Le Carnet d'Ysengrimus

Ysengrimus le loup grogne sur le monde. Il faut refaire la vie et un jour viendra…

  • Paul Laurendeau

  • Intendance

La pilule érectile s’accompagne-t-elle d’une augmentation du pouvoir des femmes?

Posted by Ysengrimus sur 1 février 2010

Question percussive. Apparue au tournant du siècle (vers 1998), la pilule érectile (type: Viagra, Cialis, Lévitra etc) est indubitablement avec nous pour rester, et elle prend une importance ethnologique de plus en plus déterminante. La révolution des moeurs qu’elle introduit, subrepticement mais sans ambivalence, est aussi cruciale, et, dans un sens, beaucoup plus radicale, que celle que l’on doit à la pilule anticonceptionnelle, apparue cinquante ans avant. Cette dernière, ultime produit d’un phallocratisme en capilotade, séparait la femme de sa fonction de génitrice et la convertissait en atout autonome de plaisir, pour l’homme d’abord, puis, ensuite, la pulsion libératrice de l’évolution sociale aidant, pour la femme elle-même. La pilule érectile sépare l’homme de quelque chose de bien plus enraciné: ses bonnes vieilles certitudes génitalistes. La forteresse masculine est ébranlée sous la poussée de nouveaux postulats concernant le séculaire flageolement viril et les divers inconforts qu’il engendre. La pilule érectile questionne la masculinité en son épicentre et oblige son chambranlant dépositaire à regarder ses limitations et ses inaptitudes bien en face, puis à se remuer et à agir. Il appert que, pour dissiper son angoisse croissante, homo viris doit effectivement mettre en place une action, un suivi. Il appert aussi que notre bonhomme n’est plus là simplement pour prendre son plaisir de par la femme mais pour servir le plaisir de cette dernière aussi, l’un dans l’autre…

Or, ce point est justement débattu. Dans les rapports de sexage actuels, on accuse effectivement souvent l’usage de la pilule érectile de perpétuer, d’accentuer, de pérenniser le pouvoir (y compris le pouvoir abuseur ou abusif) des hommes sur les femmes (pensons au stéréotype déjà rebattu de la vieille dame exténuée qui ne veut pas que son satyre vermoulu obtienne sa prescription). Si le regard critique, qui anime cette idée d’une corrélation entre utilisation de la pilule érectile et abus de la «chose» chez l’homme, est parfaitement légitime, l’analyse elle-même, sur laquelle repose cette croyance, cloche quand même un peu. En effet, il semble bien que s’y manifeste une présomption faussée de ce qui se passe dans les abysses de la physiologie et de la psychologie masculine, lors de l’absorption d’une pilule érectile. L’erreur présomptive la plus commune ici est de confondre cette médication avec un aphrodisiaque, ce qu’elle n’est aucunement. Disons la chose comme elle est. La dureté artificielle de l’organe a un coût physiologique dont on parle moins dans les pubes: sa nette et indubitable insensibilisation. La virilité manufacturée se paye du prix d’une perte de l’intégralité physique de l’extase orgastique masculin. Donnant, donnant… Tant et tant que, jouir ou faire jouir, voilà finalement la question fondamentale qui se profile. pour notre homme. Et comme on ne peut pas feindre une érection et une éjaculation masculines (alors qu’on peut parfaitement feindre un orgasme féminin), cette question devient vite une hantise lancinante pour notre petit menteur compulsif et séculairement hypergénitaliste de bonhomme. On notera le triste corollaire ici: tout cela ne va rien arranger pour une remise en question du vieux préjugé cultivant la confusion brouillonne entre orgasme masculin et simple éjaculation, mais bon, l’ère de l’épanouissement sexuel exclusif de l’homme touche son crépuscule, cela a ses petite contraintes, que voulez-vous.

L’omerta masculine sur la question (que je trahis ici allègrement) ne change rien au fait que l’homme paye un coût sexuel et émotionnel passablement important dans toute cette histoire de pilule érectile (sans compter le coût encore largement méconnu, sur sa santé à long terme). Je défends donc ouvertement ici l’idée que la pilule érectile procède, en fait, d’une augmentation du pouvoir des femmes sur leur vie, dans leurs rapports avec les hommes, dans l’espace du sexage et de la séduction. J’irai même jusqu’à dire que la pilule érectile n’a pu apparaître et se répandre mondialement si rapidement qu’en vertu du pouvoir actuel des femmes sur leurs propres pratiques sexuelles. Je commencerai par faire une toute petite observation qui est loin de manquer de charme autocritique déjà: cette fois-ci, c’est l’homme qui doit prendre une pilule

Cette fois-ci, c’est l’homme qui doit prendre une pilule…

Reportons nous d’abord aux temps, désormais quasi-immémoriaux, où les dysfonctions érectiles ne faisaient pas l’objet d’un traitement au moyen d’une médication. Inutile de dire qu’elles ne faisaient pas l’objet d’une conscience bien précise non plus. On les occultait massivement et, quand il n’était vraiment plus possible de faire autrement, on les conceptualisait sous une notion aussi vieillotte que rigolote: celle d’impuissance. Quand je pense à cette vieille notion, sacralisante, ontologisante et stigmatisante, d’impuissance, il me revient le tendre souvenir de l’acteur cinématographique Clark Gable (1901-1960). Cette figure culturelle, symbole au siècle dernier, s’il en fut un, de la masculinité flamboyante, était, aux dire de son épouse du temps, parait-il, un impuissant. La notion semble alors porter une sorte de vigueur iconoclaste, doublée d’une critique fondamentale de l’homme, et parait le frapper en l’épicentre de sa mythologie phallocrate. Mais, hélas, cette critique tombait vite court. Le fait est que, si l’épouse de Clark Gable pouvait déjà se permettre de critiquer ouvertement, au sein des réseaux mondains du temps, les capacités sexuelles de son illustre mari, dans le traintrain usuel des couples ordinaires, la situation était toute autre. On assistait en fait, bien plus souvent qu’autrement, à la mise en place de la vieille posture contrite du roy privé d’héritier, et l’absence d’ardeur sexuelle de l’homme faisait souvent une accusée qu’on n’attendrait plus guère aujourd’hui: sa femme. Si un homme ne bandait pas, autrefois, c’était la faute à sa copine et c’est elle qui intériorisait la culpabilisation «inhérente» à la chose. Pas assez séduisante, pas assez engageante, pas assez perverse, pas assez salace, pas assez imaginative, pas assez constante, pas assez patata, pas assez patati. Je n’ai pas besoin de m’étendre, c’est le cas de le dire, sur la question. On voit bien le tableau. Alors que, hum, hum… au jour d’aujourd’hui, quand un homme ne bande pas, bien, c’est son problème, son petit problème personnel, individuel, exclusif et privé et, comme pour une surdité naissante, une verrue encombrante ou une cheville arthritique, eh bien, qu’il voie son médecin (ou son dealer)

Maintenant, si vous me permettez, on va s’autoriser un petit détour qui nous fera furtivement passer par les aventures intimes d’un jeune couple de torontois charmant de ma connaissance et que nous nommerons, pour ne pas les offusquer ni les trahir, Duncan et Roberta. Dans le vestiaire de la salle d’arme médiévale, un beau jour, comme ça, au beau milieu de tout et de rien, Duncan s’exclame à la cantonade: What the fuck is a stretch mark anyway? (Finalement, qu’est-ce que c’est donc qu’une vergeture?). Aucun des spadassins ne sait exactement de quoi il s’agit, en fait. Ce sont donc les spadassines, fort informées, quand à elles, sur la question, qui se chargent d’expliquer au bouillant Duncan ce que c’est qu’une vergeture. Pressé ensuite de questions par les épéistes des deux sexes, Duncan se met ensuite à nous raconter, tout triste, que son amie de cœur Roberta a terriblement peur qu’il soit révulsé par des vergetures qu’elle aurait, selon ses dires propres, en stries sur les pourtours des fesses et dont, de fait, Duncan n’arrive même pas à commencer de conceptualiser l’existence. Mes lectrices me comprendront ici parfaitement. Il y a un grand nombre de menues caractéristiques physiologiques que les femmes dissimulent pudiquement le plus longtemps possible à leurs amants, croyant que ceux-ci vont les critiquer, les enquiquiner et les pinailler sur icelles, alors que lesdits amants, je vous le dit haut et fort mesdames, NE VOIENT RIEN DE CELA EN VOUS. Le détour à travers l’aventure des vergetures de la douce Roberta, indétectables par le sémillant Duncan, force ici une observation de portée générale: c’est un trait éminemment féminin que de cacher chafouinement certaines particularités de son anatomie et de s’angoisser outre mesure de l’opinion éventuelle du partenaire intime sur ces dernières. Encore une fois, je n’ai pas besoin d’épiloguer. Bien des lampes d’alcôve soigneusement éteintes s’expliquent par ce simple petit aphorisme. Or, cette angoisse de la caractéristique corporelle honnie et cachée, qui était si étrangère à l’homme jadis, ne l’est plus totalement aujourd’hui. Car, voyez-vous, comme il ne peut ni dissimuler son absence d’érection ni en feindre une, il cache au moins une chose jalousement à sa partenaire et c’est justement l’absorption de la pilule érectile aux fins du retour imparable de ladite érection. La pilule érectile, son manque et ses ratés (car cela ne marche pas toujours…) font donc l’objet, pour l’homme, d’une angoisse d’apparence aussi forte, aussi empirique et aussi intériorisée que l’angoisse de la femme pour ses vergetures (ou ses varices, ou ses formes, ou sa ligne, ou l’épaisseur de ses lèvres, ou la racine non teinte de ses cheveux, ou etc)…

Cette angoisse du paraître devient ensuite une peur panique ouverte quand le tourment masculin entre dans l’espace ancien, trouble et tempétueux de la compétition amoureuse. S’être inquiété du compétiteur séducteur qui est jeune, qui a des cheveux, qui cuisine, qui a une jolie voiture ou des lettres ou du prestige social, ce n’est rien, infinitésimalement rien, aux vues de l’homme, s’il faut maintenant craindre l’epsilon sans avantages particuliers qui loge au palier, tout simplement parce que, lui, il bande… On a envie de se rouler par terre et de crier androhystériquement que s’il bande, ce corniaud là, c’est exclusivement parce qu’il gobe des pilules érectiles comme… tiens, justement, tout juste comme une femme a bien souvent envie de crier que les nichons saillants de la voisine de palier sont des implants et que sa tignasse torsadée est une perruque. Pour la première fois de son existence ethnoculturelle, l’homme se tourmente intérieurement, se torture en continu, en se disant que, libre, plus que jamais historiquement, de sélectionner ses partenaires comme bon lui semble, sa conjointe pourrait tout simplement choisir un autre homme, plus à la hauteur sexuellement, si des carences «primordiales» (aux vues de l’homme, sa génitalité restant le soliveau essentialiste de toute existence en sexage) ne sont pas corrigées d’urgence, par l’intervention chimique appropriée…

Alors, si vous m’autorisez une petite pesanteur démonstrative qui s’impose ici plus qu’ailleurs, nous avons, de par la banalisation galopante de l’usage de la pilule érectile:

1-     Une généralisation absolue et totalement incontestable du syndrome de Clark Gable. Si tu ne bandes pas, gars, c’est uniquement et exclusivement ton problème. C’est une condition médicale privée et c’est intégralement à toi d’y voir. Passer la faute à l’autre sur ceci, c’est fini.

2-     Une généralisation absolue et totalement incontestable de l’effet vergetures. Il faut masquer ses petites imperfections discrètement et sans trompette, car (croit l’homme, outre mesure comme il se doit) elles pourraient soulever des arguties avec la partenaire et/ou le milieu social.

3-     Une généralisation absolue et totalement incontestable de la terreur compétitive. L’homme qui ne bande pas, quand, désormais, c’est remédiable, risque (croit l’homme, outre mesure comme il se doit) d’être distancé par l’homme qui bande, que ce soit naturellement ou parce qu’il y a justement (chimiquement) remédié.

Il est, dès lors, bien difficile de ne pas considérer cette analyse en trois points sans observer que désormais l’homme intériorise et magnifie des responsabilités, des peurs, des angoisses, un cadre de pensée qui étaient jadis des apanages exclusivement féminins. Si l’homme de ce siècle-ci commence à vivre des inquiétudes et des états d’âmes semblables à ceux d’une femme du siècle dernier, il n’y a pas de chanson à se chanter, c’est que son pouvoir s’étiole. Sceptiques? Oh, oh… Voyez simplement le topo dans l’angle de la question suivante, alors. Pensez-vous vraiment que le grand-père de l’homme contemporain se serait abaissé à prendre une pilule pour se faire bander? Mais poser la question, c’est y répondre. Voyons donc! Le machisme dans sa période doré n’aurait jamais cultivé ce genre de dérive involontairement autocritique pour lopette anxieuse puisant, dans une chimie suspecte, ce qu’elle ne trouve plus dans la «nature» (souvenons-nous des dénis masculins tonitruants face à une pilule anticonceptionnelle masculine. C’était tout simplement pas pour lui, ce genre de platitude routinière pharmaco-chiante)… Or, ce qui, pour son couillu d’aïeul, aurait été une humiliation absurde et inane, une incohérence mentale et un déni brouillon des évidences les plus fondamentales de l’Être, est, pour l’homme contemporain, un mode de vie, simple, ordinaire, généralisé, imparable.

Mesdames, prenez la simple mesure des faits. Votre partenaire sexuel consomme une pilule érectile, en secret, pour vous plaire, pour se survivre sexuellement à lui-même, et pour ne pas vous perdre. Ce faisant il est sordidement aliéné, me direz-vous peut-être, mais qui ne l’est pas? C’est, pour lui, un choix fatal, contraint et contrit. Il n’en rit pas, ne s’en tape vraiment pas sur les cuisses, ne s’en vante pas et n’en parle jamais avec ses copains (sauf dans le cadre sécurisant de l’humour douteux imputant cette pratique aux autres gars). Cela ne mousse aucunement son ego et ne rehausse en rien sa libido (redisons-le: l’action chimique est strictement localisée et sa portée est fondamentalement non orgastique). Secrètement, notre homme, en plus, eh bien, il s’inquiète, il a honte, il a peur, il craint ses pairs et ses concurrents. Hagard, il prend un strapontin dans l’univers contemporain de l’hédonisme contraint. Sentiment bien familier, mesdames, non? Bien son tour, un petit peu, non? Comment être certaines que telles sont vraiment ses émotions, me dites-vous? Simple. Il la prend la petite pilule. Il la gobe en silence. Il retourne chez le pharmacien, en catimini. C’est souverainement barbant pourtant, ce genre de routine (vous le savez bien, mesdames, depuis 1959), mais il le fait maintenant, en silence, et sans bougonner encore. Inusité, quand même. C’est là votre plus sûr garant de sa contrainte et de sa contrition. Laissez-le faire, un petit peu, au fait… Laissez le mariner dans cette nouvelle chimie des âges. Car, ce faisant, c’est sa compréhension intime de ce que vous vivez vous-même qui s’imprègne profondément en lui. Et plus votre partenaire vous comprendra, plus il vous ressemblera. Et plus il vous ressemblera, plus votre pouvoir, qui est autre, alternatif, moderne, nouveau, non patriarcal, communicatif, collaboratif et égalitaire (en ce sens qu’il tend à requérir une plus grande identité empathique des êtres), augmentera. Il faut que votre ordre et votre logique croissent et que la sienne diminue… un peu… un petit peu beaucoup, quand même.  On vise l’égalité.

La pilule érectile n’augmente pas obligatoirement, comme mécaniquement, le pouvoir des femmes. Il faut, de fait, inverser cette équation. C’est finalement plutôt l’augmentation du pouvoir et de la liberté sexuelle des femmes, survenue d’autre part –indépendamment- dans la vie sociale et la lutte pour les droits, qui rend possible, puis obligatoire, puis parfaitement ordinaire, aux tréfonds des replis physiologiques et mentaux de l’homme, la généralisation fulgurante de la pilule érectile.

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Paru aussi (en version abrégée) dans Les 7 du Québec

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37 Réponses vers “La pilule érectile s’accompagne-t-elle d’une augmentation du pouvoir des femmes?”

  1. Tourelou said

    Le pouvoir des femmes et des hommes sur nos réflexes charnels est agrémenté de petits accessoires, légaux ou pas. Appelons-les Viagra, Ecstasy, Gode, vibro, etc. Pourquoi ne pas abuser de nos sens et croire à la puissance et au pouvoir du regard, de l’odeur, du toucher, du goûter et des mots jolis, ou pas parfois, qui stimuleraient une érection pouvant mener jusqu’à l’acte sexuel entre personnes consentantes?

    Le Viagra est le résultat bidon de l’homme qui voulait marcher sur la lune, encore un rêve, un accessoire de plus pour l’esprit, mais monétairement très rentable pour l’industrie. Dommage que la performance physique prenne le dessus sur la performance érotique, c’est le cas pour beaucoup de gens à voir le succès planétaire des petites pilules. Le pouvoir prend le dessus sur le vouloir.

    • ysengrimus said

      Je ne crois pas que l’importance ethnologique de la pilule érectile puisse se réduire ainsi à celle d’un godemichet ou d’un coup de gnole ou de poudre avant de tirer… C’est plus profond que cela, tant psychologiquement que commercialement…

      Je seconde par contre l’idée que la pilule érectile fait entrer l’homme (et je rajoute: À SON TOUR) dans un espace d’aliénation. Celui des sans-pouvoirs, justement… Pilule érectile (homme), chirurgie esthétique (femme): même combat stérile, mêmes angoisses réifiantes, mêmes incapacités consuméristes…

  2. flipo said

    Bonjour,
    votre blogue est tout pourri. On dirait du caca.

    cdlt.

    [Voilà qui est bien abrupt! Je comprends que ce billet froisse l’ego masculin, mais de là à généraliser ainsi! Faites un effort, Flipo. Scrutez un peu les commentaires. Je suis certain que vous retrouverez bien votre opinion quelque part dans un coin, allez… – Ysengrimus]

  3. J’adore votre réponse à Flipo qui démontre un grand sens de l’humour. Mais je dois faire attention sinon on va encore m’accuser de vous faire la cour alors que vous n’êtes pas un homme libre. Votre billet est fort intéressant, tellement touffu que je n’ai pas fini de le digérer encore. Je pensais que les hommes aimaient prendre ces pilules pour leur plaisir à eux, pas nécessairement pour celui de leur femme. Vous m’en faites douter. Il est tellement difficile de généraliser en ce domaine. Le Viagra, n’est-ce-pas une façon de prolonger la jeunesse, de conserver les mêmes réactions connues et rassurantes. Ne serait-ce pas aussi un rempart contre la vulnérabilité? L’homme qui ramollit devient tendre, il y aurait tant à explorer dans ce phénomène qui le rend plus humain et accessible. J’y vois une ouverture à l’intimité véritable entre l’homme et la femme, au plaisir de trouver des chemins nouveaux qui dérogent des schémas établis. C’est une occasion en or de remettre sa sexualité entre les mains de son amoureuse et de se laisser enfin aller à l’abandon, si difficile à atteindre pour les mâles. C’est malheureusement trop demander et l’homme, qui est action, prend peur et se réfugie dans le confort de ses habitudes à l’aide de sa pilule bleue. Je ne suis pas si certaine que ce soit la femme qui la lui réclame. Bien qu’il doit y avoir autant de réactions qu’il y a de couples, Ysengrimus!

    • ysengrimus said

      Croyez-vous que je vous « réclame » vos implants mammaires, douce amie? Que nenni. C’est la femme-fantasmant-ce-que-l’homme-réclame (tapie en vous) qui vous les réclame, et fermement…

      Kif-kif dans l’autre sens, sur la pilule érectile. Si je n’avais pas si peur de vous perdre, oh que je m’en passerais donc. Je ne le sais pas que vous vous en fichez bien, moi. Je vieilli dans la peur de mon être profond. Comme vous… DE PLUS EN PLUS, comme vous…

      Informez-vous auprès de vos testo-troupes. Testo-testez ma petite hypothèse. Un monde d’androhystérie convulsionnaire s’ouvrira à vous…

      • J’admire ce questionnement qui vous inspire à propos des femmes et des hommes et des liens qui les unissent, Ysengrimus. « Je vieillis dans la peur de mon être profond », que voilà une confession touchante! Mais vous extrapolez en affirmant que c’est aussi mon cas ou celui de la majorité des femmes. Je vieillis parce qu’il le faut bien, mais j’ai cessé de combattre, sans laisser aller tout à fait, mais sans espoir inutile non plus. Les hommes vieillisants recherchent des femmes jeunes et ils les trouvent. Les femmes vieillissantes… bof! elles vont au cinéma et au théâtre et elles prennent des cours de yoga. Voilà. Et elles font des voyages et elles profitent de la vie. Les yeux ouverts.

      • ysengrimus said

        Ah, ah, femme libre, la sempiternelle vieille lune des caciques entretenant de jeunes flammes, c’est désormais une vieille petite lune bleue… bleue de peur contenue, d’ailleurs. Mais il est déjà par trop décalé de ne voir la pilule érectile que comme un apanage de vieux amants sur le retour. Son ampleur symbolique, autant que son usage récréatif (y compris dans des mixtures qu’on dénomme déjà, le Sextasy, notamment), se répandent maintenant sur la masculinité de tout âge. C’est un mal du siècle. Un phénomène de masse. Il faut l’analyser, et pas seulement avec des cornues…

        Le vieillard la mobilise afin que son manque d’ardeur ne contrarie pas son égérie. Le jeunôt la mobilise afin que sa timidité ne contrarie pas sa couguar sourcilleuse (la bandaison en public dans les bars, fiston, ça se commande désormais). Les deux s’angoissent ferme, visitent le pharmacien (ou le dealer) au quart de tour et tiennent le cap, malgré des effets secondaires à vous foutre une bonne trouille. Comme le disait si bien Brassens: le temps ne fait rien à l’affaire. Moi, je trouve que, quand la « puissance » se livre si promptement et si obséquieusement à la carte, ce n’est plus une « puissance », c’est une servitude…

        Au lieu d’envoyer insidieusement vos petits suppôts « adorés » (qui nieront tout de toute façon, en bons petits mecs qu’ils sont et demeurent) m’enquiquiner sans analyse sérieuse, faites plutôt ce que je vous dis. Vous avez un cheptel d’alcôve d’un bon volume, selon vos dires (à chacun ses « confessions touchantes »). Renseignez-vous sur l’édredon. Vous serez vite édifiée sur ce bel écheveau de terreurs masculines enfouies.

      • Je vous envoie des suppôts adorés pour vous enquiquiner? Non, mais, ça va pas bien, Ysengrimus. Vous souffrez de paranoïa, je crois.

        [Je vous fais des « confesssions touchantes »? Non, mais, ça va pas bien, femme libre. Vous souffrez de mythomanie, je crois. – Ysengrimus]

      • Bon, c’est ça qui vous a fâché? On ne peut pas vous trouver touchant. Excusez-moi alors, je ne voulais pas du tout vous insulter, au contraire même. Vous êtes un intellectuel et il ne faut s’adresser qu’à votre cerveau. J’en prends note.

      • ysengrimus said

        Mon cerveau est le seul de mes organes qui vous soit accessible. Ma camarilla l’a pourtant signalé à la vôtre un certain nombre de fois… Tenez-vous le pour dit une bonne fois pour toute maintenant, et causons.

        Nous -cela inclus Tourelou et votre mignon là- sommes d’accord sur un point central. L’homme est moins intéressant avec érection chimique que sans. Il prend pourtant la direction inverse. C’est bien qu’il panique d’une panique similaire à celle des femmes qui altèrent chirurgicalement leur apparence (alors qu’elles sont bien plus intéressantes sans ces altérations). Dans la panique faussement hédoniste et dans l’aliénation des choix, homme et femme tendent désormais vers une ressemblance. C’est cela, et rien d’autre, que l’impact ethnologique de la pilule érectile confirme.

        Bazardons les options aliénantes et maintenons cette saine ressemblance qui s’annonce malgré tout, dans nos choix torves. C’est la voie qui nous est tracée par la conjoncture de notre temps…

  4. mimens said

    Enfin un peu d’égalité entre la femme et l’homme… merci pour ce billet plein d’humour.

    Amicalement,

    MimenS

  5. pierforest said

    J’ai vu plusieurs documentaires sur le monde animal où l’on voit un mâle dominant s’imposer face aux autres mâles du groupe et ainsi conserver son droit de s’accoupler et transmettre ses gènes. Vient un temps où le vieux mâle n’a plus la force et l’énergie pour vaincre les jeunes ambitieux et il doit laisser sa place, souvent piteux et prendre sa retraite. Même si l’homme demeure un animal et même si plusieurs de ses comportements sont dictés, consciemment ou non, pas son instinct animal, je pense que l’on va au-delà de cette caractéristique dans un couple.

    D’une façon générale, l’homme ne quittera pas sa conjointe, parce qu’elle ne peut plus enfanter et lui permettre de répandre ses précieux gènes et la femme ne quittera pas non plus son homme parce qu’il a des défaillances érectiles. Le croire, et c’est très homme de le croire, réduit la relation principalement à la génitalité où la moindre défaillance en signifiera la fin. À mon avis, l’homme n’est donc pas tant aliéné par la femme que par sa propre sexualité et l’importance qu’il lui accorde dans l’image de lui-même.

    À mon sens, la pilule bleue pour compenser une défaillance érectile se rapproche davantage d’un lubrifiant utilisé par une femme ménopausée dont la lubrification naturelle est plus difficile de par la baisse d’oestrogène. Prendre la petite pilule en cachette me paraît un peu enfantin et démontre chez ceux qui le font, la peur de se voir tels qu’ils sont vraiment. Imaginerait-on une femme cacher un tube de lubrifiant sous son oreiller et en appliquer en cachette pour éviter que son partenaire ne croit qu’elle n’est pas excitée? Selon moi, c’est du même ordre.

    Or, la sexualité est une activité plaisante en couple qui rapproche les partenaires et leur permet de dévoiler et partager ce qu’ils ont de plus intimes. Utiliser la petite pilule bleue et du lubrifiant n’enlève rien, ni à l’un ni à l’autre, bien au contraire, ils permettent plutôt de compenser pour les défaillances d’un corps qui n’est pas éternel tout en préservant l’essentiel. Refuserait-on de lire, une fois la quarantaine arrivée, parce que l’on a besoin de lunettes de lecture?

    Voyons-le comme des outils et non une fin en soi.

    • Pierforest,

      Je vous adore!

      • ysengrimus said

        Le débat est donc posé. La pilule érectile, simple instrument libidineux subsidiaire, gode ou lubrifiant ancillaires, permettant la continuation gentillette du Male Alpha blanchi sous le harnais par d’autres moyens… ou indice ethnologique majeur du déclin planétaire du pouvoir masculin sur les ruines de sa mythologie sexuelle ainsi que de la virulente mise à nue épidermique des angoisses mâles.

        Aux lecteurs, aux lectrices de juger. Moi mon choix est fait. Et, qu’on me suive ou non dans mon analyse, une chose ne peut être niée: l’homme amorce son autocritique en sexage et les indices physiques et chimiques de celle-ci se multiplient… qu’il l’admette ou non.

  6. Henri Thoa said

    Je trouve ce blog hyper sympa et j’y reviendrai… Je le mets en « favori »
    Cordialement,
    Le Pèlerin

    [Grand merci, mon cher, vous êtes un seigneur – Ysengrimus]

  7. pierforest said

    Je vous trouve bien susceptible monsieur Ysengrimus et je ne sais trop où j’ai pu vous offenser, mais si c’est la cas, je m’en excuse. Je préfère de loin les débats qui se font sur le message plutôt que sur le messager et en principe, c’est ce que je m’attend à trouver sur votre blogue.

    [Sur lequel vous avez fait une intervention fort utile, exemplifiant magistralement l’homme nouveau qui s’avance. L’analyse ethnologique, cependant, n’est pas seulement une introspection privée. L’homme nouveau qui s’avance a sa petite responsabilité sociologique autocritique. Il ne peut pas se contenter de se dédouaner subtilement. Il doit observer (non minimiser, dans son altérité) l’homme aliéné qui se traine. Ce dernier est avec nous, même encore un petit peu en nous, lui aussi, et il faut lui porter au train la bonne botte qu’il requiert… Il ne faut pas tout prendre personnel, au fait… La discussion reste, malgré son sel, générale… Merci de votre apport. – Ysengrimus]

  8. Hibou lugubre said

    En parlant d’aujourd’hui, combien d’hommes justement doivent prendre la pillule pour simuler à leur manière ce qu’une femme simule à sa façon sans devoir prendre quoi que ce soit! La chimie n’est pas à sens unique que je sache! Les femmes, tout comme les hommes, ne sont pas toutes désirables, ni supportables, ni équilibré(e)s… sans vouloir polémiquer ici… ou je me trompe? c’est sûr que la proportion d’hommes qui prenent le Viagra le prennent pour ‘assurer’, une fonction nécessaire, mais élevée au rang de priorité absolue, ou d’obsession par la pression qu’exerce l’environnement consumériste, égocentrique et aliéné… si bien qu’une femme est facilement projetée dans la crise de nerfs ou malheureuse parceq ue son mec n’assure pas comme il ‘devrait’…

    Par ailleurs, si on devait dresser l’inventaire ou faire l’état des lieux depuis les toutes dernières années, il existe autant de machos que de meufs délurées, une véritable ruée vers le sexe pur et dur, excusez l’expression… on ne compte plus les agressions de ce type, en soulignant que celles commises par les femmes sont de l’ordre du tabou! Les femmes qui font ce choix de se montrer sexuellement prédatrices, autant que le seraient les hommes en majorité, est un phénomène qui ne traduit pas une tendance, une prédisposition sociale ou un quelconque apparat, c’est du vrai… des femmes parfaitement à l’aise avec toutes sortes de théories alliant performance/bien être et équilibre… une étudiante, autant qu’une travailleuse, toutes classes sociales confondues, qui ont envie de s’envoyer un mec qui assure, c’est pas de la fiction, cela renvoie t’il à un quelconque équilibre? La tendance, c’est plutôt de voir des hommes de tout âge en proie au stress et au manque de confiance y compris en rapport avec leur sexualité.

    Le sexe en tant que phénomène de consommation n’est pas attribuable aux hommes uniquement. Le Viagra d’ailleurs ne s’adresse pas qu’aux hommes, il s’adresse avant tout à la quasi totalité des ménages comme on dit, il vise les couples établis plus qu’il ne vise les célibataires qui le consomment pour faire la fête… bref, c’est au bout de nombreuses années de ‘recherches’ et de siècles de bricolages que les pharmaceutiques ont enfin pu mettre la main sur les ingrédients du ‘bonheur’ comme on dit… il aurait très bien pu se vendre à Pompei comme à Babylone… il aurait aussi très bien pu se vendre sous licence religieuse dans n’importe quelle religion s’il avait été découvert il y a quelques siècles! Bref, comme dit l’adage, le sexe et le fric font tourner le monde.

    J’admets par ailleurs certaines de vos opinions qui font le rapprochement femmes/hommes… Sur la prise de la pilule, je salue votre sens de l’humour 🙂 surtout votre acharnement et le style des premiers paragraphes!

    Bonne semaine et p.s.: je ne prends pas la pillule, je le jure! 🙂

    • Tourelou said

      Je suis d’accord, le sexe s’adresse aux ménages, donc à un partenaire à l’écoute de l’autre pour l’échange, ce qui est la base d’une vie sexuelle dite équilibrée.

      Oui à la confiance. L’amour, c’est donnant-donnant. Et comme la Saint-Valentin, bientôt à nos portes (de chambre à coucher), les ingrédients du bonheur semblent être comme l’histoire sans fin… (pas sans faim). Souhaitons-le!

  9. boume said

    Il y a beaucoup de vrai dans ce que vous dites (le jogging et la salle de muscu sont aussi des signes que la panique les a gagnés) mais je ne suis pas sûr que le Viagra déboulonne le mécanisme psychique qui consiste pour lui à transférer l’angoisse de l’impuissance sur elle. Et pour elle, à s’en sentir coupable.

  10. Maude said

    Dommage que vous soyez si ignorant de ce qu’est le Viagra. Ce n’est pas une pilule pour que l’homme performe, ou ait une érection plus dure, ni pour le plaisir de la femme. Il s’agit d’une pilule pour les hommes qui on une libido qui fonctionne à pleine capacité mais ne peuvent pas en jouir à cause de problèmes de circulation sanguine dans le pénis. Les femmes sont très heureuses avec une stimulation du clitoris, avec ou sans érection; aucun rapport avec le Viagra. En retour, il y a plein de manières de donner du plaisir à un homme sans avoir recourt à la pénétration. Vous semblez regarder trop de porno, ça vous donne une opinion bizarre du sexe… Informez-vous SVP.

    • ysengrimus said

      Cette définition quasi-clinique de la pilule érectile avait certainement cours vers 1999, longtemps avant que ladite pilule prenne la dimension fantasmatique et mythologique qu’elle détient aujourd’hui. Elle sonne d’ailleurs, cette définition, un peu comme un copié/collé d’ordonnance… mais surtout elle vous sert un peu à esquiver la question que je soulève ici. La pilule érectile s’accompagne-t-elle ou non d’une augmentation du pouvoir des femmes dans les rapports de sexage contemporain et le fait que l’homme l’absorbe massivement, alors là, même quand les manques cliniques que vous mentionnez ne l’affligent pas, n’est-il pas un indice d’un nouveau type d’angoisse au masculin?

      • Tourelou said

        La porno, qui répond à un fantasme, qui, accompagnée d’un bon partenaire ouvert sur le dialogue et les ententes sexuelles, est fortement stimulante.

        Maude… Ouvrez-vous, permettez-moi cette suggestion.

  11. Mira said

    J’ai beaucoup aimé quand vous dites « l’homme amorce son autocritique en sexage » et franchement, en tant que femme, j’espère que c’est vrai… Malheureusement la pilule érectile met encore et toujours le pénis au centre, quand on sait que 50% des femmes ne jouissent pas lors d’un coït (et ça n’a pas de rapport avec le « temps ») on se demande vraiment pourquoi le coït reste au centre de la sexualité…

    Oui, remettez-vous en question, messieurs (enfin certains ont déjà compris), vous n’êtes pas qu’un pénis. Le coit n’est pas essentiel, et en général, comme vous pouvez les guider, vous êtes plus doués et meilleurs amants quand vous utilisez vos doigts et vos langues…

    • ysengrimus said

      Malheureusement la pilule érectile met encore et toujours le pénis au centre

      Je vous seconde totalement sur ceci et il est indubitable que la consommation à grande échelle de cette saloperie encourage une superfétation hypergénitaliste qui éloigne l’homme de l’îlot perdu de son vrai orgasme. Ceci dit, installez vous pour calmement expliquer que le coït n’est pas essentiel à un inquiet qui s’empêtre dans les câbles du cabestan chimique à faire monter la bite en se tapant les trépidations, le cœur qui cogne, les effets secondaires visuels et autres manifestations bien angoissantes. Vous trouverez une oreille beaucoup plus attentive, subitement, pour le coup…

      On passe de la phase d’aliénation du déni de l’ «impuissance» à la phase d’aliénation de sa reconnaissance implicite. C’est une étape hautement sensible. La compréhension sexuelle mutuelle est dans le tournant. Patience et courage.

  12. Khar said

    Je viens de lire quelques-uns de vos billets, et je les trouve très bien écrits. Je ne suis pas toujours d’accord sur le fond, mais je trouve la forme vraiment plaisante.

    Très bonne continuation!

  13. Philou said

    Je suis étonné de voir que le terme « porno » n’apparaisse pas dans l’article, et qu’une seule petite fois dans les commentaires. L’analyse d’un comportement sexuel – masculin ou féminin – ne saurait se faire sans tenir compte du contexte social et des rapports de pouvoir entre hommes et femmes.

    Dans ce cas-ci, comment ne pas voir que cette obsession érectile masculine découle directement d’une pornographisation de la société entière, où la sexualité a été récupérée par le patriarcat capitaliste, transformée et adaptée au marché et à son discours. La pornographie, unique source d’éducation sexuelle pour bon nombre d’hommes, nous enseigne que les femmes jouissent sous les coups de phallus gigantesques et infatigables. Le pouvoir est toujours globalement en mains masculines; mais il s’est concentré dans la poigne des pornocrates et des prostitueurs.

    En abordant une des facettes du malaise sexuel ambiant, pourquoi en taire cette cause évidente?

    • ysengrimus said

      Mes vues sur cette question ici.

      • Philou said

        Merci pour la précision. Le texte est intéressant, je l’avais lu il y a un certain temps, alors que je me posais précisément la question qui y est traitée.

        À mon tour d’offrir une (brève) analyse, parue dans le plus récent Cause Commune,

        ici.

        Et pour approfondir un peu, après une quinzaine de bouquins lus sur ce thème, je dois admettre, sans l’avoir trouvé particulièrement intéressante d’un point de vue progressiste ni sur le plan des pistes de solutions, que c’est Michela Marzano, dans La pornographie ou l’épuisement du désir qui a le mieux défini la pornographie, l’érotisme et leurs profondes distinctions. Elle aborde la question d’un oeil philo-éthique, ce qui est à la fois un peu lourd mais très intéressant. À lire. (Elle y consacre d’ailleurs un chapitre à Histoire d’O, et démontre son caractère profondément pornographique.)

  14. Il y a aussi le fait qu’aujourd’hui, les hommes sont plus que jamais soumis à une pression qui est celle du jeunisme: il faut être jeune, beau et dynamique LONGTEMPS, le plus possible, sous peine d’être VIRÉ par les médias, la pub, ton boss, et par les plus jeunes… Malgré l’âge, il faut occuper la place du dominant, sous peine d’être recalé. Même les seniors ont l’air jeune, dans leurs pubs, entre le gazon tondu et le golden-retriever qui sourit de toutes ses babines devant la femme toute étonnée de la chance qu’elle a (banques, assurances, mutuelles, protections diverses).

    À mon petit avis, il se cache aussi, là-derrière, une contrainte… qui vient des hommes eux-mêmes, et que la pub intensifie. Ce soupçon ne nie évidemment pas l’influence fondamentale de l’aptitude, toute nouvellement gagnée, des femmes actuelles à modeler quand même un petit peu leurs mâles.

  15. Sam said

    Excellent! Qui d’autre que ce sacré Ysengrimus est capable de nous brosser un portrait aussi juste et parlant de ces nouveaux rapports hommes-femmes à travers cet exemple édifiant de la satanée pilule bleue! 🙂 Je félicite l’auteur de ce billet en tous cas pour nous ouvrir les yeux aussi brillamment sur ce présent, mais aussi et surtout ce futur très incertain qui menace l’intégrité sexuelle des nouvelles générations j’irais jusqu’à dire!

    Mon postulat à moi en tous cas a toujours été de dire et en connaissance de cause, que le machisme, la phallocratie et la «virilité», n’ont jamais été l’unique invention des hommes! Oh que non! Nul besoin de travaux d’ethnologues, anthropologues, et autres psychologues… etc pour savoir qu’une bonne partie des femmes, les amantes autant que les concubines et même les mères, de tout temps et partout sur la planète, ont toujours cultivé plus que leurs hommes cette obsession pour la virilité, consciemment ou pas, et pour toutes sortes de raisons dont la moindre a toujours été de «prouver, préserver ou compléter l’amour entre conjoints» et que désormais, la science complexe et avancée qui étudie «l’animal homme» d’aujourd’hui nous informe que les femmes, femelles qu’on le veuille ou non, ont été programmées de tout temps pour rechercher et traquer le mâle Alpha, le meneur, le plus accompli, le plus performant autant que possible!

    Curieusement, et à la défense des hommes pour une fois, je dirais que ce ne sont pas les «salopes» et les prostituées d’hier et d’aujourd’hui qui soient les plus exigeantes ou les plus «injustes», à leur égard en matière de cul! Car il s’est avéré, et de tous temps d’ailleurs, que ces femmes «objet» soient celles qui ont le plus compris ces hommes égarés! Ces hommes en manque d’affection surtout, et ces hommes épaves je dirais… comme le disent si bien les paroles d’une certaine chanson de Patricia Kaas «les hommes qui passent, maman», et comme l’a dit Édith Piaf avant elle, et bien d’autres dans beaucoup de cultures!

    Et donc si la science pour sa part, contribue à sa manière académique et mesurée de nous éclairer sur notre nature sans pour autant réussir à en percer tous les mystères, il demeure que… la pornographie, cet «aboutissement» déviant, mental et social encore tabou, d’une humanité pas toujours comprise et assumée, est venue trahir ce qu’on a longtemps craint et cherché à occulter: nos pulsions bestiales pour une sexualité mécanique, pleine et orgasmique, dénuée de sentiments, de liens sociaux ou d’amour… ou de vains vœux de fidélité entre conjoints… comme ultime «libération», «délivrance» et saint Graal qui culmine au sommet de nos esprits tordus à un moment ou un autre de nos vies, de nos cheminements, sans égard à l’âge, l’expérience ou la «maturité» de nos personnes!

    Bref, on nous dit que la sexualité est un «besoin» essentiel parmi d’autres… pour l’émancipation et l’équilibre nous dit-on, autant que le serait la nourriture et l’oxygène qu’on respire, mais ce qu’on ne nous dit toujours pas, est que c’est aussi un piège et une trappe à cons pour ceux et celles qui croient remédier à leurs dysfonctionnements affectifs et mentaux et cherchent à les combler avec du cul et de la gymnastique qui va parfois aussi loin que provoquer de la souffrance, de l’humiliation, et de la dépendance auxquels je ne trouve rien de particulièrement reluisant ou «d’émancipant»! Et donc en plus de perpétuer ce culte de la femme objet en apparence, ou dans les faits, nous en sommes à un stade où certains ont choisi de fuir et bannir les femmes, d’autres à leur ressembler et les imiter au point de confondre ces pauvres femmes, et d’autres à en devenir des objets en ce qui est des hommes…. et en ce qui est des femmes, de soit, fuir les hommes, les avilir ou les utiliser dans ce jeu de prédation qui en dit long sur ces rapports de domination qui nous habitent et nous obsèdent tous sans exception!

    Enfin, je dirais aux hommes autant qu’aux femmes mal dans leur tête de notre époque, détrompez vous messieurs dames, nous savons tous que la pilule n’est pas une victoire ni une avancée fulgurante en soi, elle n’est qu’une autre étape de notre déshumanisation, car l’intelligence artificielle conjuguée à nos faiblesses… et autres lâchetés nous promettent bien plus, des corps virtuels ou peut-être synthétiques sur mesure pour combler nos pulsions enfouies, et nous servir d’immortels baiseurs et baiseuses de tous poils activé(e)s par un simple bouton! 🙂

    Et encore une fois, c’est ma sacrée et salace nounou-grand-mère disparue depuis, hélas, et sans chercher à lui donner raison sur l’aspect théologique de la chose, qui avait raison lorsqu’elle disait en bonne croyante en ses convictions et principes: «quand les humains ont le ventre plein, il cherchent à défier le bon dieu en baissant leur pantalon et commettre des péchés inimaginables, qu’Allah nous en preserve» 🙂 … elle avait en tous cas la bonne formule pour résumer des millénaires d’existence: l’humain est et sera toujours l’esclave de sa libido! Tant mieux si certains y trouvent leur compte..et tant pis pour les autres!

    Et pour vous Ysengrimus, une petite dédicace sur mon propos, les paroles de la chanson de Kaas, et le lien sur youtube :

    Les hommes qui passent Maman
    M’envoient toujours des cartes postales
    Des Bahamas Maman
    Les hommes qui passent tout l’temps
    Sont musiciens artistes peintres
    Ou comédiens souvent

    Les hommes qui passent Maman
    M’offrent toujours une jolie chambre
    Avec terrasse Maman
    Les hommes qui passent je sens
    Qu’ils ont le coeur à marée basse
    Des envies d’océan

    Les hommes qui passent pourtant
    Qu’est-ce que j’aimerais en voler un
    Pour un mois pour un an
    Les hommes qui passent Maman
    Ne m’donnent jamais rien que d’l’argent

    Les hommes qui passent Maman
    Leurs nuits d’amour sont des étoiles
    Qui laissent des traces Maman
    Les hommes qui passent violents
    Sont toujours ceux qui ont gardé
    Un coeur d’enfant perdant

    Les hommes qui passent pourtant
    Qu’est-ce que j’aimerais en voler un
    Pour un mois pour un an
    Les hommes qui passent Maman
    Ne m’donnent jamais rien que d’l’argent

    Les hommes qui passent Maman
    Ont des sourires qui sont un peu
    Comme des grimaces Maman
    Les hommes qui passent troublants
    Me laissent toujours avec mes rêves
    Et mes angoisses d’avant

    Les hommes qui passent pourtant
    Qu’est-ce que j’aimerais en voler un
    Pour un mois pour un an
    Les hommes qui passent Maman
    Ne m’donnent jamais rien que d’l’argent

  16. Sam said

    Et j’ai omis de dire que si les femmes ont été programmées par la matrice naturelle pour tendre vers le mâle Alpha, et pas seulement pour se reproduire mais pour jouir, à l’encontre de leur nature sentimentale et généreuse, malgré elles, et dans leur chimie corporelle, et que la science tente d’expliquer par leur besoin d’assurance, de sélection, de plénitude, les hommes eux, ont été programmés pour être des mâles reproducteurs, des semenciers et des éjaculateurs précoces surtout par définition! Malgré toute la frime et l’exhibitionnisme de leurs corps virils… et malgré la pornographie qui cherche à mettre en valeur le contraire! On peut même étayer l’hypothèse solide que les hommes en réalité, passé les vingtaines deviennent des mâles beaucoup moins performants et plus sentimentaux et émotifs surtout, et ceux qui continuent de multiplier les conquêtes en tout cas ne le font que par dépit ou par désespoir, autant que ceux qui vieillissent et tournent mal et recherchent les conquêtes beaucoup plus jeunes! Les hommes serait-ils donc «ménopausés» à un âge plus précoce que les femmes? Et ce, bien que leurs fonctions reproductrices et sexuelles restent fonctionnelles longtemps, il est permis de le croire en fait, car les longues nuits de la passion ou ils pouvaient performer jusqu’au petit matin… de leur jeunesse… disparaît subitement et totalement! Et il est permis de croire les femmes d’hier plus prudes et moins regardantes de ces aspects sont justement en train de changer d’avis avec les nouvelles générations! Alors en effet, bon courage à ces hommes hyper-sexualisés et jeunes qu’on tente de convertir plastiquement et psychologiquement en étalons et machines à donner des orgasmes! La pilule bleue abusée par ceux qui n’en ont pas besoin en est une preuve parmi d’autres, et il est fort à parier que demain on fera des pilules encore plus précises et performantes! Et donc devant ce tout nouveau portrait social en devenir, en ce vingt-et-unième siècle, les hommes découvrent avec stupeur qu’ils n’ont été, et ne sont en réalité que les serviteurs sexuels de ces dames, un peu comme les abeilles mâles servent la reine de la ruche, les sujets et objets négligeables de sa majesté la reine féconde qui décide quand elle veut s’accoupler ou baiser! 🙂 et c’est pas tout! Le fait est qu’aujourd’hui, il n’y a plus que les femmes qui soient à la chasse du mâle Alpha! Les homosexuels et les LGBT orientés mâles le sont tout autant… ça devient la perle rare tout d’un coup! Le saint Graal, et tant ppis pour ces millions de mecs qui ne le sont pas! Une évolution choquante est le moins qu’on puisse en dire! Eurtout qu’on tente de contaminer, inciter et conquérir nos ados et nos enfants avec ces nouveaux concepts: «hétéro actifs, bi ou homo actifs et passifs, ouvert sur le même sexe ou sur les transgenre, domination, sado-maso,…etc» La palette est ultra variée, le buffet est ouvert, tout est «Halal», tout est «Cacher», sauf lorsqu’on parle de filles, c’est légèrement différent, comme une ligne rouge à ne pas franchir, on veut qu’elle vive pleinement sa féminité, qu’on ne porte nullement atteinte à ses droits et au diable les garçons! j’avoue que ces codes sociaux nouveaux de cette «transition» civilisationnelle me laissent perplexe! Il y a définitivement plusieurs choses qui tournent pas rond là-dedans!

    Ce revers socio-anthropologique et civilisationnel n’en est qu’à ses débuts, c’est la religion en fait qui a maintenu l’ordre sexuel à l’envers pour des siècles et des millénaires, c’est elle qui a donné le pouvoir aux hommes, et c’est elle qui leur a évité «l’humiliation» on dirait! En attendant, on improvise et on tâtonne, on a la tête dans le cul, et on espère que les choses «rentrent dans l’ordre»… le sexe pur à pris un tel pouvoir sur nos sociétés de consommation que les «institutions» suivent, et érigent des lois, des conventions et des comportements incompréhensibles pour la majorité d’entre nous! Comme ces lois sexistes à l’école, au travail et au foyer, ou les nouvelles règles et dispositions LGBT, ou comme le fait de criminaliser les «clients» qui ont recours aux «prostitué(e)s» et pas ces dernièr(e)s! Bref, les hommes «impuissants», ou sexuellement inaptes, et dont la médecine autant que le viagra ne peut plus rien, soient déclarés presque «handicapés» et reconnu en tant que tels! Et le monde a d’ailleurs déjà commencé à subventionner et leur reconnaître ces «handicaps», à travers ces nouvelles chartes médicales qui autorisent le changement de sexe, les traitements hormonaux, les chirurgies génitales esthétiques ou réparatrices et autres trouvailles qui s’accommodent parfaitement avec ce nouveau pseudo pouvoir adjugé aux femmes!

    Jadis, dans la société arabe, musulmane et «conservatrice» dans laquelle j’ai grandi, les femmes avaient leurs codes pour parler des hommes… et lorsqu’une jeune mariée ou une femme de tout âge demandait le divorce pour des raisons sexuelles, on parlait «d’homme incomplet», ou «d’homme qui fait défaut», elle se présentait devant le juge qui tentait une réconciliation et un délais pour le pauvre bougre, et devant l’insistance de cette dernière, et confronté au texte juridique musulman, s’il était juste, il prononçait le divorce sans plus tarder, et ce n’était pas aussi humiliant que ça le serait aujourd’hui pour le bonhomme, bref, tout le monde s’en accommodait et on en faisait pas la mer à boire! Aujourd’hui, la pression moderne sur les hommes est telle que les femmes n’osent plus en faire la demande avec le même argument franc et sincère, elles inventent d’autres raisons, elles accusent le mari de violence ou de négligence, bref, malheur à celui dont la femme se confronte avec les problèmes sexuels et que ça s’ébruite autour! Des émissions radios font fureur depuis les trente dernières années ou des milliers de femmes avec des pseudo anonymes racontent leurs «calvaires» sexuels à l’animateur vedette devenu mythique depuis! Elles n’ont pourtant aucun frein à pouvoir divorcer, et le font de toute manière beaucoup plus qu’avant, sauf celles encore dépendantes économiquement et même à ça, c’est poubelle! On parle ici de femmes honnêtes et sincères, et pas de celles qui trompent leurs maris au point qu’il est permis de croire qu’elles soient plus nombreuses qu’en occident! Culture de consommation oblige! Le chauffeur de taxi qui découvre à cinquante ans qu’aucun de ses enfants n’est de lui et qu’il a toujours été stérile, le jeune qui découvre sa bien aimée au lit dans une piaule ou dans le foyer familial, le vendeur ambulant qui raconte l’histoire de l’adultère de sa femme sur youtube, il y en a des tonnes comme ça! Monde arabo-musulman vous dites? Mon œil! D’aussi loin que je me souvienne, les nanas mariées qui se tapent le voisin ou le collègue ou même qu’on découvre étant mariée à plus d’un homme, c’est quasiment banal dans certains milieux populaires, sous-éduqués et même «islamisés», en apparence! Voile ou pas, ça baise fort et ça consomme du cul que la «débauche occidentale» parait comme de la petite bière à côté! Et c’est pourquoi l’éducation est la clé du véritable équilibre entre hommes et femmes surtout à cette époque! Car lorsque vous lâchez dans la nature quantité d’enfants indésirables comme on fait dans nos pays, sans éducation, sans espoir et sans repères, attendez vous à transformer certaines femmes en monstres pour qui rien ne compte plus dans ce monde sauf l’argent et le sexe! Et c’est hélas le cas, dans les pays arabes en tous cas!

  17. Robert Bibeau said

    @ tous

    Pour nous matérialiste dialectique marxiste la relation (l’embrayage) sociale (les rapports de production disait Marx) va toujours de la nécessité matérielle (du besoin), vers sa satisfaction pratique (technique, scientifique, pharmacologique, psychologique, psychosomatique etc.). Il en va ainsi aussi bien en terme de production de marchandises que de satisfaction des nécessités-besoins pour la reproduction de l’espèce

    Je commenterai deux phrases glanées ci-haut: « La révolution des mœurs qu’elle introduit (la pilule bleu-Viagra), subrepticement mais sans ambivalence, est aussi cruciale, et, dans un sens, beaucoup plus radicale, que celle que l’on doit à la pilule anticonceptionnelle. » ET AUSSI: « les femmes ont été programmées par la matrice naturelle pour tendre vers le mâle Alpha, et pas seulement pour se reproduire mais pour jouir, à l’encontre de leur nature sentimentale et généreuse… »

    1) Pour la première phrase je dirais que c’est la nécessité qui a porté les compagnies pharmaceutiques à développer cette pilule qui à mon avis N’INTRODUIT PAS UNE RÉVOLUTION DANS LES MŒURS mais répond plutôt à un changement déjà en cours dans les mœurs. A) Tout a commencé avec la nécessité de libérer la femme des contraintes de la reproduction qui lui rendait difficile l’accès à l’exploitation salariée. B) La pilule contraceptive + l’avortement sur demande + des mesures de soutien à « l’élevage » des enfants – garderies – congé de maternité ET de paternité + propagande médiatique poussant l’homme a partager le fardeau de « L’élevage » des enfants + la propagande féministe pour la libéralisation des mœurs sexuelles allant jusqu’à prétendre que l’objet de la relation sexuelle n’est pas la reproduction de l’espèce mais la jouissance narcissique phallique et clitoridienne pour les partenaires quelques soient la composition du mixage (féminin, masculin, transsexuelle – transgénique – zombie – animal (:-))

    2) Ce qui m’amène à la deuxième phrase NON les femmes n’ont pas été programmée pour jouir narcissiquement. La nature a programmé L’HOMME ET LA FEMME sexuellement pour se reproduire = pour reproduire L’ESPÈCE COMME pour toute autre espèce animale. Le coït clitoridien n’est qu’une récompense que la nature a prévu afin d’inciter l’animal humain à pratiquer l’échange sexuel POUR LA REPRODUCTION.

    3) La séparation-émancipation du coit-orgasmique et de l’éjaculation reproductive visait à permettre la continuation de ces fonctions de reproduction – sans nuire à la nécessité pour la moitié de la force de travail humain de s’enrôler comme main-d’œuvre à exploiter (ce que les féministes petites-bourgeoises appellent l’émancipation de la femme – esclave salariée). Ce changement a nécessité une transformation des pratiques de l’acte sexuel chez l’homme = le Viagra étant la réponse masculine aux nouvelles sollicitations-situations imposées à la femme que la pilule et l’avortement sur demande permettaient à la femme salariée émancipée (sic).

    4) Pour conclure, toute cette problématique sociale (sexuelle) visant à répondre aux besoins-nécessités de la valorisation du capital par la libération des forces productives féminines, afin de les lancer en concurrence, contre les forces productives masculines n’a rien à voir avec la question de POUVOIR sexuel, ou autre, d’une moitié sexuel des salariés contre l’autre moitié sexuel des salariés MAIS a tout à voir avec les conditions d’exploitation de la force de travail salarié (masculine comme féminine, homosexuel, transgenre – LGBTQ etc.)

    5) La source du pouvoir social dans nos sociétés capitalistes réside dans la propriété sociale des moyens de production et d’échanges et jamais dans les rapports sexuels, de genre, ou d’idéologie, ou de capacité physique ou autre.

    Robert Bibeau

    • Sam said

      @Robert,

      J’aimerais tellement que ce soit vous qui ayez raison, mais je vous assure que mes inquiétudes exprimées partout par des hommes et des femmes aussi désemparés que perdu, sont tout à fait fondées, légitimes et réalistes! La vasectomie à la mode au Québec depuis vingt-cinq ans par exemple n’est pas une vue de l’esprit, mais une pratique abjecte financée ou subventionnée par l’état encore aujourd’hui! Les banques de sperme ne sont pas une fiction non plus, et sont quand à elles généralisées de par le monde, et je pourrais vous présenter d’ores et déjà quelques brunes arabes et «musulmanes» de mes connaissances ayant choisi de ruiner et détruire leur ex conjoints et s’en débarrasser, avant de se diriger vers les banques de sperme espagnoles ou italiennes ou peu importe, s’y faire inséminer, et retourner au bercail pour y élever des bébés aux yeux bleus, méticuleusement choisis sur des critères «à la carte», qu’on met à leur disposition! Et depuis, c’est la ruée vers le spermatozoïde du mâle Alpha qui sommeille dans des éprouvettes et dans l’azote liquide! Et si vous y tenez, je peux vous donner la liste des «cliniques de fertilité» qui pullulent aussi bien au Canada que partout désormais, avec la subvention des gouvernements en plus! Le changement de sexe non plus n’est pas un phénomène anodin ou rare comme certains essaient de nous faire croire, et croyez-le ou non, il affecte les hommes beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que les femmes!

      l’obsession de parents monoparentaux, femmes souvent, ou homosexuels et LGBT aussi depuis peu, pour materner la fille parfaite ou le mâle Alpha est un créneau qui se développe à la vitesse de la lumière! Et il est subventionné par les gouvernements! Cet eugénisme inévitable je dirais depuis que la science le permet est rendu tout ce qu’il y a de plus légal et même souhaité pour des femmes «malheureuses en amour», ou déçues de leurs expériences de vie conjugale pour faire des enfants naturels!

      il faut qu’on arrête de faire l’autruche aussi, et ose parler ouvertement et franchement de tous ces phénomènes eugénistes que beaucoup de femmes se sont approprié comme un acquis civilisationnel et de libération! Il n’y a pas que le cul qui soit en jeu, c’est toute l’éthique humaine qui le soit et nous sommes en plein dedans d’un scénario de science fiction ou la cryo-préservation d’espèces résistantes est la prochaine étape et projet mondial de la science!

    • Ysengrimus said

      Si l’invention de l’étrier a pu provoquer une révolution des techniques de guerre, je ne vois pas pourquoi l’invention de la pilule érectile ne pourrait pas révolutionner les conditions amoureuses et déstabiliser le type dans sa couchette aujourd’hui autant que l’étrier le stabilisa sur sa monture autrefois. Mais, bon, un certain matérialisme vulgaire (héritier boiteux du vieux matérialisme naturaliste unilatéral) voudrait qu’il ne se passe strictement rien dans la superstructure, hein, que tout soit dans la base (conceptualisée de façon bien basique, justement). On finit, dans ce cadre appauvri, schématique, formaliste, par ne pas voir que le passage de la condition d’esclave ou de potiche domestique (non rétribuée, dans les deux cas) à la condition prolétarienne EST une augmentation du pouvoir des femmes. Doit-on rappeler à nos thuriféraires de la révolution historique que le prolétariat est la classe sociale densément dépositaire du pouvoir OBJECTIF (ceci NB) de révolutionner l’histoire? Les femmes en sont, et l’analyse réactionnaire ou crypto-machique de leur condition en mutation n’y changera pas grand-chose. Les effets superstructurels ayant modifié leurs déterminations «naturelles» (contraception, émancipation sexuelle, renforcement consumériste de leur culture intime, féminisation des espaces mentaux collectifs) sont des faits déterminés (et non déterminants) du capitalisme tardif. Cela ne minimise en rien leur impact historique. Les technologies aussi sont des émanations superstructurelles. Et pourtant, elles n’en bourdonnent pas moins.

      • Sam said

        Et juste pour résumer, si la religion phallocrate ne s’était pas interposée pour combattre et empêcher le processus de sélection naturelle de s’opérer naturellement par les femmes (femelles), peut être aussi que non seulement ce seraient des femmes alpha qui auraient régné sur le monde et sur les mâles, alpha ou pas, et perpétuer l’espèce dans cet ordre, mais peut-être que l’homosexualité en général ne serait pas perçue comme un acte contre nature… mais une sorte de «compensation» alternative non permanente, comme on voit chez certaines espèces animales d’ailleurs!

        Bref, que connaît-on au final de notre monde, son histoire et toute son évolution si ce n’est qu’une synthèse justement de l’ordre établi très tôt par les religions antiques tout aussi phallocrates suivies de celles qu’on connaît qui le soient tout autant! Tout ce qu’on connaît à ce jour de notre monde est justement ce cheminement historique motivé et causé en premier lieu par la perception phallocrate et sexiste qui a prévalu depuis le début! Et sur la base de laquelle tout ce qu’on connaît aujourd’hui s’est construit et s’est matérialisé, nos perceptions autant que nos connaissances que nos guerres, nos conquêtes, nos luttes sociales et notre bilan historique ou présent sexiste, misogyne, et catastrophique en tous cas! Je préfère méditer en tous cas cette question au lieu de prétendre à une quelconque connaissance ou conviction gravée dans le marbre ou me revendiquer comme certains qui sont presque là à jouer au bon dieu, moralistes et donneurs de leçons, imbus de leur personne et de leurs sciences presque à prétendre qu’ils soient à l’origine de la création de matière et la fissure du noyau!

        le mouvement prolétaire mondial n’aboutira à rien sans une intégration totale des femmes, sans que ce soit elles-mêmes qui prennent les devants, les rênes, les commandes et la destinée de cette lutte, qu’elles le fassent avec les hommes ou pas, j’en sais fichtre rien, peut-être même qu’ils ne soient pas indispensables dans cette lutte je vous dirais, c’est l’avenir qui nous dira quel place revient à l’homme et la femme, et c’est l’issue de cette transition civilisationnelle qui déterminera l’issue de cette lutte prolétarienne en tous cas! J’en suis convaincu et c’est ce qui motive ma modeste contribution à cette tournure du débat.

  18. Robert Bibeau said

    @ Ysengrimus

    1) Il y a deux angles d’attaques par lesquels on présente le « déterminisme historique ».
    L’angle idéaliste – qui va comme suit: une idée inopinée – une invention technique – un individu providentiel = Napoléon-Lénine = un cataclysme imprévisible survient – par hasard – et transforme l’histoire – la société – l’humanité toute entière et lui fait prendre une nouvelle tangente. Le particularisme, l’individuel, l’unicité sont ici le moteur du collectif.

    2) La seconde approche – matérialiste – le deuxième angle d’attaque =de compréhension du déterminisme historique part toujours des conditions objectives matérielles concrètes sociales collectives. La collectivité, l’universel, est ici le moteur de l’individualité comme matérialisation = essaimage = multiplication = du collectif dans de multiples répliques individuelles.

    3) Il faut beaucoup d’humilité pour accepter cette deuxième vision des relations déterministes universelles où l’individu accepte et comprend que son libre arbitre narcissique est solidement contingenté – cloîtré – bridé et conditionné par le collectif dont le petit-bourgeois doit se résigner à admettre qu’il est déterminé.

    4) En d’autres mots : l’histoire de l’humanité est l’histoire de la lutte des classes et non l’histoire d’une suite d’inventions – de héros – de savants – de techniques – de cataclysmes -. C’est ainsi qu’une météorite fracassant la Terre a entrainé l’extinction des dinosaures en même temps que l’expansion des minuscules mammifères.

    5) Revenons à notre mouton = les conditions sociales objectives de la production et de la reproduction de l’espèce humaine sous le mode de production capitaliste demandait – exigeait – la libération des forces productives sociales du servage. Ce qui fut fait pour l’homme paysan par la prolétarisation de ses conditions d’asservissement et ce qui fut fait pour la femme paysanne par la libération de sa condition de poule pondeuse-reproductrice ce qui entraîna – TU AS RAISON YSENGRIMUS des changements des conditions de la sexualité au sein du noyau familial et pour l’homme= la deuxième roue du carrosse dans le poulailler de la reproduction de l’espèce.

    6) L’origine de la matrice sociale humanoïde – je le répète – est la reproduction de l’espèce – qui appela-força-exigea l’invention de techniques et de pilules contraceptives qui rendent possible la valorisation du capital (et non plus la valorisation de la terre) via l’exploitation de la force de travail féminine. Ce qui bien évidemment entraina des modifications dans la mission de l’étalon de moins en moins reproducteur et de plus en plus amuseur, avec ou sans étrier.

    7) C’est ce que Wilhelm Reich voulait dire quand il affirmait que le sexe est le nouvel opium des peuples. C’est-à-dire un phénomène naturel accessoire (l’orgasme vaginal et phallique) tiré de son contexte (favoriser la copulation pour assurer la reproduction) et présenter comme objet même de l’agir humain (plutôt qu’un simple renforcement incitatif).

    8) En effet, la pilule contraceptive et l’avortement sur demande ont entrainé-exiger l’invention de la pilule bleue (Viagra) pour étalon afin de permettre à l’homme de jouer son nouveau rôle social de polichinelle sexuel. Après cela, allez donc vous étonnez de voir les couples monoparentales et les familles éclatées, et la violence conjugale se multipliée et de voir des hommes et des femmes esseulées, pleurnicher auprès de l’État policier afin qu’il réprime la réaction violente de la bête de somme à qui on a retiré la finalité de sa mission sociale de reproduction.

    9) NON, ce processus de redéfinition des modalités des rapports sexuels dans la société humaine capitaliste n’est pas vraiment une prise de pouvoir pour la femme mais me paraît plutôt définir les nouvelles conditions de son servage de classe.

    10) Incidemment le texte de Henri Simon présentant les conditions d’exploitation de la femme dans la Nouvelle Chine capitaliste rend bien compte de ce processus. http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs/les-femmes-dans-la-chine-dautrefois-et-daujourdhui-henri-simon-iiie-partie/

    Merci pour ton post Ysengrimus

    Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

  19. Sam said

    @ Robert et Ysengrimus

    Vous n’êtes pas du tout obligé de me donner raison sur ce point, mais il me semble que pour parler de déterminisme historique dans ce débat, avant même d’aborder la question des classes sociales, il faudrait peut-être parler de sélection naturelle! Lorsque je disais que la religion est celle qui a maintenu l’ordre sexuel à l’envers pour des millénaires, et celle qui a donné le pouvoir aux hommes et leur a évité le rejet et l’humiliation pendant tout ce temps là, il faut surtout comprendre que la religion en faisait cela, a tout bonnement interrompu, ou rompu le processus de sélection naturelle en dénigrant aux femmes le droit de l’exercer ! puisqu’il est permis de croire ou théoriser comme pour les autres espèces, que ce processus de sélection naturelle aurait permis aux femmes-femelles de non seulement imposer la procréation, la multiplication et la continuité du mâle Alpha, jusqu’à le généraliser au fil des générations et de l’histoire, mais elle aurait pu assigner un rôle plus »constructif’, et positif aux hommes, tout en permettant aux femmes de jouer leur rôle central, aussi bien politique, qu’économique et social depuis le début et nous éviter le chaos des classes sociales prolétaires et bourgeoises telles qu’on les a connues et subies ! les classes sociales comme chez les autres espèces auraient probablement été nettement mieux définies en fonction de rôles sociaux assignés à chacun et non économiques individualistes et narcissiques comme c’est le cas de nos sociétés!

    La religion est sans le moindre doute, le facteur inévitable du déterminisme historique par excellence, et un facteur de déséquilibre capital et primordial en matière sexuelle, sociale, économique et politique. et pas qu’un opium des peuples !

    Si l’on suppose aussi que la religion à été un conditionnement inévitable pour l’homme, et qu’elle avait favorisé et construit sa mythologie sur et autour de la femme, lui permettant d’exercer son libre arbitre sexuel depuis le debut, on en serait pas là ! et c’est toute la culture de la sexualité et de la société qui se serait trouvé chamboulée depuis le début ! on peut même imaginer le scenario qu’on se serait retrouvé sûrement avec des »femmes Alpha » dominantes et des mâles Alpha dominés qui la servent, autant pour procréer que pour jouir, on aurait probablement eu beaucoup moins de »ratages’, génétiques », voir beaucoup moins de maladies, et plus de résistance immunitaire, et un ordre social plus constructif!

    On peut me reprocher tout ce développement autour du mâle Alpha, et me taxer de macho frustré, autant qu’on le fait dans la réalité à l’encontre de beaucoup d’hommes qui »osent » ou tentent de percer les tabous de la sexualité en général, mais je rassure ceux et celles qui soient tenté par une telle fuite en avant que cela ne change rien au fait que la sexualité féminine encore brimée, entachée, tourmentée, persécutée, souillée, suspectée d’opprobre et accusée de tous les maux et taxée de débauche ou licencieuse à souhait, est entrain d’opérer son retour en force et elle est déterminée à y parvenir pornographie ou pas!

    Que des femmes puissent prendre leur pied comme bon leur semble et avec qui bon leur semble est en fait ce qui dérange l’ordre »résiduel » établi bien que supposément libéré de la religion ! l’ego de ces messieurs en est certes si affecté que ces derniers résistent par tous les moyens, il y a ceux qui se suicident, ceux qui assassinent leurs femmes, et ceux qui préfèrent se la raconter en continuant d’exercer toutes sortes de brimades et de persécutions des femmes en prétendant-posant comme le playboy adulée de celles-ci ou en noyant l’amertume et la »trahison » dans les dépendances ou »l’intellect » ou la misogynie…etc, et comme mentionné, il ya ceux qui déclarent forfait dès le départ et soit bannissent les femmes de leur vies comme les homosexuels, soit décident qu’il veulent lui ressembler et lui voler la vedette comme les trans ! point barre ! alors, Qu’une femme mariée ou pas, dans la vingtaine, trentaine, quarantaine ou cinquantaine puisse être tentée de se taper des étalons, des bêtes de sexe souvent plus jeunes pour prendre son pied est désormais une réalité qu’il faudra faire avec ! basta ! et même si c’est pas toutes les femmes qui ne pensent qu’au cul, ceci ne diminue en rien ni qu’il réduise à »nympho » ou »salope » celles plus nombreuses qui revendiquent et exercent ce droit ! et la pornographie à justement parfaitement cerné cette question en mettant en scène ces millions de femmes qui il faut le rappeler ne le font pas que pour du fric, aussi peu que 1000$ la scène, des broutilles quoi, mais le font aussi et surtout parce qu’elles aiment ça et y prennent leur pieds de se taper toutes sortes de mâles Alpha aux corps athlétiques et sculptés, qui bandent comme des ânes dans le sens propre comme figuré ! et sans que ces dernières, ces actrices porno qu’on cherche à catégoriser comme des femmes stupides ou bêtes, le soient réellement ! loin de là, la majorité de la nouvelle vague sont des capitalistes malignes et intelligentes au profil d’entrepreneur hyper actif qui préfère vivre de ce créneau juteux et rentable …et joindre l’utile à l’agréable comme on dit!

    Et du coup, on devrait parler de »prolétariat » aussi dans l’industrie du sexe ! veut veut pas ! il y as définitivement dans cette industrie une classe de bourgeois capitalistes qui exploitent des travailleuses et travailleurs du sexe comme partout ailleurs ! une lutte de classes sociales qui n’est en réalité que la partie émergée de l’iceberg!

    Et désolé d’avoir un peu abusé cet espace avec mes interventions!

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