour un pays comme le Canada, confronté, dans la permanence de son existence, à deux langues officielles, la professeure Cartier décide de tester, sur une de ses brillantes étudiantes de doctorat anglophone, mademoiselle Kimberley Parker, l’impact psycholinguistique et ethnolinguistique du glottophore et ce, dans un mouvement accéléré d’assimilation vers la langue française (pour changer!). Alors que tout se passe plutôt bien et que Kimberley Parker prépare son intervention sur la question au Congrès des Sociétés du Haut Savoir de Montréal, dans le but avoué de faire le point sur son statut expérimental d’assimilande, le glottophore se met à produire toutes sortes d’effets secondaires imprévus, inquiétants, étranges, intriguants, angoissants, terribles (et, selon certain(e)s, fort verbalistes)… Et l’exercice, en apothéose, se termine sur une dérisoire algarade entre un fédéraliste canadien et un nationaliste québécois jaillis de nulle part, empoigne en ritournelle, prévisible jusqu’au trognon, et qui gâte joyeusement le banquet, sous la forme, toute en couacs régionalistes et bizarreries locales, du plus ardent des souques à la corde d’amour-haine…

L’urgence lancinante de renvoyer ces deux options politiciennes du siècle dernier dos à dos est de plus en plus palpable dans l’horizon politique régional, continental et mondial de notre temps. Le fédéralisme canadien est une doctrine rampante de suppôts veules. Parfaitement méprisable, ce programme, plus vénalement administratif et/ou bassement plombier que réellement politique ou sociétal, sert de front ET l’occupant objectif, historique, monolingue et, disons, ethnocentriste (pour ne pas dire viscéralement ethnocidaire), ET la bourgeoisie compradore canadienne. La douloureuse compréhension du fédéralisme canadien finit par permettre de constater qu’il y a un phénomène sociopolitique très troublant qui détermine en profondeur la nationalité canadienne. Le Canada est un des rares pays au monde qui met en réalisation l’aphorisme suivant, bizarre et tordu au possible: plus je suis réactionnaire, MOINS je suis nationaliste. Pas banal, ça, vous me direz. Les réactionnaires canadiens ne sont effectivement pas des nationalistes-canadiens (deux termes parfaitement incongrus, dans notre horizon politique). Ils sont, tout au contraire, de virulents américanocrates, des promoteurs d’un Canada parfaitement translucide (et internationalement inopérant) dans sa soumission servile à la toute-puissance US. Les Conservateurs (au sens politicien du terme) canadiens sont donc MOINS nationalistes-canadiens (je le redis: deux termes parfaitement incongrus, dans notre horizon politique) que les Libéraux (aussi au sens politicien du terme) canadiens. Vous avez bien lu. Une promotion réac de la nationalité canadienne est donc fondamentalement un stop-and-go à vélo, parfaitement nunuche et insignifiant, qui finit par se formuler comme une affaire de boy-scouts régionalistes très peu soucieux de rayonnement international, et ostensiblement obséquieux envers nos voisins du sud, justement ceux qui requièrent de nous qu’on pollue des surfaces de territoires nordiques immenses pour leur fournir, tranquillement et sans trompettes, du bon carburant fossile, bon marché, accessible et bien opinément non-arabe…

Des fédéralistes canadiens (on les surnomme les FÉDÉRASTES) – La promotion de la nationalité canadienne est fondamentalement une affaire de boy-scouts régionalistes ostensiblement obséquieux…

Ostentatoirement anti-national-pro-US-comporadore ou «nationalistes canadiens bon teint», les émanations politiques-politiciennes de l’occupant objectif ont un solide trait en commun, par contre: elles sont toutes fédéralistes. Le fédéralisme canadien est donc un solide consensus d’intendance post-coloniale, imbibant irrémédiablement et axiomatiquement la totalité du spectrum politique au Canada (y compris les hypocrites veules et boiteux, aux sourires biaiseux, du centre-gauche) et dictant, sans compromission réelle, la soumission de la totalité du domaine national à la grande bourgeoisie de Toronto (et, cyber-mondialisation oblige, de partout ailleurs…).

La souffreteuse réplique historique, venue du nationalisme québécois, face à ce dispositif ouvertement oppressif qu’est indiscutablement le fédéralisme canadien, pose des problèmes particuliers, plus insidieux, en ce sens que critiquer les déviations droitières de l’opprimé, c’est toujours plus délicat. Le nationalisme québécois est un dispositif socio-historique fondamentalement et crucialement réactif. C’est que c’est un interminable ahanement de civilisation ré-appropriée, un lourd et lent redressement revanchard de pays occupé (depuis 1760, un bail…), un messianisme national roide, contrit, martyrisé, victimisé, dépendant, cerné, encerclé, incarcéré. On disait autrefois du nationalisme québécois qu’il était un indépendantisme, ce qui est, dans un sens, bien plus historiquement juste et précis que des descriptions lendemains-qui-chanteresses comme celles associées à la notion de souverainisme. Le nationalisme québécois intègre donc, dans les replis les plus intimes de son lyrisme, un fort élément libérateur, nationalement émancipateur, largement illusoire en fait. Franchement, pour faveur, cessons un peu de rire du monde. Ramper sous la bonne bourgeoisie francophone bien de chez nous (dont les liens avec celle de la Nouvelle Angleterre sont parfois criants jusqu’au grotesque) ou sous la bourgeoisie de celui que le poète Félix Leclerc appelait le gros voisin d’en face, quelle différence sociale fondamentale? Aucune.

Des nationalistes québécois (on les surnomme les NATIONALEUX) – Critiquer les déviations droitières de l’opprimé, c’est bien délicat…

Maintenant, prenons l’affaire à la racine. Quand on dit que le nationalisme est une affaire de bourgeois, ce n’est pas une insulte gratuite de langue de bois. C’est une analyse. La prise de position classique dictant obligatoirement de rouler soit PRO-CANADA soit PRO-QUÉBEC ne fonctionne, dans son binarisme ubuesquement tyrannique, que tant qu’on embrasse et assume la prémisse oppressive qui s’impose à nous, aujourd’hui, sous nos régimes parlementaires de toc et capitalistes de fait: celle de rapports de forces entre des groupes financiers oligarchiques, élitaires, et numériquement minoritaires, utilisant l’enveloppe nationale comme instrument maximalisant leur force de frappe impérialiste. Parler de s’annexer aux USA (comme le fit jadis René Lévesque, un des papes fondateurs du nationalisme québécois), ou au Haut-Canada (comme le recommanda jadis Lord Durham, enquêteur extraordinaire de la Reine Victoria, et fondateur lointain du fédéralisme canadien), c’est continuer de s’articuler dans la logique victoire/défaite, nation contre nation, logique dont il est plus que temps de faire le procès décisif, corrosif. Je ne veux pas de «ma» nation, cela ne veut pas dire que je veux que «ta» nation me bouffe tout cru. Il ne faut pas confondre rédition d’une nation et rejet, collectif, radical et global, de la problématique des nations. Une femme voulant nourrir son enfant, un malade voulant guérir, un homme aspirant à l’abolition de la course aux armements n’ont pas de nation. Tous ceux et toutes celles tributaires de ces objectifs se rejoignent en ce monde, par delà les nations. Il ne faut pas perdre ou gagner la bataille des nations, il faut la dissoudre et la faire tomber en obsolescence.

Classiquement, l’internationalisme, c’est simplement le fait que le citoyen qui aspire à ce qu’on cesse de lui polluer son eau et d’envoyer ses enfants à la guerre est tributaire d’un objectif commun, universel, qu’il soit de Tokyo, de Pékin, de Wichita ou de Saint-Tite-des-Caps… L’internationalisme est une lente et patiente transition vers la disparition des pays… et, ben là, on n’y oeuvrera certainement pas en érigeant un pays de plus… Il y a là un problème de principe théorique dont la crise politique québécoise actuelle est un des nombreux symptômes pratiques. Je ne m’oppose pas aux nationaleux de ci ou aux fédérastes de là. Je m’oppose en bloc au tout du débat national. Je m’oppose au débat monopolisant, gaspillant et usant à la corde l’action politique citoyenne: fédérastes versus nationaleux. Le débat national me parait aussi fondamentalement stérile que le débat constitutionnel. Je suis aussi suprêmement écoeuré de me faire dire, en me faisant enfermer dans la plus malhonnête des logiques binaires (justement la logique que je cherche ici à briser): «Tu n’es pas avec moi, c’est que tu es avec l’autre. Tu n’es pas nationaleux, cela fait implicitement de toi un sale fédéraste – ou vice-versa». L’axe fédéraste/nationaleux, ça devient pas mal vieux. Pour s’en extirper, tout en ratissant large, certains politiciens droitiers actuels au Québec voudraient être les deux. Moi, je suis aucun des deux. Moi, je suis planétaire. Les débats de pays sont des débats de bourgeois. Un jour, les pays seront aussi folkloriques que les lieux dits, les villages, les rivières, les monuments, les clochers, et les remparts de Carcassonne (gardant et protégeant le souvenir falot d’une frontière espagnole rapprochée, disparue, obsolète)… Pensez-y, dans cet angle nouveau. Affranchissez-vous du cadre national. Ce qui fait l’ouverture et le modernisme des Québécois, ce n’est pas leur illusoire pays futur, c’est leur absence de pays, actuelle et bien effective. Celle-ci fait d’eux des internationalistes de facto, moins étroits, plus sereins, ouverts, sans cocarde, sans monarque, forcés au futurisme sociopolitique par l’accident historique de leur conquête révolue et par la puissance utopique objective du non-national…

Et le parti de centre-gauche Québec Solidaire, me direz-vous. N’est-il pas à la fois de gauche et nationaliste? Nouveau narcotique soporifique que ce type de nationalisme fraternisant rantanplan que Québec Solidaire cherche certainement à articuler au sein de sa doctrine sociale. On a là une forme élégante et réformiste de recyclage du type de taponnage politico-social dont le Parti Québécois a fait son sel pour une génération, avant de cramper dans l’affairisme anti-syndical et la crypto-xénophobie et finir par se lézarder en différentes tendances de droite. Il faudrait pourtant avoir un peu appris de cette errance. Pensez-y froidement. L’idée de nation est aussi surfaite et non-opératoire dans un projet collectif effectivement progressiste que l’idée de religion. Communauté nationale, communauté religieuse, même salade fétide, mêmes germes de déviations ethnocentristes, mêmes sempiternelles ornières. La question qui compte ici est: le nationalisme est-il un élément de programme social progressiste ou régressant, au jour d’aujourd’hui, dans le monde multilatéral d’aujourd’hui. Poser la question, ma foi, c’est y répondre… Sans compter le temps que tout ce tataouinage de gouvernance-fiction fait perdre dans le bac à sable politicien… surtout au Québec… et surtout par les temps qui courrent…

Comprendre que fédéralisme et nationalisme s’articulent autour du faux problème du consensus bourgeois dans ce qu’il a de plus profondément et viscéralement mensonger, cela ré-introduira un internationalisme dont le Québec a bien besoin, dans sa culture politique. Un jour viendra… Les alter-mondialismes et indignés de toutes farines nous exemplifient un bringuebalant cheminement dans cette direction. Ils flageolent beaucoup, taponnent en masse, déconnent par bouttes, mais ils montrent partiellement le voie. Un peu (mais, oh, oh… pas complètement) comme eux, je ne suis ni fédéraliste ni nationaliste. Je suis internationaliste. Mon étendard, mon oriflamme, eh bien, c’est nul autre que celui-ci:

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Paru aussi dans Les 7 du Québec

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17 Réponses vers “Une fois pour toutes, je ne suis ni FÉDÉRALISTE ni NATIONALISTE. Je suis INTERNATIONALISTE…”

  1. Le Boulé du Village said

    Ysengrimus, je te suis parfaitement dans ta réflexion, sauf sur un point. En quoi le nouveau parti politique provincial Québec Solidaire n’est-il pas un parti de gauche?

    • ysengrimus said

      Alors mon Boulé, ta question est légitime. Je vais donc te renvoyer, pour exemplification de mon propos, à la passe d’arme de mai/juin 2011 entre Amir Khadir, le courageux et généreux co-chef du parti de centre-gauche Québec Solidaire, et Lucien Bouchard, ancien premier ministre du Québec nationaleux-paradoxal, gros avocat d’affaire réac servant désormais les intérêts des compagnies transnationales voulant sucer et téter le gaz de schiste au Québec. C’est ici, en texte intégral, chez ce chroniqueur de Cyberpresse:

      http://blogues.cyberpresse.ca/gilbertlavoie/2011/06/01/khadir-vs-bouchard-le-texte-integral/

      Maintenant, si tu lis attentivement cet échange, mon bon Boulé, ce sera pour y voir deux conceptions DU CAPITALISME s’affronter: la «non-québécoise», défendue par Bouchard, privée, puissante, cynique, affairiste… et la «québécoise», défendue par Khadir, PME, reposant sur du financement public, nationale et bien-de-chez-nous. Les deux approches ont cependant un objectif commun, indubitable: pomper le gaz de schiste, le sucer, le téter, sans considération pour les dommages citoyens que cela engendre… Le débat entre ces deux personnages de notre folklore politique actuel se ramène donc, de fait, strictement à ceci: Quelle bourgeoisie voulez-vous servir? La transnationale fringuée en hommes d’affaires cyniques à gros moyens, ou la nationale (québécoise) fringuée en grands commis de l’état baveux à impact régional

      Si c’est ça la quête du parti Québec Solidaire, ce n’est rien d’autre que la continuation, ajustée et mise au goût du jour, du programme planificateur-réformiste des René Lévesque et des Jacques Parizeau d’autrefois. Promotion de la bourgeoisie québécoise qui, pour jouer dans la cours des grands, se doit de s’appuyer sur la béquille du petit capitalisme d’état régionaliste intubé, volontairement ou non, par ses payeurs de taxes. Québec Inc, and nothing more… On fait pas un programme sociétal de gauche avec ça. L’Histoire l’a prouvé, et pas juste dans les Amériques.

      • J’aime bien cet article et qui donne un sens à pourquoi je ne me suis vraiment jamais sentie ni fédéraliste ni nationaliste.

        Par contre je trouve désolant que vous impliquiez dans votre commentaire que Québec Solidaire est pro gaz de schiste. Qu’il soit pro capitaliste peut toujours passer (quoique c’est étrange quand on pense que le parti communiste au Québec était l’un des partis fondateurs de l’UFP qui est lui-même l’ancêtre de Québec solidaire) mais jamais Québec Solidaire n’a appuyé l’exploitation des gaz de schiste! La seconde où ils font ça, j’arrête de voter pour eux!

        [Si vous trouvez des textes dans lesquels ils se formulent EXPLICITEMENT contre l’exploitation du gaz de schiste, n’hésitez pas à nous amener les hyperliens – Ysengrimus]

  2. Le Gaïagénaire said

    Voici ce que je relayais comme petit message le 21 juin 2011 à quelques uns:

    « Bonjour,

    Il est maintenant avéré que le bilinguisme politique est impossible. Parler Nationalisme exclu de parler Provincialisme, et vice versa.L’Annexion des Canadiens-Français est génocidaire et il est primordial que cela cesse.

    Cependant, pour faire allusion à une texte récent de J-F Lizé sur le Père et le conflit entre les fils ou filles et le meurtre de ce Père, il me semble qu’il est essentiel de se demander: Qui parle derrière qui parle?

    En effet, toute la génération des Trudeau, et autres comme M. Parizeau, a été INVESTIE, au sens militaire, par les Jésuites. Et souvenons-nous bien que cette puissante secte a validé l’Utopie au Paraguay dans les années 1600 et démontré que la populace n’a besoin que de 2 jours de travail par semaine pour combler ses besoins et que les 5 autres jours servent au bien-être des Jésuites.

    Les Canadiens-Français ont crissé l’Église parasitaire dehors et cela prendra plus que Pauline Marois pour qu’ils acceptent d’entrer dans la « cage de homard ».  »

    L’extrait suivant de votre texte ci-haut:Communauté nationale, communauté religieuse, même salade fétide, mêmes germes de déviations ethnocentristes, mêmes sempiternelles ornières. La question qui compte ici est: le nationalisme est-il un élément de programme social progressiste ou régressant, au jour d’aujourd’hui, dans le monde multilatéral d’aujourd’hui. rejoint bien mon « Internationalisme ».

    Merci pour ce « Feu de la Saint-Jean » que je retransmets à quelques uns.

    J-F Belliard

    • Le Gaïagénaire said

      J’ajoute ce commentaire qui démontre qu’il faut des mots pour dire et que la compétence d’Ysengrimus est bien placée pour en évaluer la pertinence:

      http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364

      « Les normes en histoire (Chronique supplémentaire no 22)
      5 mai 2009
      Le Canada-Anglais et le Quebec-anglais

      Monsieur Jacques Dubreuil,

      Un internaute m’a fait parvenir les réflexions suivantes au sujet de votre explication. Je vous les transmets.

      « Un lecteur de la chronique 22 a bien saisi la distinction entre le sujet collectif qu’est le Canada-Anglais et le Quebec-anglais d’une part, et de l’autre les membres y appartenant, qui peuvent être de braves gens. Il fait le départ entre inimicus, εχθροσ – ennemi privé individuel – et hostis, πολεμίοσ – ennemi public et collectif. L’évangile nous enjoint d’aimer et de tendre la joue au premier seulement, mais le français ne dispose que d’un mot pour les deux, d’où la confusion. »

      Bruno Deshaies  »

      J-F Belliard

  3. Tourelou said

    En cette journée d’échange… au Québec…. soyons plus que des héritiers et des témoins car à la base il y a bien la fierté et le devoir de protéger, perpétuer et faire évoluer notre culture.

    C’est quand vient le temps de prendre union que l’orientation devient sans frontière. Car avec cette mondialisation qui nous donne une dimension et une vitrine sans horizon, qu’est-ce qui stimule profondément les fêtards fleurdelisés dans une option d’union? Un loup, un lièvre ou un renard… ou le lion (Vigneault avait changé renard en lion dans sa chanson).

    Moi, je suis qui je suis, ce dont je me souviens, je serai ce que je me construirai sans être obstiné par la quête de la puissance car elle stimule trop souvent aussi la lutte.

    Votre texte est à la hauteur de la réflexion de celui-ci:

    Mon amour si tu le veux
    Nous irons dans une île
    Non loin des côtes
    Y comprendre quelque chose

    Claude Léveillé, Patriotes

  4. Caravelle said

    Ben, ma petite Coccinelle, ya toujours ceci:

    http://www.quebecsolidaire.net/actualit%C3%A9-nationale/exploration-et-exploitation-des-gaz-de-schiste-qu%C3%A9bec-solidaire-introduit-un-projet-de-loi-pour-imposer-un-m

    Mais dites donc, hein, c’est vachement mou et déférent. Moratoire de seulement trois ans. Houlà… Et le Monsieur Khadir, là, il fait même l’apologie d’une usine de méthane très Suède-éclairée-réformiste et bourgeoisie locale (confirmant les nuances que nous explique si bien Ysengrimus). Je cite: C’est une évidence que les ressources naturelles devraient être contrôlées par le peuple québécois [oh, le vieux mythe bourgeois du « peuple national »!] au lieu de profiter, comme c’est le cas actuellement, aux compagnies privées en majorité étrangères.

    Les socialos hexagonaux, eh ben il font des trucs dans ce genre chez nous, en régions, et il se font traiter de couilles molles. Nos Verts aussi. Et nos socialos et nos Verts, c’est pas des anticapitalistes. Ça, c’est confirmé… Mettez ce Monsieur Khadir au pouvoir, il se retourne comme une crêpe. Mitterand pesait pas mal plus lourd et il s’est bien retourné, lui…

    Carava

  5. Le Gaïagénaire said

    Selon Alain Soral:

    http://www.vigile.net/Comprendre-l-Empire-un-coup-de,39311

    « Car comme il est rappelé dans le livre, il n’y a d’international que le Capital, le peuple étant, lui, profondément enraciné et patriote. »

    À commenter SVP: « HOSTIS » (Il fait le départ entre inimicus, εχθροσ – ennemi privé individuel – et HOSTIS, πολεμίοσ – ennemi public et collectif)

    Le Gaïagénaire

    [Ruiné, le capital redevient nationaliste. Spolié, le « peuple » devient internationaliste – Ysengrimus]

  6. Daniel Ducharme said

    Je vous rejoins tout à fait lorsque je redéfinis le terme « frontière »…

  7. Justine Blanchard said

    Gab Roy, Internationaliste.

  8. ysengrimus said

    Lindsay Abigail Griffith me fait parvenir le message suivant, au sujet de la Fête Nationale des Québécois:

    Why did they pick the Saint Jean on which to have the fête nationale? Is he the patron saint of the Québécois? if so, why? Forgive my complete and utter ignorance of religious figures… all I know about this Saint John is that he performed baptisms, prophesized the coming of Jesus, and, at one point, his head ends up on a platter at the request of Salomé, who was a sexy bitch, some sort of biblical lap dancer (that is the best part of it for me)… En tous cas, why the Saint Jean?

    Ma réponse (bien moins « sexy » que la question):

    It is the former solstice of summer, and lots of countries of the former Roman Empire party wild on that day, since eons. When Europe started to be Christianized, the churchies noticed the winter and summer solstice parties. So they took their two bigger characters and stuck them on the two solstices, that gave you Xmas (for Jesus) and the Saint Jean (for his announcer). The old syncretic move gimmick started it all.

    In the 1830’s Ludger Duverger, like all the people surrounding the Papineau mouvement, was very admirative of the Irish Resistance. He had noticed the federative force of the Saint Patrick and decided to monkey that. By 1832, the old party of the Saint Jean was repackaged as the « French Canadian Saint Patrick ». Since the French Canadians were the only Catholics in North-America, it was for them to « announce » the real faith, so they built on that loose analogy of the announcer. It started as a cocktail of French-Canadian bourgeois and grew to become the Quebec pride party. In the 1960’s, the excessive religious dimension of the party triggered riots, ending usually the parade by the destruction of the statue of Saint Jean by crowds of Vive-le-Québec-libre boomers. The party was abruptly cracking its theocratic shell… In 1977, René Lévesque completed the laicisation of the party by officially calling it Fête Nationale des Québécois. The huge crowd parties and concerts on the Mountain had already kicked in, at the time, replacing the parade by massive gathering of young proud patriots. The parade came back after the nationalist phase but Saint Jean and the churchies are now out. Nowadays, they appropriated and modernized a gimmick existing in several old folk parades in France and Spain, the Procession of Giants. Giants of Québec lore such as Jos Montferrand, Maurice Richard, Duplessis, Lévesque, are now the center of the parade and the new buzz is who is to become the next géant québécois. Very efficient and touristic.

  9. Oscar Fortin said

    M. Laurendeau, vous optez, ce que j’en ai compris pour un internationalisme qui ne repose sur aucun nationalisme ou fédéralisme. Je me permets de vous donner la référence de votre texte qui m’en donne cette compréhension.

    “Classiquement, l’internationalisme, c’est simplement le fait que le citoyen qui aspire à ce qu’on cesse de lui polluer son eau et d’envoyer ses enfants à la guerre est tributaire d’un objectif commun, universel, qu’il soit de Tokyo, de Pékin, de Wichita ou de Saint-Tite-des-Caps… L’internationalisme est une lente et patiente transition vers la disparition des pays… et, ben là, on n’y oeuvrera certainement pas en érigeant un pays de plus… Il y a là un problème de principe théorique dont la crise politique québécoise actuelle est un des nombreux symptômes pratiques. Je ne m’oppose pas aux nationaleux de ci ou aux fédérastes de là. Je m’oppose en bloc au tout du débat national. Je m’oppose au débat monopolisant, gaspillant et usant à la corde l’action politique citoyenne: fédérastes versus nationaleux. »

    Ce n’est pas moi qui vais vous apprendre que la voix du citoyen ne prend de la consistance qu’à partir du moment où elle résonne suffisamment forte pour se faire entendre et se faire entendre d’institutions qui elles opèrent sur la base d’États et de regroupements d’États. Le citoyen qui crie dans son jardin ou au milieu de la rue ses angoisses sur l’avenir de l’humanité risque de crier longtemps s’il ne trouve pas autour de lui d’autres voix citoyennes, mais aussi des voix d’institutions et d’États qui peuvent porter sa voix jusqu’aux instances qui ont des pouvoirs sur l’avenir de cette humanité.

    Personnellement, je pense que les nations sont des regroupements de citoyens et de citoyennes qui partagent, en plus d’un territoire une histoire commune, une langue dominante, un développement culturel particulier, etc. Que cette nation se dote d’un État pour s’occuper de son organisation interne, mais aussi pour faire entendre la voix de ses citoyens et citoyennes aux multiples institutions internationales qui ont prise sur les problèmes soulevés.

    Qu’il y ait de la corruption de l’usurpation de pouvoirs et trahison des citoyens et citoyennes ce n’est pas une raison pour dire que l’État n’est pas nécessaire et que le peuple en ait le contrôle par une prise institutionnelle sur les divers mécanismes de l’État. Je remarque que ce processus fonctionne dans certains pays émergents de l’Amérique latine. C’est le cas en Bolivie, en Équateur, au Venezuela où la démocratie participative fonctionne et où la rigueur des dirigeants et leur honnêteté assurent consistance à l’État, à la Nation, et dont l’intervention à l’International a de plus en plus de poids.

    Ce n’est pas pour rien que je parle de l’importance de regrouper les citoyens et citoyennes autour d’un projet de constitution sur lequel ils auront à se prononcer. Je vois facilement que la démocratie participative et l’apparition d’un nouvel ordre politique assurant le respect de l’expression de la volonté du peuple.

    Je sais que je n’ai pas épuisé l’ensemble de vos arguments, mais je m’en tiens pour le moment à cette indépendance à laquelle le peuple québécois a droit tout comme l’ont tous les autres peuples de la terre.

    Avec tout mon respect

    Oscar Fortin

    • Ysengrimus said

      La situation du Québec n’est pas une situation internationale sereine ou ordinaire. C’est une situation d’occupation vieillie au sein d’un pays occidental dominant. Analogie: l’Irlande du Nord, l’Écosse, la Catalogne, la Corse, Porto Rico. Ces territoires ne sortiront pas de leur cage parce que cela n’intéresse pas l’Occident qu’ils en sortent. Un pays-aberration comme le « Soudan du sud » entre à l’ONU avant des pays historiques comme le Québec ou l’Écosse parce que ça arrange l’Occident. Tout est chiqué en matière nationale. Il faut sortir du rêve à un moment donné. Exacerber les nationalismes, c’est faire comme le chien qui tire sur sa corde d’attache. Il s’étrangle, c’est tout ce qu’il fait. Et s’il gruge sa corde, le maitre la remplace par une chaine. Et tout le monde se montre les crocs et se surveille sur des questions fallacieuses. Histoire du Québec depuis 1976.

      Ces espaces ne se libèreront que quand tout l’Occident se libèrera de la bourgeoisie. Leur libération ne sera pas nationale parce que les « questions nationales » seront devenues obsolètes le jour du soir du grand jour du grand soir…

      • Oscar Fortin said

        Il n’y aura pas un jour, fixé par le destin, où d’une seule voix tous les peuples vont dire c’est assez, dehors les intrus et les manipulateurs. Moi qui suis croyant, je crois à ce jour au moment du jugement dernier, mais pour celui qui ne croit pas et ils sont nombreux, ce jour il nous faut le faire naître en commençant par notre propre jardin national. L’international nous est collé à la peau comme le sont tous les humains de la planète terre. Il suffit d’un réveil, sans doute lent, mais irréversible et nécessaire. Plus nous y trouverons de la résistance de la part de ces puissances dominantes, plus nous sauront que nous sommes une voie de nature à ébranler leurs pouvoirs.

        Encore une fois avec tout mon respect, mais c’est ce que je pense profondément. On ne demande pas à ses ennemis si c’est bien ce que nous faisons. La réponse est connue à l’avance.

        [En tout cas, la réflexion nationaliste québécoise en est à un point nodal. Les cinq prochaines années seront importantes, dans un sens ou dans l’autre… – Ysengrimus]

  10. Robert Bibeau said

    @ Ysengrimus

    Excellent thème de discussion que cette question de NATIONALISME CHAUVIN QUÉBÉCOIS que les bourgeois qualifient de «SOUVERAINISME–INDÉPENDANTISTE» versus LE NATIONALISME CHAUVIN CANADIEN que les bourgeois qualifient de «FÉDÉRALISME» opposés à l’INTERNATIONALISME (l’orientation politique du prolétariat mondialisé).

    Je propose aux lecteurs de bien relire ce passage attribué à ENGELS – car cette citation résume en une phrase la déviation opportuniste – réformiste – prise par les go-gauches.

    «Le seul fait d’une oppression nationale n’impose nullement à la démocratie de prendre parti pour la nationalité opprimée; un tel devoir n’intervient que lorsque les activités politiques de cette nationalité revêtent un caractère révolutionnaire et servent ainsi les intérêts particuliers de la démocratie; sinon le «soi-disant» mouvement national ne saurait avoir droit au soutien.»

    Dans une prochaine note je reviens sur cette citation qui sera le point de départ de mon intervention sur cette importante question du NATIONALISME ET L’ÉMANCIPATION DES PEUPLES.

    Robert Bibeau

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