Le Carnet d'Ysengrimus

Ysengrimus le loup grogne sur le monde. Il faut refaire la vie et un jour viendra…

  • Paul Laurendeau

  • Intendance

TWITTER représente-t-il la mise en place tranquille et ordinaire du totalitarisme volontaire?

Posted by Ysengrimus sur 1 juin 2009

Mais évoluons dans les technologies de communication, bondance…

Mais évoluons dans les technologies de communication, bondance…

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Ce n’est pas mon genre de bougonner contre la technologie vibrante et innovante et mes vues sur le dispositif d’interaction sociale Twitter ne feront pas exception. Sur ces questions, toujours hautement fascinantes, je pense en permanence à ce cher vieux Alexander Graham Bell (1847-1922) en train d’inventer la transmission à distance par fil des sons intégraux. Le bon patenteux canadien croyait dur comme fer que le nouvel objet technique qu’il introduisait allait permettre exclusivement aux personnes souffrantes d’écouter un concert en direct sans s’y rendre… La notion de téléphone telle que nous la connaissons aujourd’hui s’est mise en place après l’appropriation par Bell du dispositif technologique requerrant son fonctionnement. Le téléphone tel qu’on le pratique de nos jours (pratique qui, elle aussi, est en pleine révolution) est un objet social autant qu’un objet technique. Comme le disait si bien Gilles Vigneault: On fabrique des chaises, on sait pas qui va s’asseoir dedans… Rutherford Hayes (président des USA de 1877 à 1881) doit lui aussi être invoqué ici, en absolue priorité. Pourquoi? Parce que le hautement obscur Hayes fut le premier président à justement utiliser un téléphone à la Maison Blanche… L’Histoire n’a pas fait grand cas des résistances qu’il rencontra (certainement) alors. Méditons ici son modeste héritage et évoluons dans les technologies de communication, bondance…

Il s’avère de fait que le dispositif Twitter suscite de la jubilation à ceux qui s’y adonnent et, effet de mode ou démarrage en force, cela fonde déjà sa validité plus que quoi que ce soit d’autre. Le plaisir fait partie des plaisirs, s’il-vous-plait, plait-il… J’ai même entendu un commentaire parfaitement convainquant me donnant le sentiment net et indubitable que Twitter peut s’avérer suprêmement commode pour des tas de gens. De fait, une femme politique californienne expliquait, il y a quelque temps, que Twitter lui permettait de rendre compte directement, disons, d’une réunion de travail à laquelle elle avait participé sur un dossier sensible, sans devoir subir le filtre des médias et des journalistes s’interposant entre la communication telle qu’elle entend la mettre en place et le public s’intéressant aux questions politiques qu’elle traite. Il est hautement intéressant de se dire que les personnalités publiques peuvent s’adresser à qui s’intéresse à leurs actions sans se taper les distorsions journalistiques d’usage. Le mérite de l’innovation technique est déjà là, entier. Les remous savoureux se manifestent eux aussi, naturellement (Il semble que l’Allemagne vive déjà son Twittergate. Le nom du président élu aurait été coulé avant le temps, sur Twitter). C’est un cas d’espèce finalement assez similaire à celui des ci-devant célébrités sans intermédiaire, qui inquiètent tellement tant de petits esprits bien en place.

Ceci dit et bien dit, Ysengrimus est un vieux loup dont le poil se hérisse souvent dans le frisson du souvenir des luttes ordinaires de jadis. Revenons un quart de siècle en arrière. Je travaillais à l’époque dans un atelier lexicographique (un atelier de production d’articles de dictionnaires) et l’administration du service décida un beau jour que la production était trop lente et elle voulut voir plus précisément le détail fin de toutes les étapes du travail. On nous imposa alors de remplir des fiches rendant compte de nos activités heure par heure (de vraies fiches en carton qu’on tirait d’un tiroir oblong qui glissait doucement et sentait le vieux vernis). Deux groupes se formèrent alors dans l’atelier. Ceux et celles qui jugeaient que c’était là un micro-management (le mot n’avait pas encore cours, mais l’idée, bien plus ancienne, y était bel et bien) inacceptable, une intrusion patronale indue dans le détail quotidien de la tâche et, en plus, que la susdite intrusion se déployait comme une agression permanente sur le sens éthique des travailleurs. Et, de l’autre côté, se polarisèrent ceux et celles qui jugeaient que la meilleure façon de pouvoir faire piger au patron que la lenteur du travail tenait à sa difficulté inhérente et non à de la perte de temps illégitime était, justement, de tenir, scrupuleusement on non, ce type de journal de bord. On assista ni plus ni moins à la lutte de la confiance bafouée contre la transparence défensive. Ce fut épique. Les deux camps avaient une seule opinion en commun, capitale. Ils jugeaient en conscience que tout le temps investi à décrire le travail en cours risquait de tout simplement… ralentir encore plus le travail effectif lui-même, aux fins d’un peaufinage de sa dimension de spectacle pour le garde-chiourme. Quiconque travaille de nos jours à la production d’un bien ou d’un service, par exemple dans le secteur informatique, pourra témoigner de la version électronique contemporaine de ce totalitarisme de la description suivie et détaillée des activités en cours. Vous me voyez venir, n’est ce pas? Mais faisons encore un tout petit détour vers le téléphone portable. Les jeunes travailleurs et travailleuses tertiarisés de notre temps vous parleront, les sourcils froncés, de ces emplois de différentes natures où il est exigé de disposer d’un téléphone portable pour obtenir le boulot. Le talkie-walkie Star Trek portatif contemporain vous rend automatiquement disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre à votre employeur qui ne se prive pas pour profiter de la chose, à ce qu’on me rapporte. Difficile de résister à cela désormais, le téléphone portable faisant, au jour d’aujourd’hui, si profondément partie de nos mœurs ordinaires.

Et, futurologistes de troquets cassez vos crayons une fois de plus, c’est dans ce contexte social hautement improbable qu’apparaît pourtant, flamboyant et sabre au clair, Twitter, un dispositif vous permettant de volontairement rendre des comptes au tout venant à propos de l’intégralité de vos activités, minutes par minutes. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, il faut admettre que c’est quand même parfaitement intriguant. C’est toute notre conception de la vie privée qui vire de bord et bascule dans une autre direction, subitement, une fois de plus (la première fois, c’était avec Facebook). Effet de mode? Il faudra voir comment les choses se placent à terme. Souvenons-nous prudemment des fantasmes futurologiques mal avisés d’Alexander Graham Bell… Mais, si vous me permettez, admettons quand même ensemble qu’il n’est pas besoin d’être Georges Orwell pour supputer que le patronat micromanagérial de notre temps va vite flairer l’aubaine. On peut supposer que, fort bientôt, pour obtenir le boulot, il faudra se raccorder à un Twitter quelconque, interne à l’entreprise, et la version fulgurante des fiches de chiourme de mon atelier lexicographique de jadis deviendra une norme comportementale, une sorte d’automatisme parfaitement incontournable pour être «professionnel(le)». Ce n’est plus seulement un Big Brother autoritaire à l’ancienne qui vous suivra alors pas à pas, mais un collectif de senteux anonymes, un aréopage de juges sociaux et comportementaux pouvant choper, commenter, orienter, influencer, manipuler, nos actions, en instantané.

Je ne suis pas en train de faire de l’alarmisme. Il s’agit plutôt ici d’un de ces raisonnements un peu abstraits mais relativement plausibles qui pétaradent dans certains esprits face à une nouvelle invention jaillissante. Le fondement de ce raisonnement est, lui, par contre, un fait objectif imparable, qui définit essentiellement la fameuse innovation Twitter: pour la première fois dans l’histoire connue, les communicateurs de tous calibres et leur public adhèrent en masse à un mécanisme les invitant à diffuser (et à se faire diffuser) en continu un carnet d’activité micro-détaillé. Ils le font, en plus, par choix, joyeusement, allègrement, compulsivement même dans certains cas (ça, ce pourrait être lui, l’effet de mode, mais bon). C’est inouï, incroyablement nouveau et, l’un dans l’autre, parfaitement incroyable. La propension totalitaire se tissant en sous-main ici n’a rien de nouveau, elle, par contre… C’est le fait de voir les masses se ruer la fleur au fusil pour se rallier à son étendard qui déroute et dérange passablement. Vient-on d’inventer (ou… de réinventer), tout tranquillement, le totalitarisme volontaire? Continuons de jouer avec Twitter et voyons lucidement la direction dans laquelle ça s’engage.

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Paru aussi dans Les 7 du Québec

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53 Réponses to “TWITTER représente-t-il la mise en place tranquille et ordinaire du totalitarisme volontaire?”

  1. Susannah said

    What do you think of the notion of Twitter as an expression of collective narcissism?
    To borrow a line from my favourite social commentator Janeane Garofalo, I may be a narcissist but at least I have the decency to hate myself.

    • ysengrimus said

      Your observation triggers in me two definitions…

      EXHIBITIONISM: Collective narcissism.
      NARCISSISM: Individual exhibitionism.

      History will tell us where TWITTER stands in that square…

      • Susannah said

        That is a very interesting distinction you draw there.

        [Thank you, Susannah. May it be twittered… – Ysengrimus]

  2. Tourelou said

    Internet mobile a déjà mis la table depuis longtemps, le fait d’ajouter cette nouvelle façon de gazouiller donne ici un choix supplémentaire, suivre et/ou se faire suivre. C’est définitivement la suite techno logique des blogues qui se raffine en plus bref (140 caractères max) plus vite plus haut plus loin… Déjà vu, non?

    Si ce moyen de communiquer ne s’en tenait qu’à sa vraie raison d’être, soit le marketing, votre question ne se poserait plus. Mais tous les habitants de la planète ont maintenant capturés le petit twitter, reste à savoir où le petit oiseau va finir par nous faire émigrer? Un lien comparable aux dangers de la manipulation transgénique par des multinationales. Qui voudrait revivre la psychose de The birds d’Alfred Hitchcock? HUM…?

  3. Alain Niala said

    pour la première fois dans l’histoire connue, les communicateurs de tous calibres et leur public adhèrent en masse à un mécanisme les invitant à diffuser (et à se faire diffuser) en continu un carnet d’activité micro-détaillé. Ils le font, en plus, par choix, joyeusement, allègrement, compulsivement même dans certains cas

    et

    [A]dmettons quand même ensemble qu’il n’est pas besoin d’être Georges Orwell pour supputer que le patronat micromanagérial de notre temps va vite flairer l’aubaine. On peut supposer que, fort bientôt, pour obtenir le boulot, il faudra se raccorder à un Twitter quelconque, interne à l’entreprise, et la version fulgurante des fiches de chiourme de mon atelier lexicographique de jadis deviendra une norme comportementale, une sorte d’automatisme parfaitement incontournable pour être «professionnel(le)».

    Selon moi, la distinction la plus importante à faire ici est entre l’aspect « ouvert » de Twitter qui constitue l’attrait même de cette technologie (ce qu’on y « publie » est accessible à tous) et l’aspect « fermé » que représenterait son utilisation par le patronat telle que postulée.

    Je crois que la motivation principale derrière le fait qu’on s’adonne « par choix, joyeusement, allègrement, compulsivement même » à une activité comme Twitter est la satisfaction que nous apporte (soit par les réactions ou réponses directes de nos « amis » ou « abonnés » ou encore par l’accumulation d’un « lectorat » grandissant) l’idée que d’autres se préoccupent de ce que l’on pense et de ce que l’on vit. C’est comme de l’héroïne pour le besoin de communauté de l’être humain.

    À partir du moment où cela devient une exigence du patron ou de l’entreprise, que l’information est destinée « à l’interne seulement » ou (pire!) au yeux seuls d’un petit groupe de gestionnaires, même s’il s’agit de la même technologie, on est dans un autre monde. Dans celui des « fiches de chiourme »… qui de toutes façons existent déjà sous forme virtuelle et bien réseauté depuis belle lurette (j’ai moi-même travaillé à fabriquer de toutes pièces un tel système). Et je puis vous assurer qu’encore aujourd’hui, ils provoquent parmi les employés qui les subissent (et j’en suis un, ayant subi, entre autres, celui là même que j’ai aidé à créer) les mêmes débats et le même factionalisme qu’à l’époque des « tiroirs oblongs qui glissaient doucement et sentaient le vieux vernis »…

    Et c’est poser la question à l’envers. Nous sommes plutôt à franchir la porte d’un monde (et Twitter est un des éléments qui nous y mène inexorablement) où il semblera normal à tous que le patron ait accès au Facebook, Twitter, blogue, cellulaire et autre « moyen de diffusion » personnel de l’employé… rendu là, l’idée d’un système « interne à l’entreprise » permettant de mieux « contrôler » la gestion du temps et des activités de l’employé perds son sens.

    Ce que Twitter nous annonce, c’est un monde où bientôt tout le monde pourra savoir à tout moment exactement où tout le monde est et ce qu’il font dans l’instant présent.

    Mais Twitter n’est qu’une toute petite pièce parmi plusieurs. Je crois que l’instrument principal qui symbolise l’avènement de ce monde est le petit bidule de communication (de plus en plus intégré à nos bidules de divertissement) que nous trainons tous dans nos poches et sacoches… et qui déjà aujourd’hui peut être physiquement retracé via GPS par la compagnie avec qui on détient le contrat… et sans trop s’en apercevoir, nous auront glissé dans ce monde le jour où ceux que cette idée dérange (et j’en suis, mais ceux qui pensent comme ont tendance à être plus vieux que moi… et ils vieillissent) auront été remplacé par ceux (et j’en suis et ceux qui pensent comme moi ont tendance à être plus jeune que moi… et ils sont de plus en plus nombreux) qui trouvent hyper méga génial de pouvoir se servir de cette capacité pour savoir (en plus de ce qu’ils font et ce qu’ils pensent) tous nos « amis » sont.

    Totalitarisme volontaire? Peut-être, mais totalitarisme collectif… sans maître.

    I have seen Big Brother and he is us.

    • Le grand luxe: une autorisation de vivre injoignable…

      D’autres voitures arrivèrent – des fonctionnaires en uniforme et en civil.
      « Vous ne portez pas d’i-com, mademoiselle? » me demanda l’un d’eux après avoir consulté son ordinateur-bracelet.
      — j’ai une puce NEA. »

      W. Jeschke: Das Cusanus Spiel, Droemersche Verlagsanstalt Th. Knauf Nachf. GmbH & Co, KG, München 2005.

  4. Gradlon said

    Je trouve votre questionnement pertinent. Par le volontariat des technologies telles que Twitter, la «masse populaire» s’habitue rapidement à ce que ses moindres faits et gestes soient étalés sous le regard de tous. Pour plusieurs, la pilule ne serait que plus facile à faire avaler si des dirigeants de toutes sortes décidaient d’imposer leur usage.

    La prudence reste de mise. Espérons que les prudents demeureront plus nombreux que les téméraires, ces exhibitionnistes 2.0, afin qu’il y ait toujours des voix pour s’élever contre les usages abusifs que certains pourraient vouloir faire de ces technologies.

  5. ysengrimus said

    Tourelou, Alain B., Gradlon. Merci. Observations hautement utiles. De l’Iran à Michael Jackson, il faut continuer d’observer le tonitruant déploiement de Twitter et ses volutes et circonvolutions…

  6. trublion said

    Il semble bien qu’il devient difficile de rester « individu » au sein d’une société qui se dit ouverte. Ainsi sommes nous la proie des caméras, dans les rues ou magasins, et pouvons être suivi pas à pas via carte de paiement, portable ou gps. Comme souvent dans ce cas, on pourrait dire, et alors je m’en fiche, je n’ai rien à me reprocher, mais d’un autre côté il me semble que nous avons tous besoin d’un peu d’intimité.

  7. lise CC said

    Merci pour le lien. Faut que je creuse votre blog plus sérieusement.

    Retour à Twitter: La notion de « tout le monde pourra savoir ce que fait tout le monde en un clic » (pour abréger) ne me convient pas du tout: car les erreurs colportées se multiplieront d’autant, donc?

  8. Fabrice Epelboin said

    Vous prenez le prompt « What are you doing » de Twitter au pied de la lettre, cela peut aussi avoir une multitudes d’autres usages, mais cette idée de micro-managérialisation orwelienne de l’entreprise fait en effet froid dans le dos… Dieu merci, quand on voit la réalité de l’usage du web 2.0 dans les entreprises, ce n’est pas pour demain, mais d’ici une génération, cela n’a rien d’impossible 😦

    A vrai dire, des boites comme WordPress.com (Auttomatic) fonctionnent déjà comme cela. Ils ont même rendu public leur outils de micro-management. Pour corser l’histoire, c’est une boite très cool, avec de vraies valeurs de partage, de générosité, d’ouverture, où tous les employés sont extrêmement satisfaits de leur jobs (j’en connais certains).

    Bel article, un peu anxiogène, mais merci tout de même 😉

    • ysengrimus said

      Astucieux, le coup de griffe à WordPress. Je note…

      • Fabrice Epelboin said

        Pas forcément un coup de griffe 😉 mais ce qui peut très bien marcher dans un petit cadre expérimental fait de gamins enthousiastes, millionnaires pour beaucoup et passionnés, peut en effet donner un cauchemar orwellien à la Cogedim vingt ans plus tard, quand ces modes de management se seront diffusés… Tout cela laisse vraiment à réfléchir…

  9. Twitter annonce-t-il le reporting permanent en entreprise ? | ReadWriteWeb France said

    Lien vers cet article du Carnet d’Ysengrimus.

    [Lien établi par un site ami – Ysengrimus]

  10. Delphine Dumont said

    Je suis très perplexe après la lecture de ce billet. Mon expérience de Twitter n’a rien à voir avec ce que vous décrivez. Ce que je lis des gens que je suis est plus un « ce que je pense » qu’un « ce que je fais ». J’ai coutume de comparer Twitter à un bureau en open-space. On y parle sans toujours bien réfléchir à ce qu’on y dit, on se chamaille, on plaisante, etc.

    Mais, contrairement à un bureau en open-space, on n’est pas obligé de partager toute sa journée avec les autres. Il s’agit d’un espace d’échange ouvert où l’on vient si on veut et quand on veut. Je ne sais pas quelle est votre utilisation de Twitter, ni même si vous utilisez Twitter, mais votre vision de cet outil me parait plus que biaisée.

  11. Charles | Ad & mar said

    Il me semble que les concepts que vous utilisez ici sont très proches de la Sousveillance

    http://en.wikipedia.org/wiki/Sousveillance

    En même temps, si l’individu s’auto-surveille (~ se sousveille), ce n’est plus une autorité supérieure qui rend compte de ses faits et gestes, mais lui-même. Il lui est alors donné la faculté de communiquer (parler, donner son opinion, rendre compte de ses activités, se géolocaliser, …) aux moments qu’il souhaite. Donc, il **choisit**.

    La question est épineuse. De cet envahissement technologique, on peut à la fois en dégager d’effrayants totalitarismes comme une liberté auto-entretenue.

    • ysengrimus said

      La starlette Miley Cyrus, qui avait un million de twitto-suiveux, a claqué la porte de son compte Twitter, affirmant en avoir marre que le moindre de ses commentaires en 140 symboles finissent dans les canards à potin. En voici une que la ci-devant sousveillance vient de bien faire craquer. C’est un indice intriguant et utile, je trouve. En voici (aussi) une qui avait encore le choix de se débiner.

      Qu’en serait-il si ce choix n’était PAS autorisé, sur un Twitter interne, par exemple, qu’il faudrait régulièrement alimenter? Au boulot, de fait, on n’est pas autorisé à annuller son compte de courrier électronique ou son numéro de téléphone du bureau. Banal, banal (la question ne se pose tout simplement pas)…

  12. Fbachelin said

    Et si réellemment il y avait danger, il resterait possible à quiconque de modifier la réalité de son activité et de se « fabriquer » un autre individu. Bel avenir à schizoland! Je préfère faire confiance, tout en restant vigilant sur ce risque évident de contrôle. Le risque pour moi le plus grand est l’utilisation de cet environnement pour l’instant « candide » pour la manipulation des masses.

    • ysengrimus said

      Certes. Mais notons aussi que les masses n’ont plus la candeur de celles du siècle dernier, il s’en faut de beaucoup. Le magasin des farces et attrapes de la cyberculture les a bien échaudées. Enfin, dans cet aspect aussi, c’est une affaire à suivre.

  13. GoodGNUs » Blog Archive » links for 2009-07-30 said

    Lien vers cet article du Carnet d’Ysengrimus.

    [Lien établi par un site ami – Ysengrimus]

  14. Lien vers cet article du Carnet d’Ysengrimus.

    [Lien établi par un site ami – Ysengrimus]

  15. foobar said

    J’avoue ne connaître personne qui utilise twitter sur ce mode là (qui est le mode pour lequel il a été conçu: « what are you doing »). Je pense que c’est assez clair (et le récent changement de twitter qui affiche maintenant « what’s happening » le montre bien) que twitter est majoritairement utilisé pour diffuser de l’information et avoir des communications plus directes.

    [Quoi, quoi, quoi? Ma tonitruante futurologie aurait déjà un passé dans lequel elle s’engluerait, comme celle de Graham Bell? – Ysengrimus]

    • ysengrimus said

      Deux anecdotes récentes tendent à confirmer votre analyse. Twitter comme suivi analytique instantané d’un événement ponctuel (comme dans une partie de hockey – noter les fréquents commentaires ironiques sur l’ineptie lassante du what are you doing etc) et, de plus en plus fréquent, le méta-twitter. Une passe d’arme sur Twitter que l’on cite ex post dans un carnet, et que l’on commente, pour édifier les masses sur what happened

  16. ysengrimus said

    Et ça y est… on y arrive, par un angle distinct de celui que je craignais, par l’angle clientéliste puant plutôt que directement patronal (quoi que c’est toujours patronet qui tient le couperet, en dernière instance).

    TWITTER comme mouchard de surveillance et relai des cyber-geignards. Danger… danger…

    UN AVIS NÉGATIF SUR TWITTER PEUT VOUS FAIRE VIRER

  17. ysengrimus said

    On peut encore ajouter au cocktail, la dissimulation d’identité à des fins propagandistes. Mais ça, là, bon, c’est pas TWITTER qui a inventé ça…

    [Hyperlien disparu — Ysengrimus]

  18. ysengrimus said

    Ensuite on passe aux « grandes conclusions » anecdotiques d’immenses méta-enquêtes mondiales (mais seulement en anglais)…

    LE TRAVAIL STIMULE LE STRESS ET TWITTER LE CONFIRME

  19. ysengrimus said

    Puis voici le premier « historique » et le premier « bilan sociologique »:

    PORTRAIT DU JOURNALISTE GAZOUILLEUR

  20. ysengrimus said

    Il semble maintenant que TWITTER se transforme ouvertement en fil de presse public (c’est, du reste, pas trop surprenant)…

    LE MAUVAIS USAGE DE TWITTER

    On y déplore aussi un narcissisme autopromotionnel qui serait, oh Jérémie, nuisible pour sa survie…

  21. Ysengrimus said

    Et on en arrive finalement, comme implacablement, au cas de figure de surveillance (bien imparfaite soudain) par TWITTER de… ceux qui n’en méritent pas moins (les antisémites et les factieux nocifs de tous nazibarils):

    TWITTER DOIT AIDER A IDENTIFIER LES AUTEURS DE TWEET LITIGIEUX

  22. Ysengrimus said

    “I tried it Twitter and I got nothing to say. I don’t get it…”
    [J’ai essayé ça Twitter et j’ai rien à dire. je pige pas le truc…]

    (David Letterman à Jennifer Lawrence, 15/01/2013).

  23. Paul Colburn said

    On attend encore de vrais applications commerciales de Twitter.

  24. Ysengrimus said

    Et en attendant ce moment, il nous sert sa série de premières fois

  25. PanoPanoramique said

    Retour au totalitarisme volontaire entrevu par Ysengrimus. Les robots TWITTEURS nous « influencent »…

  26. Fridolin said

    Et TWITTER va bientôt être complètement pollué par la pube

  27. Serge Morin said

    Et il a déjà son chapelet de citations historiques (certaines pas fameuses d’ailleurs).

  28. Line Kalinine said

    Et puis on se met tout doucement à le réguler

  29. Bobo baribo said

    Maintenant des poursuites entre ex-associés pour savoir qui détiendra le cheptel de suiveurs Twitter

  30. Catoito said

    Puis arrive l’ère des lots de faux comptes ou, comme on le dit si bien chez moi: du flan.

  31. Caracalla said

    Un début d’essoufflement?

  32. Jujubelle said

    Et pan, ils se remettent à nous espionner

  33. Magellan said

    Les voici qui reculent et se récapitulent

  34. Pierre Lapierre said

    Puis viens l’ère de la Twitt-nostalgie

  35. Jujubelle said

    Et finalement: le début de la fin

  36. Julien Babin said

    Puis, on commémore.

    TWITTER A 10 ANS

  37. Serge Morin said

    Et voici maintenant que Twitter peine à profiter de l’effet Trump

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